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24/08/2016
Station eleven
"Ce qui a été perdu lors du cataclysme: presque tout, presque tous. Mais il reste encore tant de beauté: le crépuscule dans ce monde transformé, une représentation du Songe d'une nuit d'été sur un parking, dans la localité mystérieusement baptisée St Deborah by the Water, avec le lac Michigan qui brille à cinq cents mètres de là."
Un acteur s'effondre sur scène en pleine représentation du Roi Lear, à Toronto. Le point de bascule vers un monde qui ne sera peut être plus jamais le même. En effet, une pandémie ravage le globe et, en très peu de temps, la civilisation s'effondre.
Récit post-apocalyptique, Station Eleven se concentre surtout sur la volonté d'une poignée d'hommes et de femmes de faire perdurer l'art et la culture, en jouant du Shakespeare ou du Beethoven. Cette compagnie itinérante, qui se déplace dans la région des Grands Lacs ,est ainsi à même de constater les changements qui s'opèrent au fil du temps. Si la violence est présente, elle n'est jamais centrale, l'auteure préférant souvent la suggérer et se pencher plutôt sur la manière dont certains s'autoproclament prophète , pour mieux abuser de la crédulité des autres.
C'est un sacré défi que s'est lancé Emily St John Mandel, choisissant d'entrelacer- de main de maître- les destins de différents personnages, sur des décennies ,sans jamais nous perdre en route. Le souvenir est en effet un thème qui court tout au long de ce roman, l'humanité se scindant en deux groupes: ceux qui se souviennent des objets et de la société d'avant et les autres. Faisant le lien entre les deux, comme un fil rouge tout au long du texte, cette BD qui donne son titre au roman et un musée,fabuleux ou réel.
Je n'attendais pas Emily St John Mandel dans ce type de texte et c'est sur la seule foi de son nom que j'ai lu ce roman qui m'a emballée. Étant une petite nature- je n'ai toujours pas ouvert La route- j'avançais avec précautions, les récits post-apocalyptiques faisant en général la part belle à la violence. Tel n'est pas le cas ici où se donnent surtout à lire des émotions, par le biais de personnages qui nous deviennent vite familiers, dont les préoccupations pourraient être les nôtres. Un grand coup de coeur !
D'Emily St John Mandel : clic
Station Eleven, Emily St John Mandel, traduit de l'anglais (Canada) par Gérard de Chergé, Rivages 2016, 475 pages captivantes.
06:00 Publié dans Rentrée 2016, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : emily st. john mandel
Commentaires
Très envie de celui-ci, et c'est rigolo qu'elle ait réussi à te faire lire du postapo, Emily St John Mandel ! :)
Écrit par : cuné | 24/08/2016
Intéressant ! mais je vais attendre un peu, je sors d'un roman déjà assez sombre.
Écrit par : Aifelle | 24/08/2016
Celui-ci est sur ma liste aussi donc je ne lis pas ton billet tout de suite :-)
Écrit par : papillon | 24/08/2016
Je veux le lire !
Écrit par : Laure | 24/08/2016
Encore un qui me tente drôlement !!
Écrit par : Noukette | 24/08/2016
Cuné, oui, j'étais curieuse de voir ce quelle ferait de ce thème et c'est une réussite !
Aifelle, celui-ci est plutôt optimiste.
Papillon,Laure, Noukette, craaaaquez:)
Écrit par : cathulu | 24/08/2016
Noté mais pas pour tout de suite ! J'ai trouvé ton billet plus long que d'habitude :-)
Le Papou
Écrit par : Le Papou | 24/08/2016
Le Papou, il y aurait encore beaucoup à dire !
Écrit par : cathulu | 25/08/2016
Je crois que mon com' a été avalé ! Je disais en gros que cet ouvrage me tentait bien et que, "confidence pour confidence" (;-)), je n'ai moi non plus toujours pas osé ouvrir "La route", pourtant offert il y a des années par un ami.
Écrit par : Melanie B | 27/08/2016
Melanie, le côté artistique devrait te plaire, oui :)Et pour une fois pas de zombies!
Écrit par : cathulu | 28/08/2016
Les commentaires sont fermés.