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09/03/2016

Nuit de septembre

"à ce jour, les chansons sont la solution qui te reste.Tu les entends, on tend vers toi leurs perches auxquelles t'agripper, presque au hasard, et alors, tu t'élances, tu te croches."

C'est un cadeau rare, précieux et déchirant que nous offre ici Angélique Villeneuve. Celui d'un texte qui met à la fois à distance la narratrice mais s'adresse aussi à chacun de nous par le "tu" employé, nous englobant dans une douleur que,secrètement, nous ne souhaitons pas connaître.angélique villeneuve
Il n'est en effet pas de mot en français pour désigner les parents sont l'enfant vient de mourir, rompant ainsi l'ordre des générations.Ce mot, la narratrice le découvrira pourtant dans une langue étrangère et nous l'offrira, tout comme elle nous révèlera quasiment à la toute fin du texte le prénom de son fils disparu.
Baume des mots, vigueur des arbres pour remonter vers la lumière et cueillir les fleurs d'hiver, titre d'un autre roman de l'auteure.
Si les yeux se brouillent parfois de larmes, aux moments les plus inattendus en ce qui me concerne, il ne faut pourtant pas oublier la grande douceur qui se dégage de ce texte, la grande pudeur aussi, les autres membres de la famille, restant en retrait du texte où se dévoile ,un peu la narratrice.

Un livre nécessaire, lumineux et poétique.

 

Nuit de septembre, Angélique Villeneuve, grasset 2016, 154 pages pleines de vie.