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04/07/2011
Avec mon meilleur souvenir
à cause d'un documentaire chopé par hasard à la télévision, à cause d'un livre dont je parlerai prochainement, j'ai mis la main sur ce recueil de texte où Françoise Sagan évoque des moments heureux, brosse le portrait sensible des gens qu'elle a aimés : Billie Holiday, l'ogre Orson Welles qui la trimballait "comme un sac de vêtements à travers toutes les rues de Paris et les Champs Elysées" "sous prétexte qu'[elle] ne [se] fasse pas écraser", Sartre à qui elle écrivit une lettre d'amour/admiration.
Sagan évoque aussi son addiction au jeu, à la vitesse,dans des pages qui nous montrent- si on en avait douté - son talent de styliste. Sans oublier une évocation teintée de mélancolie de Saint Tropez qui n'est pas sans rappeler une autre habitante de cette station: Colette.
Mais c'est à la littérature que l'auteure de Bonjour tristesse consacre ses plus belles pages car elle lui voue un amour"d'une grande supériorité sur l'amour tout court, l'amour humain."car, selon elle, "la littérature en revanche offre à notre mémoire des coups de foudre autrement fracassants, précis et définitifs."Et Sagan de nous décrire avec un entousiasme intact sa rencontre avec les quatre textes qui lui "restent toujours comme des tremplins , des boussoles"dans cette "existence aisément qualifiable d'agitée", existence où elle affirme ne rien avoir appris.
Ces quatre textes ? Les nourritures terrestres (Gide), L'homme révolté (Camus), Les Illuminations (Rimbaud) et Proust bien sûr, dont elle recommande de commencer la lecture par Albertine disparue.
Pour conclure quelques phrases d'un chapitre qui mériterait d'être cité en entier :
"Je découvris que le don d'écrire était un cadeau du sort, fait à très peu de gens, et que les pauvres nigauds qui voulaient en faire une carrière ou un passe-temps n'étaient que misérables sacrilèges. Qu'écrire demande un talent précis et précieux et rare-vérité devenue inconvenante et presque incongrue de nos jours; au demeurant, grâce au doux mépris qu'elle éprouve pour ses faux prêtres ou ses usrpateurs, la littérature se venge toute seule: elle fait de ceux qui osent la toucher, même du bout des doigts, des infirmes impuissants et amers- et ne leur accorde rien- sinon parfois, par cruauté, un succès provisoire qui les ravage à vie." Des mots forts, définitifs et toujours d'actualité...
Avec mon meilleur souvenir, Françoise Sagan, Folio 2010 (1ère édition folio 1985)150 pages délicieuses .
06:03 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : françoise sagan
Commentaires
Je l'ai lu à sa sortie. Il fait partie des textes de Sagan que je préfère.
Écrit par : Aifelle | 04/07/2011
Yeahhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!, te revoilà !:)))
Écrit par : cathulu | 04/07/2011
Malgré votre enthousiasme entre toi et Aifelle, non je n'accroche pas avec Sagan. Désolée. C'est ta dernière semaine avant le grand départ, courage. Bisous
Écrit par : ptitlapin | 04/07/2011
Exactement pareil que ma camarade Aifelle, je l'avais lu à sortie et en garde un superbe souvenir. Je le relirais bien, tiens :-)
Écrit par : cathe | 04/07/2011
(Presque) tout pareil que Cathe (sauf que je l'ai lu quelques années après sa parution) :)
Écrit par : In Cold Blog | 04/07/2011
à tous: il faut imiter Cathe et le (re) lire!:)
Écrit par : cathulu | 05/07/2011
Bon deux titres notés chez toi ça fait beaucoup pour une visite... ;)
Écrit par : antigone | 05/07/2011
Les commentaires sont fermés.