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18/03/2013
Heartburn
"-Rachel plaisanterait sur la chaise électrique. Ne vous laissez pas abuser."
Enceinte de sept mois, Rachel découvre que son second mari, Mark, la trompe depuis...sept mois , avec "une grande bringue avec un cou de la longueur du bras, un nez de la taille du pouce, des jambes interminables, sans parler de ses pieds qui sont un peu en canard."
Entrecoupant son récit de recettes de cuisine, (elle est journaliste culinaire), Rachel, avec beaucoup d'autodérision et d 'humour, brosse le portrait d'un mariage flingué en plein vol. Entre ses parents complètement frappa-dingues, son ex-meilleure amie, son futur ex-mari qui pille allègrement la vie de leur premier fils pour alimenter ses chroniques, son groupe de thérapie (-Pourquoi arrive-t-il toujours des choses à Rachel et à moi jamais rien ? sanglota Diana), le récit avance à toute allure, faisant fi de tout pathos et de tout auto apitoiement.
On retrouve ici le talent de dialoguiste de Nora Ephron (auteure du scénario de Quand Harry rencontre Sally, avec la cultissime scène de simulation d'orgasme féminin !) dans cette nouvelle édition française* de ce qui est, en fait, son premier roman, écrit en 1983.
Donné comme purement autobiographique, Mark est en fait Carl Bernstein, le célèbre journaliste déclencheur du Watergate), Nora Ephron met en pratique ce qu'elle affirme dans le roman : "-Je ne tourne rien en dérision, je dois simplement tirer une histoire de tout ce qui m'arrive ! C'est mon métier." et un peu plus loin, elle ajoute :
"Quand je raconte une histoire, je peux donner ma version.
Quand je raconte une histoire, je peux vous faire rire et je préfère vous faire rire que de vous faire pleurer.
Quand je raconte une histoire , je souffre moins.
Quand je raconte une histoire, je peux continuer à vivre." Une bien jolie façon d'affronter la douleur...
Heartburn, Nora Ephron, traduit de l'américain par Dominique Marion, éditions Bakert Street 2013, 256 pages entre sourires et émotion.
*Paru en janvier 1984 sous le titre C'est cuit, dit-elle chez Robert Laffont.
Sous le titre La brûlure chez J'ai lu et France Loisirs en 1986.
Adapté au cinéma sous ce titre.
06:00 Publié dans Humour, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : nora ephron
Commentaires
Euh, ça veut dire qu'on en est au troisième titre pour un seul livre ? Etrange. ;)
Sinon, j'aime l'idée du livre.
Écrit par : antigone | 18/03/2013
Antigone, dans la préface, Danielle Thompson précise que le mot anglais Heatburn désigne un embarras gastrique mais peut se traduire littéralement par brûlure du cœur, mal au cœur... d'où les différents choix !
Écrit par : cathulu | 19/03/2013
Les commentaires sont fermés.