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24/08/2017
Underground Railroad
"Une plantation restait une plantation : on pouvait croire ses misères singulières, mais leur véritable horreur tenait à leur universalité."
Nous sommes avant la Guerre de sécession, dans une plantation de coton de Géorgie. Cora, une esclave de seize ans, a réussi à survivre, malgré la fuite de sa mère, aux conditions de travail extrêmes et aux mauvais traitements infligés par son maître.
Quand un autre esclave, Caesar, lui propose de s'enfuir avec lui et de rejoindre les États Libres du Nord, elle hésite, mais finit par accepter. Commence alors un périple tragique, semé d’embûches ,de dénonciations, de violences où les fugitifs rencontreront aussi la solidarité des membres de l'Underground Railroad.
Ce "chemin de fer clandestin" désignait, sous la forme métaphorique, le réseau de routes clandestines emprunté par les esclaves noirs américains en fuite, aidés en cela par des abolitionnistes.
Colson Whitehead a choisi délibérément de prendre cette expression au pied de la lettre, conférant ainsi à son odyssée une dimension fantastique, s'intégrant parfaitement dans l'économie du roman.
On a le cœur qui bat lorsque les esclaves sont pourchassés, on est soulevés d'indignation devant la violence qui frappe indifféremment les Noirs en fuite autant que les abolitionnistes blancs. Certains épisodes m'ont fait penser à Jean Valjean pourchassé par Javert, à Anne Frank enfermée dans son grenier, ce qui montre bien l'universalité du propos de Colson Whitehead et la manière dont ce texte peut résonner en chacun de nous, qu'elle que soit notre culture.
L'auteur remet aussi en perspective la manière dont a été envisagée l'Histoire des Noirs et analyse les raisons du racisme aux États-Unis . L'actualité récente ne peut que souligner la nécessité d'un telle démarche.
Un roman riche, tant du point de vue des émotions que par sa dimension historique.
Underground Railroad, Colson Whitehead, traduit de l’américain par Serge Chauvin,Albin Michel 2017, 398 pages, piquetées de marque-pages.
Couronné par le Prix Pulitzer.
06:00 Publié dans rentrée 2017, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : colson whitehead
Commentaires
Où ai-je lu qu'il manquait justement l'émotion dans ce livre ? Tu n'as pas l'air de cet avis. Je suis tentée.
Écrit par : Aifelle | 24/08/2017
J'en ai lu les premières pages, et si ça continue de la même manière, comme ton avis le confirme, il faut que je le continue !
Écrit par : Kathel | 24/08/2017
Un roman fort et particulièrement prenant que je chronique aussi aujourd'hui !
Écrit par : Moka | 24/08/2017
Second avis enthousiaste que je lis sur ce roman, alors je note, forcément.
Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 24/08/2017
Aifelle, il m'a semblé que l'héroïne en montrait très peu, effectivement, surtout vis à vis des personnes qui l'aident, amis bon, cela peut se comprendre par un désir de protection. Il n'y a pas de pathos pour jouer avec nos émotions et c'est d'autant plus efficace.
Kathel,Alex, chic!
Moka, j'adhère à ta vison.
Écrit par : cathulu | 24/08/2017
Un roman magnifique, très dur mais aussi très instructif.
Écrit par : Jérôme | 24/08/2017
Visiblement un incontournable de cette rentrée !
Écrit par : Noukette | 24/08/2017
Un livre qu'on voit déjà un peu partout. Il me tente d'autant plus que j'ai terminé il y a peu "La couleur des sentiments", de quoi rester sur la thématique du racisme aux Etats-Unis.
Écrit par : Lilly | 25/08/2017
Jérôme, tout à fait.
Noukette, il le vaut !
Lilly, tout à fait dans la thématique, oui.
Écrit par : cathulu | 28/08/2017
Les commentaires sont fermés.