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01/09/2017
La rivière
"Nous promenons notre cœur aux mauvais endroits. Je m'en suis avisée au bord de chaque fleuve, et tout particulièrement de l'Oder."
Une femme s'installe "dans un appartement sommairement agencé où [elle]allait poser [sa]vie pour un temps."dans la banlieue de Londres, près d'une rivière.
D'elle, nous ne connaîtrons pas grand chose, ni son nom, ni son âge.Elle semble être dans un entre-deux à la fois temporel et spatial, à la marge de la ville, côtoyant des gens à peine insérés dans la société. Elle arpente la campagne, photographiant à l'aide d'un appareil instantané, suivant les rivières; pérégrinations où lui reviennent parfois des souvenirs, tous liés à des cours d'eau étrangers, en Italie, en Inde , en Israël, dans les pays de l'Est de l'Europe.
Fleuve frontières, fleuves abolissant les frontières entre l'eau douce et la mer," fleuve infusé de morts"(le Gange), elle les décrit avec une extrême précision, empreinte de poésie.
Quelques rencontres fugitives, quelques évocations oniriques , facétieuses ou dramatiques de scènes urbaines ou de nature, apparitions fantasmatiques (le Roi des Corbeaux), créent un climat étrange et fascinant où revivent parfois certaines activités économiques du passé.
Cela donne un texte au rythme lent, à la langue exceptionnelle (bravo au traducteur), qui peut parfois perdre son lecteur, mais qui offrira à qui acceptera de se laisser envoûter une magnifique expérience de lecture.
Merci à Babelio et à Gallimard.
La rivière, Esther Kinsky, traduit de allemand par Olivier Le Lay, Gallimard 2017, 391 pages piquetées de marque-pages.
06:00 Publié dans rentrée 2017, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : esther kinsky
Commentaires
Pas pu embarquer, moi, abandon navré parce que le texte me restait hermétique !
Écrit par : cuné | 01/09/2017
Je l'avais demandé avec l'opération Babélio, mais j'ai eu moins de succés. Je le garde en tête...
Écrit par : Hélène | 01/09/2017
J'ai peur d'être hermétique à un roman aussi étrange, je préfère passer mon tour.
Écrit par : Jérôme | 01/09/2017
à tous: ça passe ou ça casse :)
Écrit par : cathulu | 01/09/2017
Je te sens sous le charme de cette lecture.
Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 02/09/2017
En lisant le début, j'ai cru qu'il s'agissait du (très bon selon moi) "Les filles déchues de Wakewater". Je note celui-ci qui pourrait fortement me plaire.
Écrit par : lewerentz | 03/09/2017
Les commentaires sont fermés.