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03/07/2017
Body...en poche (réédition)
"Je savais pas ce que le mot souffrir voulait dire avant que je me lance là-dedans."
Bienvenue à l'hôtel Flamingo où va se tenir le concours pour être élue Miss Cosmos, suprême récompense que visent deux candidates bodybuildeuses que tout oppose. D'un côté Shereel Dupont, créée de toutes pièces par son coach, ex red neck devenue une candidate menue au corps parfait ; de l'autre une Noire somptueuse et imposante, dont la masse musculaire a été sculptée par la fonte mais aussi par toute une série de piqûres. Deux conceptions opposées du corps féminin dans un microcosme dominé par les hommes.
Dans cet hôtel devenu un temple du muscle et de l'ascèse ,va débarquer une famille de ploucs XXL dans tous les sens du terme .
De ce choc des cultures, Harry Crews tire un roman qui fait la part belle non aux corps parfaits, mais à ceux qui ne correspondent pas aux canons de beauté en vigueur dans le monde du bodybuilding. Il n'est que de voir le contraste entre les deux scènes de sexe, l'une clinique, l'autre voluptueuse, dans ce roman.
L'auteur analyse aussi le fonctionnement de la société américaine et si on ne s'étonne pas de voir évoquer Arnold Schwarzenegger, le fait de citer Donald Trump, en exemple de l'avidité américaine, s'avère quasi prophétique dans ce roman publié pour la première fois en 1990.
Ce pourrait être juste amusant, et l'auteur a certes le sens de la formule, mais c'est aussi bien noir et bien des indices annonciateurs de la tragédie à venir nous sont donnés au fil du texte. Une découverte improbable au départ qui a su me séduire.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : harry crews, bodybuilding
Commentaires
Le "hors-norme" -voire les "monstres", du moins tels qu'ils sont définis à l'aune des canons de la société américaine- est le sujet de prédilection de Crews, et ses romans sont toujours, en effet, très noirs.
Je n'ai pas lu celui-ci, mais je note, un Crews ne peut jamais être mauvais !
Écrit par : Ingannmic | 03/07/2017
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