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14/08/2016
Avenue des mystères
"Le jour où les femmes cesseront de lire, alors, oui, ce sera la mort du roman !"
Voilà longtemps que j'avais réussi à terminer un roman de John Irving. Après l’émerveillement, l'enthousiasme suscité par ses premiers romans, je l'avais un peu perdu de vue, échaudée par les tentatives, avortées, de pavés indigestes.
Pourtant, les thèmes évoqués, les prises de position de l'auteur dans ses textes, ses propos, lors des interviews, son bureau même entrevu lors d'un reportage télévisé, tout cela me plaisait mais rien n'y faisait.Quand ça veut pas , ça veut pas.
J'aimerais écrire que ça y est, j'ai renoué avec Irving , mais non. Si j'ai réussi à lire en entier ce pavé, c'est de manière fractionnée, en alternant avec d'autres romans (mauvais signe) car tout au long des pages , je me disais : "Mais pourquoi s'est-il trompé de narrateur ?" Ce n'est pas le gamin estropié qui survivait sur une décharge publique mexicaine qui est devenu romancier après une série de rebondissements dont Irving a le secret, le personnage intéressant, c'est sa sœur !
On se fiche pas mal que Juan Diego Guerrero, au fil de rêveries, revive son passé, tout en jonglant dangereusement entre bêtabloquants et petites pilules bleues (qui lui permettent d'assurer auprès d'une mère et sa fille) , c'est Lupe qui éclaire véritablement ce roman ! Lupe qui parle une langue incompréhensible à tous (sauf à son frère qui lui sert ainsi de traducteur, édulcorant souvent ses propos car Lupe lit dans les pensées) , Lupe qui lit dans le passé, moins bien dans le futur dont la mort est annoncée très rapidement.
Alors oui, il y a quelques scènes réussies (je pense ainsi au repas final troublé par un gros lézard, ou à la scène dans laquelle Juan Diego retrouve un de ses anciens harceleurs) mais au final on se demande bien quel était l'objectif de ce roman et on reste sur sa faim. Ce qui est quand même paradoxal quand on a "avalé" 528 pages.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : john irving
Commentaires
Dommage ... j'ai tellement aimé ses premiers romans, comme toi.
Écrit par : Aifelle | 14/08/2016
Un auteur que j'ai un peu délaissé. Je préfère ses premiers romans, plus puissants.
Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 14/08/2016
C'est un peu ce que je craignais. .. Comme toi j'ai beaucoup aimé cet auteur mais son précédent déjà m'était tombé des mains.
Écrit par : papillon | 14/08/2016
Comme j'ai presque tout à lire de lui, il me reste du temps avant d'arriver à celui-ci, j'ai déjà lu sur un autre blog des réserves.
Écrit par : Emma | 14/08/2016
Aifelle, Alex, Papillon, visiblement, il s'essouffle, oui.
Emma, tu peux piocher sans crainte parmi les premiers.
Écrit par : cathulu | 14/08/2016
Quand je pense au culte que je voue à certains de ses romans, comme "Une prière pour Owen", je regrette que les plus récents me soient tombés des mains. Et je ne vais donc pas renouer avec Irving cette fois-ci !
Écrit par : Melanie B | 16/08/2016
Je suis une inconditionnelle de John Irving, mais je n'accroche pas avec celui-ci... Je vais le finir mais je ne prends pas autant de plaisir que d'habitude...
Écrit par : Céline | 23/08/2016
Céline, on attendra avec d'autant plus d'impatience le prochain .
Écrit par : cathulu | 24/08/2016
Tout comme toi j'ai adoré le personnage de Lupe! Les parties qui se déroulent de nos jours m'ont agacée: la passivité du personnage, ses histoires de pilules, les deux femmes antipathiques... Je ne me suis pas ennuyée, mais on est loin d'Une Prière pour Owen, ça c'est certain!
Dans ses romans récents, j'ai beaucoup aimé Last Night in Twisted River.
Écrit par : Grominou | 27/08/2016
Grominou,je pensais en fait aux tout premiers romans :)
Écrit par : cathulu | 28/08/2016
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