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30/11/2014
Remède à la mélancolie
Tous les dimanches sur France Inter à 10h et aujourd'hui cette émission accueille Pierre Rabhi.
Pierre Rabhi : "Cette douleur en l'accueillant change de nature"
09:41 Publié dans à vos oreilles!, Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (4)
26/11/2014
Les vieux fourneaux / 1 Ceux qui restent
"Et tu peux me dire pourquoi tu embarques du pain à une crémation ? Tu veux te faire des tartines grillées ? "
Le décès d'une vieille amie réunit des hommes âgés qui s'étaient perdus de vue. Hauts en couleurs, ces personnages très bien croqués , n'ont rien perdu de l'allant et de la verve de leur jeunesse. Si les corps ont vieilli, les convictions et les sentiments sont resté aussi vifs et la révélation d'un secret va jeter sur les routes nos papys pour régler quelques comptes...
L'odyssée de ces "vieux fourneaux" est à la fois pleine d'humour, de charme et de tendresse, sans pour autant tomber dans la mièvrerie. Les convictions politiques sont restées les mêmes, mais empruntent juste des voies différentes pour s'exprimer. Nos papys aiment jouer avec les mots et leurs expressions imagées, parfois prises au pied de la lettre, témoignent de leur esprit vif et acéré. un départ sur els chapeaux de roues ! j'attends avec impatienc ele deuxième volume à la médiathèque !
Un concert de louanges un peu partout ! Babelio.
06:00 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (10)
22/11/2014
13 à table !
"Mais existe-t-il des repas anodins ? Ceux qui ont faim savent que non."(Gilles Legardinier)
Un livre acheté = 3 repas distribués par les Restaurants du cœur et en plus l'occasion ,pour moi, de découvrir certains auteurs populaires que j'avais jamais lus . Donc, j'ai craqué.
Une entrée classique,un peu démodée, lourde comme une bouchée à la reine: le texte de Françoise Bourdin.
Une nouvelle fantastique, flirtant avec le gore, façon Hannibal Lecter mal digéré: Maxime Chattam.
Un texte prenant comme lointain point de départ une vieille blague fade et l'assaisonnant façon "vengeance des nulles": Alexandra Lapierre.
"Un petit morceau de pain" d'Agnès Ledig, pour patienter en attendant la suite: trop sucré et formaté.
Une agréable surprise: Gilles Legardinier qui s'adresse directement au lecteur et le touche au cœur avec deux histoires autobiographiques, un peu mal fagotées, mais sensibles et touchantes.
"Une initiative" plutôt insipide: Pierre Lemaître.Je passe allègrement pour cause d'intolérance avérée sur les textes de Marc Lévy et Guillaume Musso.
Quant à Jean-Marie Périer il rate son mélange salé-sucré avec sa resucée de "Jules et Jim".Il faut attendre (et c'est longuet) Tatiana De Rosnay et son Parfait plein de bienveillance et de malice pour retrouver un peu d'appétit; ce qui permettra de faire passer le texte d'Eric-Emmanuel Schmitt, un peu inabouti à mon goût.
Bernard Werber se risque à l'exercice du narrateur animal et s'en tire par une pirouette qui peut faire passer la sauce. Ma foi, pourquoi pas.
Il faut attendre Franck Thilliez pour savourer un texte à la fois original, évoquant les ours, les saumons et un couple particulièrement touchant. Amour ,angoisse, un cocktail parfaitement réussi !
le billet d’Hélène .
Le billet, plus enthousiaste de Séverine, qui a fait de cet ouvrage une LC ! :)
L'avis de Mamzelle Melo !
10:11 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : restaurants du coeur
18/11/2014
Une éducation catholique
"Je ne pouvais pas aimer un homme qui ne communiait pas avec moi dans la parole et les larmes."
Élevée dans une famille où le père est catholique pratiquant et la mère juive , baptisée en 1943 pour échapper à un sort funeste, la narratrice, Marie se détourne "classiquement "de la religion catholique à l'adolescence.Par le biais de son parrain, elle tourne alors vers "l'imaginaire et l'écrit" et va, au fil du temps donner d'autres identités à ce qu’elle appelle Dieu: "On ne pouvait vivre, et aimer, qu'en étant débarrassé de la peur -la peur d'être seul, la peur de vivre, la peur de faire du mal à l'autre, la culpabilité. cette peur que j'appelle Dieu."
Roman d'apprentissage, Une éducation catholique convoque les figures habituelles d'un parcours de vie, de la meilleure amie à la valse-hésitation entre deux amoureux sans vraiment convaincre . Tant d’auto dépréciation de la part de la narratrice en devient quelque peu suspect à la fin et je n'ai pas retiré grand chose de ce roman que j'ai lu avec aisance mais avec l'impression désagréable d'attendre , en vain, que "ça commence vraiment".
Merci, Clara !
06:00 Publié dans Rentrée 2014, romans français | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : catherine cusset
17/11/2014
Chemins de croix
"J'étais tellement soulagé de le savoir vivant que 'javais envie de le tuer. Peut-on trouver plus irlandais que ça ? "
Jack Taylor ne boit plus, avale encore quelques pilules au passage mais juste pour se sentir "détendu, un concept qui [lui ] était aussi étranger que la gentillesse".
Taraudé par la culpabilité, il veille au chevet de son fils spirituel , entre la vie et la mort. Trop de deuils ont assombri l'ancien garda et pour le détourner de ses démons, son amie Ridge lui demande d'enquêter sur un crime horrible commis à Galway : la crucifixion d'une jeune homme.
Même si les ans se font de plus en plus sentir sur le détective déjà passablement amoché, son auteur est en pleine forme et nous régale d'une festival de remarques acerbes et incisives. Jack déambule dans une ville de moins en moins irlandaise et de plus en plus touchée par la mondialisation, vitupère contre les prêtres actuels , conduit son enquête à son rythme (très lent d'abord, accéléré ensuite) et à sa sa manière si particulière.
Il nous régale d'emblée avec une liste haute en couleurs : "Beaucoup de crimes figurent dans le lexique des actes étranges qui, au Royaume Uni, ne mériteraient même pas une mention, mais qui , ici, frôlent l'impardonnable",liste qui débute par "Le silence ou la réserve. Il faut être capable de parler de tout et de rien, de préférence sans désemparer. Que le discours se tienne n'entre même pas en ligne de compte."
Sa bibliothèque s'épure et, par la force des choses, il nous gratifie d'une seule référence d'auteur : Craig Mc Donald, dont il affirme " Il a écrit sur la souffrance un roman à vous arracher les dents de la mâchoire" mais sans le titre du livre en question ! Même Pierre Bondil, le traducteur, pourtant prodigue en notes éclairantes n'a pu assouvir la frustration du lecteur. Mais bon, pas grave, l'écriture est splendide et le livre se dévore à belles dents ! Un régal ! Ken Bruen parvient toujours à me remettre en selle quand tout me tombe des mains !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : ken bruen
Jack Taylor, la série, récapitulatif
05:55 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ken bruen
16/11/2014
Poésie du gérondif
"Comment s'en sort-on dans les langues qui ne distinguent pas ""être " et "avoir" ? Sans aucun problème dans l'immense majorité des cas." (p. 63)
"Linguistique" était autrefois synonyme pour moi de "pensum". Une matière aride, que mes profs de fac nous avaient fait considérer comme figée et centrée sur la langue française.
Fi de ces préjugés ! Jean-Pierre Minaudier, qui n'est pas linguiste , mais "s'est découvert sur le tard un amour pour les langues rares" et "Depuis [...] enseigne le basque et l'estonien (qu'il traduit aussi, on lui doit notamment la version française de L'homme qui savait la langue des serpents, d'Andrus Kivirähk)" (merci la 4ème de couv' !)nous fait partager son bel enthousiasme pour les idiosyncrasies d'une multitude d'idiomes (plus de 800 !), proposant tous une vison différente de l'univers.
Ainsi il existe,des langues sans adjectifs, d'autres où l'on compte en base 20 (se fondant sur les deux mains et les deux pieds), d'autres idiomes encore ne distinguent pas de temps verbaux (à commencer par les langues chinoises) tandis que "certaines langues d'Amazonie [...]possèdent la catégorie du passé non seulement pour les verbes, mais aussi pour les noms."
Jean -Pierre Minaudier est aussi un excellent pédagogue ,expliquant clairement des notions qui nous sont totalement étrangères. Ainsi "les impressifs (ou idéophones)"qui "sont le plus souvent intégrés à une phrase normale, comme des espèces adverbes -un peu comme si l'on pouvait dire : " Il sauta hop dans le ruisseau", sans faire de pause avant ni après le "hop". Dans les langues où ils existent, ils contribuent à colorer l'expression et à nuancer le sens, et leur saveur concrète, charnelle, est parfaitement intraduisible". Voilà qui est dit !
Toutes nos certitudes sont ainsi balayées , ainsi que notre ethnocentrisme , car il ne s'agit pas seulement de collectionner et d'aligner les bizarreries ,mais bel et bien de remettre en question tout ce qui nous paraît évident et acquis.
L'auteur en profite, au passage, pour tacler gentiment les journalistes et les linguistes , mais toujours avec beaucoup d'humour.
Un livre enthousiaste qui fait aussi la part belle -et j'adore ça -aux notes de bas de pages, particulièrement savoureuses,(clic) ,nous rend moins bêtes et réconcilie avec la linguistique. Que demander de mieux ?
Et zou, sur l'étagère des indispensables !
à recommander aux curieux et aux amoureux des mots !
Poésie du gérondif, Jean-Pierre Minaudier, le tripode printemps 2014, 157 pages piquetées de marque-pages !
06:00 Publié dans l'amour des mots, l'étagère des indispensables | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : jean-pierre minaudier
14/11/2014
Le livre du roi...en poche
Un jeune étudiant islandais parti étudier à Copenhague va se retrouver embarqué dans une chasse au trésor d'un genre particulier. En effet, dans cette Europe d'après guerre, il va aider un professeur aussi savant qu'atrabilaire à mettre la main sur Le livre du roi, "la plus ancienne source de la mythologie et de la poésie nordique ancienne." Par la même occasion , il s'agit aussi de réaffirmer la singularité de la culture islandaise, l'Islande étant à cette époque sous la coupe du Danemark.
à la croisée du Nom de la rose et d'Indiana Jones, Le livre du roi est un roman d'aventures et de formation qui tient ses promesses, ni plus ni moins. L'auteur s'offre même le petit plaisir d'y mettre en scène son propre père, journaliste à l'époque, ce dont nous informe une note en bas de page. Un livre qui plaira aux amoureux des livres car Arnaldur Indridason y affirme la nécessité d'apprécier la valeur des manuscrits anciens.
Un cran en dessous de notre policier préféré mais une lecture confortable car on y trouve tout ce à quoi on s'attend dans ce type d'ouvrage.
06:02 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : arnaldur indridasson
13/11/2014
Le bal des frelons...en poche !
"Il y a toujours un truc, un ours ou autre chose, à cause de quoi ça foire ."
Quelle mouche a piqué ces paisibles villageois d'Ariège ? Les voilà pris d'une frénésie de sexe ou d'argent, s'agitant et vrombissant comme des frelons en furie. Chantage, menaces voire meurtres vont s'enchaîner dans une folle sarabande qui ne ménage pas le lecteur ! C'est à peine si entre deux courts chapitres ou alternent les points de vue des personnages ,on trouve encore le temps de faire une petite place à l'animal, frelon, ours ou hérisson qui chacun à leur façon traversent cette farce où les humains de tout poil en prennent pour leur grade. Le rythme est soutenu et ne faiblit jamais, les épisodes s'enchaînent avec une perfection remarquable, conférant ainsi une ossature solide à un propos nettement plus libre !
On est bien loin de l'écriture tenue et maîtrisée des derniers jours d'un homme. Pascal Dessaint se lâche et , sans oublier la noirceur, fait ici la part belle à la truculence et à la farce. Un récit qui file à toute allure, réservant de nombreux coups de théâtre au lecteur et peignant, parfois à grands traits, de savoureux portraits . L'excès est ici la norme , c'est le jeu, même si quelques bouffées de tendresse tentent de contrebalancer les turpitudes exposées.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : pascal dessaint
12/11/2014
Les remèdes du docteur Irabu
"Yûta trouvait bizarres ceux qui écoutaient des chanteurs occidentaux mineurs. Dans sa classe, il y avait un drôle de type qui écoutait Björk. Autant dire que personne ne lui adressait la parole."
Stressés, inhibés, paranoïaques, atteint de Troubles obsessionnels Compulsifs, accros aux textos ou au sport, tels sont les patients d'un excentrique psychiatre obèse qui roule en Porsche caca d'oie. Flanqué d'une infirmière exhibitionniste,il administre à tour de bras piqûres ,conseils loufoques et montre une fâcheuse tendance à s'immiscer dans la vie de ses patients.
Totalement désinhibé, le docteur Iriba, contrairement à ses patients, obsédés par le regard, le jugement des autres, a pour philosophie "de faire tout ce qui [lui] passe par la tête" , envoie allègrement balader tous les fondements de la psychiatrie , "L'enfance et le caractère , ça ne se guérit pas, alors je ne vais sûrement pas perdre mon temps à vous interroger là-dessus." et se moque bien de ne pas avoir d'amis.
Iconoclaste et insouciant, le docteur Iriba nous offre par le biais de ces cinq thérapies un portrait de la société japonaise décapant et parfois rugueux ,car la violence verbale ne fait pas défaut loin s'en faut !
Un cran en dessous de ce que j'en attendais au vu de la critique de Telerama mais un bon moment de lecture néanmoins.
Une dernière réflexion d'un patient d'Iribu, pour la route : "Dans le monde, il y avait ceux qui donnaient des soucis aux autres et ceux qui se faisaient du souci. Iribu appartenait à la première catégorie, et lui à la seconde. C'était parce que les angoissés allaient jusqu'à assumer les soucis que n'avaient pas ceux qui en donnaient aux autres que le monde vivait en paix."
06:00 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : hideo okuda