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25/09/2012
Papa was not a rolling stone
"C'est ce qu'il y a de bien avec la littérature: elle envisage le réel avant qu'il n'advienne."
Sylvie Ohayon semble être née sous le signe du tiraillement: juive par sa mère, kabyle par son père, père très vite disparu dans la nature, elle reçoit beaucoup d'amour de la part de ses grands-parents , ce qui compense l'attitude immature de sa mère.
Cette dernière se mariant avec un Daniel, cent pour cent français, la petite fille ne parviendra jamais à appeler "papa", cet homme qui l'adoptera et lui vouera une haine féroce, bien réciproque. Malgré les coups, les sarcasmes, la petite Sylvie travaille comme une forcenée à l'école, faisant même la classe à ses petits camarades de la cité des 4000 de la Courneuve. Car oui, Sylvie est une banlieusarde, mais la vision qu'elle nous propose de cette cité n'a pas grand chose à voir avec celle propagée par les média. Certes la violence est présente, surtout envers les filles, mais aussi la solidarité.Notre héroïne, passant de l'autre côté du périph , grâce à des études de lettres, intègrera un univers tout aussi étrange: celui des bourgeois parisiens.
Autobiographie survoltée, Papa was not a rolling stone possède les défauts de ses qualités : une belle énergie, beaucoup d'humour, un sens de la formule qui a fait ses preuves en publicité (domaine où Sylvie Ohayon a excellé) ,mais aussi un récit cahotique car non maîtrisé. On sent que l'auteur a voulu tout raconter, nous transmettre ses émotions mais sans vraiment prendre le temps d'organiser son récit. J'avoue aussi avoir été agacée par les répétitives leçons de vie que l'auteure tient à nous transmettre à toutes forces et par le style parfois trop relâché. Un bilan en demi-teintes donc mais un roman qui ne se lâche pas malgré tout. Vient de sortir en poche.
06:00 Publié dans Autobiographie, romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : sylvie ohayon
Commentaires
L'éditeur aurait peut-être pu canaliser ? J'essaierai peut-être, pour voir.
Écrit par : Aifelle | 25/09/2012
Je vais attendre qu'elle améliore son uppercut... ;-)
Écrit par : Gwenaëlle | 25/09/2012
Les leçons de vie m'agaceraient, c'est sûr!
Écrit par : Mango | 25/09/2012
Je ne vais garder que la citation alors qui est très juste. ;)
Écrit par : antigone | 25/09/2012
Aifelle, sans doute, oui. Et centrer davantage le récit sur l'enfance, en évitant les incursions vers ses mariages.
Gwenaëlle, joliment dit !:)
Mango, en plus répétitives et banales.
Antigone, j'en ai notée plein !:))
Écrit par : cathulu | 26/09/2012
Je suis en train de lire son dernier, qui parle en gros de la même chose... et j'aurais pu écrire presque le même billet que toi...
Écrit par : Stephie | 26/09/2012
Stéphie, merci ! je comptais le lire justement pour voir si l'aspect foutraque avait disparu... je passerai donc mon chemin!:)))
Écrit par : cathulu | 26/09/2012
Je crois que chacun peut tirer les leçons de sa propre vie :)
Écrit par : clara | 30/09/2012
Un livre, c'est une rencontre. On est sous le charme ou pas. Je le suis. Vous voudriez un livre plus construit ? je vois ce livre comme un barrage qui cède, une force qui ne peut ête contenue, alors oui, forcément, ça part dans tous les sens. J'ai aussi trouvé touchantes ses leçons de vie : je n'ai pas senti qu'elle voulait nous apprendre la vie mais apprendre à aimer la vie comme elle. Bref, belle rencontre pour moi.
Écrit par : Sophie | 09/10/2012
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