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28/12/2011
Légère contariété
"Faut pas vouloir un petit ami, parce que si tu l'as, tu finiras par le mettre sous le lit"
Pico Bogue est toujours aussi raisonneur et il semble que les seuls à pouvoir ocassionnellement lui river son clou soit son grand-père qui lui rappelle que "...pour honorer le dieu Baal, on jetait les enfants au feu" ou son père qui prend Pico à son propre piège ! Il faut dire que parfois Pico y va un peu fort et ne se rend pas compte de sa cruauté involontaire !
Par contre, il a un talent fou pour essayer de culpabliser ses parents, qui, fil rouge de cet album, ont décidé de partir en vacances sans les enfants...Alors, se laisseront-ils manipuler ou tiendront-ils bon ?
Ferdi a été ravi de retrouver l'univers de ce pt'tit bonhomme à la mèche rebelle et moi aussi ! Un moment d'humour familial délicieux !
06:00 Publié dans BD, Humour | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : dominique rogues, alexis dormal
26/12/2011
Du pain et des mots
"Blé: céréale dont on arrive ,non sans peine, à tirer un assez bon whisky et qu'on utilise pour faire du pain". Ambrose Bierce*
C'est à un programme bien plus alléchant que "Du pain et des jeux" que nous convie Apollonia Poilâne. Piochant dans la bibliothèque de livres sur le pain de son père, nourrissant son anthologie "des récits et trouvailles des co-pains", elle élargit ainsi notre vision d'un aliment qui fut autrefois sacré mais aussi "un élément symbolique fort de la contestation sociale." (voir "Le chant des chômeurs"), glanant les textes dans les cultures les plus diverses .
Le pain a inspiré aussi bien les romanciers (Giono, Le Clézio) que les poètes (le classique de Francis Ponge), les cinéastes que les comiques et sert à nourrir autant les estomacs que les esprits comme le prouve ce dialogue extrait du film Pain, amour et fantaisie:
"De Sica, à un paysan assis sur une marche en train de manger: "Que manges-tu? "
Le paysan, l'air triste : "Du pain."
De Sica: "Et dans le pain?"
Le paysan: "De l'imagination."
Les chansons , les proverbes et les slogans publicitaires se relaient pour célébrer le pain, avec lyrisme, humour et sensualité. Un corpus éclectique original et riche !
Une anthologie, fort agréable et pratique à feuilleter en outre car le nom des auteurs apparaît à la verticale sur le côté de chaque page. Une mine !
Du pain et des mots, Apollinia Poilâne, Editions du Cherche-midi 2011, 160 pages à savourer !
* in Le dictionnaire du diable, qu'il va falloir que je retrouve un jour pour relire ce chef d'oeuvre !
06:00 Publié dans l'amour des mots | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : pain, apollonia poilâne, anthologie
24/12/2011
Novembre à C*sto, Décembre aux travaux !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : nan, même pas honte !
23/12/2011
L'école des saveurs
"-Si je la libère de l'emprise des livres, , je cuisinerai le restant de ma vie.Si je n'y arrive pas, j'abandonnerai pour toujours."
Les mets contre les mots, drôle de marché, passé par une petite fille face à une mère lectrice compulsive qui délaisse la cuisine ! Mais rassurez-vous cet "antagonisme " est traité avec humour: "Lillian, quant à elle, estimait que des oeufs brouillés cinq jours d'affilée, c'était de bonne guerre dans une semaine dominée par James Joyce" (La mère a en effet pour habitude de lire à haute voix ses livres pour que sa fille en profite !).
Devenue adulte, Lillian tient sa promesse et en plus de la tenue d'un restaurant, elle ouvre un cours de cuisine auquel vont assister des" élèves" très différents, par l'âge, la situation sociale et familiale qui, plus que des techniques, apprendront surtout à apprécier la sensualité des ingrédients et des plats et à (re) tisser des liens sociaux. Une trame simple donc mais une écriture allègre, 251pages qui filent bien trop vite ! Un livre qui vous remets sur les rails de la lecture quand on a envie d'un roman sans prise de tête mais bien écrit !
Ne faites pas comme moi, ne vous attardez pas sur une couverture ratée , ouvrez sans plus attendre ce roman qui vous fera encore plus apprécier les plats que vous allez bientôt déguster ! à (s')offrir sans plus attendre !
Un grand merci à Antigone !!
Clara est tout aussi enthousiaste !
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : erica baurmeister, cours de cuisine
22/12/2011
C'est officiel, c'est l'hiver !
"December will be magiiiiic again" nous annonçait Kate Bush en...1980 !
Elle le confirme avec son album 50 words for snow (qui m'accompagne depuis novembre ! (Un album qu'il faut prendre le temps d'apprivoiser et qui, ensuite, envoûte)) et, en particulier avec la chanson qui donne son titre à l'abum où Stephen Fry égrène cinquante appelations poétiques et imagées de la neige (19 phlegm de neige, 34 sorbetdeluge, 24 terrablizza, 29 creaky-creaky...), ce qui m'a donné l'envie de vous faire partager quelques souvenirs, pas vraiment récents, mais garantis coups de coeur sur le thème de la neige !
Ainsi, le fascinant Smilla et l'amour de la neige de Peter Hoeg (adapté au cinéma)
ou le film âpre mais émouvant en diable de Sandrine Veysset Y-aura-t-il de la neige à Noël? avec la trop rare Dominique Reymond et dans un rôle de salaud pur jus, Daniel Duval .
Alors neige ou pas neige, régalez-vous !
06:00 Publié dans Je l'ai lu !, je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (8)
20/12/2011
Moi, Eugénie Grandet
Du 3 novembre 2010 au 6 février 2011, s'est tenue à la maison de Balzac une exposition de "seize petit panneaux en hommage à la pâle héroïne de Balzac", ultime projet de Louise Bourgeois. L'artiste y renouait avec l'art de la broderie et du tissage, qu'elle avait pratiqué dans sa jeunesse, aidant ainsi ses parents qui rénovaient des tapisseries.
La reproduction des oeuvres est précédée d'un texte de l'artiste, "Ode to Eugénie Grandet (suivi de sa traduction) et surtout d'une très pertinent essai de Jean Frémont, le premier à avoir présenté , en 1958, l'oeuvre de celle qui était encore une inconnue en Europe.
Ce dernier souligne d'abord les points communs entre les thèmes fondateurs entre Balzac et Bourgeois, tout particulièrement la maison ,mais aussi ,et de manière plus surprenante, ceux entre l'héroïne du premier vrai grand succès du romancier et l'excentrique artiste. à première vue en effet, tout sépare Louise qui quitta la France et l"ignorante fille sans cesse occupée à rapetasser des bas, à ravauder la garde-robe de son père, et dont la vie s'était écoulée sous ces crasseux lambris." Mais pour Jean Frémon "Victimes de la manipulation et de l'arrogance d'un père, Eugénie et Louise le furent toutes deux." Et d'établir des passerelles entre la biographie de Bourgeois et le roman de Balzac. Je le suis davantage quand il évoque "la lenteur et la résignation qui sont transformées en exercice spirituel, ces petits tableaux sont des mandalas, des prières [...] ces tableaux ne sont pas seulement des objets, ce sont des supports d'émotion, des reposoirs." Il souligne également que "Les torchons , les mouchoirs souvent usés, qui sont les supports de la plupart des oeuvres réunies ici sont ceux de son enfance, rapportés de France et entassés dans des armoires pendant toutes ces années en attendant le bonheur d'être recyclés en oeuvres d'art." Si Jean Frémont les envisage dans leur rapport au temps, "Quadrillages, symétries rassurantes, sentiment des heures qui passent.",j'y vois aussi la réappropiation des linges domestiques et la récupération/transformation d'éléments hétérogènes.
Des extraits d'Eugénie Grandet viennent illustrer cette brillante présentation , présentation qui donne envie d'approfondir la découverte de celle dont le" travail fut considéré comme implicitement mineur parce qu'il était celui d'une femme."
Moi, Eugénie Grandet, Louise Bourgeois, précédé d'un essai de Jean Frémon, Editions Le Promeneur, 2010
Cette exposition, Je ne suis pas Eugénie Grandet l'avait évoquée et je ne pouvais que craquer sur le catalogue de l'exposition. Celui-ci patientait sur mon bureau en attente d'un billet jusqu'à ce qu'un nouveau ricochet, en l'occurence un autre roman, le remette en lumière. Mais c'est une autre histoire...
PS: vu ta réaction enthousiaste, Angélique, je croyais que l'exposition avait été prolongée !!
06:00 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : louise bourgeois, jean frémon
19/12/2011
Je suis un no man's land
Philippe, chanteur, vient donner un concert (dont ne n'entendrons rien) dans sa région natale. Là tout va se liguer contre lui : il ne pourra pas partir. Cette situation , traitée de manière poético-onirique, va lui permettre de renouer avec ses parents, incarnés tout en retenue par Aurore Clément et Jackie Berroyer, de solder ses comptes avec un ancien ami et même de faire la connaissance d'une ornithologue lunaire, son alter ego, Julie Depardieu.
Très vite, Philippe Katerine va se dépouiller de ses oripeaux de chanteur déjanté (une tenue argentée) pour se glisser dans ceux de son adolescence, un peu étriqués, et donner la pleine mesure de son talent d'acteur. On y croit vraiment et onse glisse avec délice dans cette campagne où les mobylettes n'en font qu'à leur tête, tout comme les chevaux d'ailleurs, un univers poétique et enchanté.
Déniché à la médiathèque où se cache probablement un fan de Katerine ! (même ses premiers disques figurent dans le fonds!)
06:02 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : thierry jousse, philippe katerine, julie depardieu
18/12/2011
Le Havre
Premier film en français du réalisateur finlandais Aki Kaurismäki Le Havre (synopsis ici) est une fable poétique, oscillant entre problèmes contemporains (les réfugiés qui veulent passer en Grande-Bretagne) et références aux années 50 à 70, comme si les personnages avaient réussi à se créer une bulle un peu à l'intérieur du monde moderne. Pas de téléphones portables mais d'antiques cabines, les automobiles sont délicieusement rétro et les personnages portent des noms ou prénoms de personnalités chères au coeur du réalisateur : Arletty, Monet et même Baïkal pour la chienne du héros (en référence à la première chienne envoyée dans l'espace). Kaurismäki a aussi tenu à faire participer une figure locale havraise, le rockeur Little Bob, dont la chanson constitue la seule longueur du film.
Il faut accepter le décalage du jeu des acteurs (mêlant pointures et amateurs) pour savourer l'humour tout en retenue de ce film. André Wilms est parfait comme d'habitude, précis, méticuleux, plein d'élégance, il rayonne ! Il faut voir avec quel aplomb souriant il fait face au directeur d'un centre de rétention lui balançant une énormité qu'il arrive à faire passer sans problème ! à ses côtés, Jean-Pierre Darroussin campe un policier à la Javert mais qui se révèlera plein d'humanité. Un conte où ,comme le dit le réalisateur, le petit chaperon rouge mange le loup, ce qui, en ces temps difficiles, ne peut que donner le sourire !
J'ai eu la chance de voir ce film en avant-première à Lille où il a été présenté dans le cadre du film Inter par Philippe Val, un critique du Monde et en présence d'André Wilms. le côté non militant de ce film a été souligné à plusieurs reprises par les intervenants mais j'ai regretté l'opposition qui a été systématiquement faite par rapport à un autre film,( jamais clairement nommé d'ailleurs, Welcome). Un même problème peut être abordé sous des angles différents sans que pour autant on dénigre les autres.
Ce film vient de recevoir le prix Louis-Delluc. Sur les écrans le 21 décembre.
Ps: avant de nous quitter, l'inoubliable interprète de M. Lequesnoy dans La vie est un long fleuve tranquille nous a même fait un petit clin d'oeil en nous citant la phrase culte:"Vous me faites b..., Marielle"!
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : aki kaurismäki, prix louis delluc
17/12/2011
Bonnard peintre de l'intime
En 63 petites pages, Sandrine Malinaud réussit le pari de nous présenter tout à la fois la biographie de Pierre Bonnard, de la resituer dans son contexte historique et artistique, d'analyser avec finesse deux de ses oeuvres dans des "arrêts sur image" pleins d'intérêt.
à l'issue de cette lecture on n' a qu'une envie: se précipiter dans un musée pour admirer de visu les oeuvres de celui pour qui "il ne s'agit pas de peindre la vie, il s'agit de rendre vivante la peinture." ça tombe bien, l'auteure , en plus d'une bibliographie pour aller plus loin, nous propose la liste des musées en France, en Europe et aux Etats-Unis.
Une approche un peu académique mais efficace pour entrer dans l'oeuvre de ce peintre de l'intime et de la sensualité.
Merci à Babelio et aux éditions A propos.
Ps: ce livre a été proposé dans une sélection jeunesse mais je verrai dans ce cas précis un public aussi bien ado qu'adulte...
06:03 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : sandrine malinaud
16/12/2011
Blanc-Bleu Belge
"Une Vénus à la Fernando Botero."
Partie explorer le rayon "animaux"d'une librairie pour vérifier si le Père Noël(ou son avatar, je ne suis pas difficile) allait dénicher LE livre qui me fait saliver depuis plusieurs semaines, je suis tombée sur ce fascicule à la gloire de la Blanc-Bleu Belge et vu son prix ridicule (5 euros 50)...
La Belgique étant à un jet de pierre de chez moi, nombreuses sont les blanc-bleu belges qui paissent dans mon environnement. D'ailleurs , comme le précise Mary-Gérard Vaude, vu ses qualités, "Un boucher ne peut rêver plus généreuses carcasses.", on en retrouve non seulement sur le continent européen mais aussi en Amérique (du Nord et du Sud) , en Asie et même en Australie !
Véritable panégéyrique, ce fascicule concentre un maximum d'informations sur l'histoire de la race, son évolution, ses qualités bouchères et l'on ne retrouve que par petites touches le style poétique et imagé de Mary-Gérard Vaude. L'énumération des noms des taureaux est pourtant à elle seule un vrai régal : "Gédéon du Vieux-Château de Maurennes, [...]Valseur d'Ochain, Ténor de la Reche Terre,(...) Lancier du Tilleul, (...)Pétulant d'Anixhe, Riant (...) Galopeur des Hayons."
L'aspect technique prononcé est sans doute lié au fait que ce livre a été édité grâce au soutien et à la collaboration d'associations d'éléveurs belges...Il n'en reste pas moins que ce fascicule est une somme et les photos de Jérôme Chabanne (visibles ici) lui conférent un charme certain. Un petit bonheur à lire et à feuilleter pour le plaisir de redécouvrir des détails malgré l'aspect un peu technique ! à noter que Jérôme Chabanne, en plus de magnifier la beauté des ruminants a su aussi capturer la beauté changeante des ciels du Nord !
Blanc-Bleu Belge, Editions Castor & Pollux 2011.
06:00 Publié dans la galerie des vaches | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : mary-gérard vaude, jérôme chabanne