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28/02/2011
Hors-service
"Complètement libre ,en fait, complètement libérée de toute responsabilité."
Paradoxalement, c'est quand elle se retrouve accidentellement enfermée un vendredi soir dans le local à photocopieur de du collège où elle enseigne que Eva-Lena se sent soudain totalement libre. Libre de réfléchir à sa vie calibrée, où tout est bien organisé, où règnent la perfection et l'exigence , mais à quel prix ?
Son mari traîne des pieds pour rentrer à la maison et ses enfants se rebellent chacun à sa manière, sa fille lui reprochant de s'occuper davantage de ses élèves que de ses enfants. Le bilan n'est pas fameux et Eva-Lena, petit à petit va se livrer à un passage en revue des événements qui ont précédé son enfermement et jeter un oeil neuf sur sa vie trop bien agencée. Un portrait qui parlera aux femmes de quarante ans dont le quotidien est trop souvent tristouille car si l'intendance roule, les sentiments, eux, commencent à rouiller. Un roman sensible et juste.
Merci Cuné (chez qui vous trouverez des liens à foison) !!!
Hors-service, Solja Krapu, traduit du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss, Gaïa 2011, 270 pages dévorées d'une traite !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : soja brapu, suède, hommes femmes mode d'emploi
27/02/2011
Chienne de vie
Bente échoue au bout du bout du Danemark. Elle est recueillie par des gens que l'on devine fragiles, Cocotte et Johnny. Des retours en arrière nous informent petit à petit que Bente s'est laissée dériver au fil de la dépression et qu'elle écrivait. La quatrième de couverture nous informe que " c'est le récit troublant de l'arrivée d'un écrivain dans la vie de ses personnages."
Voici donc la clé de ce récit intimiste à côté duquel je crains bien d'être passée !
Antigone a davantage été sensible à ce roman et je la remercie !
Chienne de vie, Helle Helle, Le serpent à plumes 2011
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : helle helle, danemark
26/02/2011
Bouche bée, tout ouïe...en poche
"Il y a des préfixes réservés également aux nains, aux bossus et aux boîteux."
Parce que c'est un grand amoureux des langues, Alex Taylor a rassemblé dans Bouche bée, tout ouïe, une flopée d'informations recueillies au cours de ses pérégrinations et de ses rencontres amicales ou amoureuses. ça pétille à chaque page car notre chroniqueur européen préféré a autant de culture que d'humour.
Sans jamais pontifier, il nous gratifie au passage de remarques intéressantes concernant tant l'enseignement que la traduction et se penche avec une curiosité inlassable sur les particularités linguistiques les plus incongrues et donc hautement réjouissantes.
On croisera au passage aussi bien les Teletubbies que de la confiture contraceptive et l'on se régalera des sous-titres aussi savoureux qu'énigmatiques: "Des grands-mères ne font pas de grimaces même en se rasant !" Et comme par magie, en lisant ce livre, j'entendais la voix si caractéristique du si charmant Alex...
06:00 Publié dans l'amour des mots, le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alex taylor
25/02/2011
Les variations Bradshaw...en poche
"Elle admire les gens qui ne se conforment pas à ce qu'on attend d'eux."
Le couple central des Variations Bradshaw vient, depuis peu, d'inverser les rôles. Thomas a troqué un métier lucratif contre le statut de père au foyer. il en profite aussi pour prendre des leçons de piano. Sa femme, Tonie, à l'orée de la quarantaine, vient d'accepter un poste administratif dans l'université où elle enseignait auparavant, faisant ainsi le choix de se "délester du fardeau des émotions."
Autour d'eux le reste de "l'orchestre familial" joue sa partie ,avec ses tensions, ses épisodes comiques -en autres un hilarant départ en vacances- ou dramatiques.
Autant de couples, autant de configurations pour affronter ses désirs, ses émotions, ses ambitions, assumer ses choix, ses regrets.
Tout au long des 32 chapitres (autant que les variations Goldberg) Rachel Cusk se penche avec un humour décapant sur ses personnages de la classe moyenne qu'elle nous peint ,avec ce charme british que nous apprécions tant , dans leur intimité, leur quotidien qui parfois dérape. Une réussite qui nous fait largement oublier la déception d'Egypt farm et retrouver tout le plaisir éprouvé à la lecture d'Arlington park
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : rachel cusk, couples
24/02/2011
On n'est pas des oiseaux
"Le bonheur est dans les forêts, et il est dans les jardins."
Il y a du grabuge entre les parents de Camille et Matthieu. Chacun des enfants s'accommode comme il peut de la situation, s'échappant pour l'une dans les rêves et dans son paradis: son jardin chéri. Pour l'autre dans des colères et des crises de somnambulisme.
Pourtant, quand tout va soudain changer, les deux enfants feront face. Ensemble devant l'inacceptable.
Commencé comme une histoire de couple qui se déchire devant des enfants, On n'est pas des oiseaux bascule page 49 dans une situation qui va dépasser Camille et Matthieu et à laquelle ils feront face de manière à la fois surprenante et d'un pragmatisme forcené, qui pourra choquer certains.
Mais l'écriture fluide et poétique de Gisèle Bienne nous épargne tout aspect sordide et l'évocation du jardin en particulier et de la nature en général comme havres de paix sont autant de respirations dans un texte qui dépeint de manière fine et acérée la fin de l'enfance . L'amour, même chez les oiseaux ne se vit pas forcément dans la fidélité et la pérennité, comme le rappellent au passage les paroles de Barbara qui scandent ce roman troublant, aussi bien destiné aux adultes qu'aux adolescents.
On n'est pas des oiseaux, Gisèle Bienne, collection médium de l'Ecole des loisirs 2011 , 207 pages qui m'ont donné envie de poursuivre ma découverte de cette auteure que je ne connaissais que de nom (et aussi par le titre , fascinant d'un de ses romans : Bleu, je veux.)
Ps: je suis fan de la couverture de Sereg ! (plus taupe que grise).
pps: à noter la mention du nom très évocateur d'une boutique de perles: "Le nid de la pie" qui existe pour de vrai à Reims!:)
Le site de Gisèle Bienne
Gisèle Bienne à L'école des loisirs.
06:00 Publié dans Jeunesse, romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : gisèle bienne, fraternité, jardin
23/02/2011
Les derniers planteurs de fumée
Nonobstant une solide allergie au tabac, j'ai feuilleté ce Librio à deux euros et, paf, je suis tombée sur une courte évocation de vaches ! Allez hop, emballé c'est pesé, je repars avec ce qui s'avère contenir des extraits de Partance et autres lieux, suivi de Nema problema. Deux amuse- yeux en quelque sorte pour découvrir (un peu) l'art de Guy Gofette.
Et là je suis tombée en amour. Ni plus ni moins. Un poète fou de voyages immobiles, qui, seul, entend la mer au bout du jardin de son père car "Brasseurs de ciel à longueur de jour, ces hauts arbres, par les nuits de grand vent, recrachaient la mer, la voix des sirènes et les chants des noyés.", cette mer qui finira par venir à lui dans une chambre d'hôtel de Bailleul...
Fils des Ardennes, sa route ne pouvait que croiser celle de Verlaine et de Rimbaud mais c'est dans une caravane baptisée Partance, solidement arrimée dans un verger ,que le poète ira vers l'apaisement du coeur.
Les mots sont simples , comme ces objets usuels qui ont été parfaitement conçus et s'adaptent impeccablement à l'usage, sans fioritures, allant droit à l'essentiel. Une magnifique découverte que je ne peux que poursuivre...
06:00 Publié dans Extraits, nouvelles belges, Poésie | Lien permanent | Commentaires (16)
22/02/2011
Dans les vignes
"L'enracinement se précise."
Catherine Bernard semble accumuler à plaisir les obstacles: à quarante ans, après avoir suivi une formation , elle quitte sa profession de journaliste et s'installe comme vigneronne dans une région qui lui est étrangère: les coteaux du Languedoc. Elle nous raconte entre humour et colère (contre les incohérences des directives européennes , les produits chimiques employés à tire larigot et les diktats des oenologues) son installation sur cette terre qu'elle va ressentir jusqu'au plus profond d'elle.
Ceci nous vaut de superbes pages où l'auteure sent qu'elle s'enracine au sens propre : " La terre arrime mon corps, l'asservit à ses conditions, mais exactement dans le même temps , libère mon esprit d'une quête des impossibles de tout genre. Je n'ai plus réellement besoin de vacances, je suis dans la vacance. Je suis dépaysée au sens propre et figuré."
Catherine Bernard s'interroge aussi sur les rapports qu'entretiennent maintenant le vin et les mots, dans un but purement mercantile, et souligne le fait que maintenant "Boire du vin est devenu un exercice intellectuel et compliqué."
Un récit qui va à l'essentiel et même si parfois on aurait aimé en savoir un peu plus (sur sa formation, sa façon de gérer sa vie de mère et de vigneronne) qui peint de manière ni idyllique ni passéiste un monde passionnant, celui du vin.
A recommander aux curieux et aux amoureux du vin, du bio et de la terre en général.
Dans les vignes, Catherine Bernard, Editions du Rouergue 2011, 232 pages pleines de saveur.
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : catherine bernard, vignes, reconversion, agriculture
21/02/2011
En ce sanctuaire
"Je sais, oui, la miséricorde semble une denrée rare, au même titre que l'eau potable."
Chic, revoilà Jack Taylor, notre claudiquant ex-policier, ex-abstinent devenu sourd d'une oreille (dans un épisode que j'ai loupé, que fait la médiathèque? !) préféré .
Comme toujours l'enquête est quelque peu délaissée au profit de l'humour et des remarques caustiques de notre Irlandais favori , qui mine de rien, semble se départir quelque peu de sa solide réputation de cynique et fait de plus en plus preuve d'humanité, quoi qu'il s'en défende.
Mention spéciale pour les personnages secondaires, un ex-dealer devenu adepte du zen qui sirote des tisanes et un obèse qui en deux apparitions réussit à marquer nos esprits et nos coeurs. Le tout dans une Irlande en pleine déliquescence - selon notre ronchon chouchou- mais où les nouveaux millionnaires sont à la fête.
A noter que pour apprécier à sa juste valeur l'évolution du personnage récurrent mieux vaut lire les différents épisodes dans l'ordre...
En ce sanctuaire, Ken Bruen, Série noire Gallimard 2010, 200 pages traduites comme toujours de main de maître par Pierre Bondil qui relève toutes les références culturelles (citations entre autres) qui auraient pu nous échapper. Un régal à ne pas rater.
L'avis de Dasola
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : ken bruen, irlande, bonne soeur, bitures, baston et cie
20/02/2011
Le tag des 30 derniers jours
Taguée par Mango je fus, et comme je ne peux rien lui refuser...
1) Combien de fois avez-vous été en librairie, en bibliothèque ces trente derniers jours? 1) Zéro fois 2) 1 à 10 fois 3) Plus de 10 fois
Je vais au minimum rôder une fois par semaine en librairie et en médiathèque. Sans quoi je suis en manque et gare à l'humeur , dans ce cas, j'ai tout d'un glouton furibard !Accro, moi ? (photo trouvée ici, moi en mieux)
2) Combien de livres ont rejoint votre PAL depuis? (hormis les emprunts de bibliothèque, une PAL étant la pile dont on ne se débarrasse pas comme ça et qui peut croupir chez soi des années) 1) Zéro 2) 1 à 5 3) Plus de 5
J'élague régulièrement ma Pal officielle et actuellement elle comporte 20 titres.
3) Combien de livres dans votre LAL au cours des trente derniers jours? 1) Zéro 2) 1 à 10 3) Beaucoup plus
5 pages sur zozone, mais pareil je désherbe régulièrement, ça m'évite les achats impulsifs.
4) Un livre lu en entier ces trente derniers jours? Faisait-il partie de la PAL? S’agit-il d’une nouvelle acquisition? 1) Aucun 2) Oui, et il faisait partie de la PAL 3) Oui, et il s’agit d’une de mes acquisitions de l’année.
Cf tous mes billets des 30 derniers jours !
5) Un défi entamé pendant ces trente derniers jours? 1) Défi? 2) Entamé oui 3) Fini même
Je poursuis le défi Voisins Voisines initié par Kathel, même si parfois je percute un peu tard !
Et comme je suis faible, je viens de m'inscrire à celui d'Hélène !
Allez, les filles, désignez-vous !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : tag à tag à tag aïe aïe aïe, glouton = carcajou, c'est-y pas meugnon!
19/02/2011
le koala tueur...en poche
"Selon le principe que dans tout périple se cache une bonne histoire" Kenneth Cook se lance dans les entreprises les plus bizarroïdes en compagnie d'acolytes pour le moins surprenants ! N'ayant rien d'un Crocodile Dundee -il se présente à plusieurs reprises comme pesant une centaine de kilos,non-pratiquant fervent du sport, il n'a donc guère d'atout en mains pour jouer les héros dans le bush australien. D'autant moins qu'il a le chic pour se choisir des compagnons qui ont un rapport pour le moins flegmatique (hérité de leurs ancêtres grands-bretons?) avec le danger...
Quant aux animaux, les plus dangereux ne sont peut être pas ceux que l'on croit. Tel George, "le chien qui aimait les animaux" et le seul qui ait "délibérément attenté "à la vie de l'auteur et de cinq autres personnes, réfugiées piteusement sur un comptoir de bar, jusqu'à ce qu'une émule de Ma Dalton vienne rétablir l'ordre. Quant à Cedric le chat, s'il vous regarde d'un air gourmand, gare ! Au passage, nous apprendrons que l'haleine de chameau est "l'une des choses les plus redoutables en ce monde" (je vous en épargne la description, très imagée) et que " les koalas "n'ont pas un poil de gentillesse" vu la façon dont l'un d'entre eux a montré son attachement féroce à l'auteur,on comprend cette assertion !
Bref, j'ai a-do-ré ce recueil de nouvelles qui certes, comme le souligne la traductrice Mireille Vignol dans sa post-face, n'a pas oeuvré pour le tourisme australien, mais m'a , et ce à de nombreuses reprises littéralement fait éclaté de rire, ce qui ne m'était pas arrivé depuis un bon moment avec un livre !
Sollicitée par Hélène, je craque et hop, m'inscris à son challenge !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : kenneth cook