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04/01/2018
L'étang
"Écoutez, il n'a échappé à personne à ce stade que ma tête est tournée vers les ailleurs de l'imagination et qu'elle n'est pas vraiment concernée par les circonstances présentes- toutefois personne ne peut savoir ce qui se fabrique sans cesse dans l'esprit d'un autre et donc, pour cette raison uniquement peut être, ma façon d'être, telle qu'elle est, peut être très déroutante, déconcertante, inexplicable; même, en réalité ,offensante parfois. On se méfie facilement d'une paumée comme moi et il arrive fréquemment qu'on m'accuse de toutes sortes d'impertinences."
Comment rendre compte , sans lui porter préjudice, de ce recueil de textes, parfois très courts, toujours surprenants par leur langue qui mêle humour, poésie, réflexions sur les minuscules faits du quotidien avec un point de vue toujours original etdécalé ?
La narratrice s'est installée à la campagne dans une petite maison au confort rudimentaire et on se dit qu'on va avoir droit au récit de ses aventures dans ce nouvel environnement mais pas du tout On assistera certes à quelques essais de jardinage,mais pas forcément pour les raisons attendues ni pour le résultat escompté.
Tout est prétexte à des réflexions qui sortent de l’ordinaire, au gré de phrases amples qui voguent parfois d'un sujet à l'autre sans transition, mais sans jamais perdre son lecteur de vue.
Pas de récit proprement dit mais une impression d'immédiate adéquation avec cette vision du monde à nulle autre pareille. Déroutante, oui, mais jamais ennuyeuse ! Un pur bonheur de lecture pour moi mais qui pourrait en laisser d'autres sur le bord du sentier.
Un grand bravo au traducteur: Thierry Decottignies.
L'étang, Claire-Louise Bennett, Éditions de l'olivier 2018, 217 pages enthousiasmantes et piquetées de marque-pages. Et zou,, sur l'étagère des indispensables !
Une dernière citation, pour la route: " Le matin attend debout sur sa haute balançoire , déplaçant la terre d'avant en arrière sous ses ongles avec un morceau de carte vierge."
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, Objet Littéraire Non Identifié, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : claire-louise bennett
Commentaires
Je vois ce que tu veux dire, c'est le genre de lecture qui passe ou qui casse. Je suis tentée.
Écrit par : Aifelle | 04/01/2018
Aifelle, exactement. Il faut accepter de se laisser porter-ou non- par les phrases, les digressions, l'attention portée aux toutes petites choses du quotidien.
Écrit par : cathulu | 04/01/2018
Pas sûre d'être réceptive cette fois...
Écrit par : Moka | 04/01/2018
L'étagère des indispensables fait déjà sa réapparition ? Entre Cuné et toi, vous allez encore me faire noter plus de titres que je ne peux en lire...
Écrit par : Melanie B | 04/01/2018
Moka, c'est particulier...
Melanie, meuh non, c’est juste le signe que cette rentrée de janvier est très intéressante ! :)
Écrit par : cathulu | 04/01/2018
Elle m'a l'air bien sympathique cette dame, j'adore le matin sur sa balançoire !
Écrit par : Moustafette | 04/01/2018
On peut sans doute piocher dans ce recueil.
Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 08/01/2018
Très envie de découvrir ce bonheur de lecture... :)
Écrit par : Folavril | 10/01/2018
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