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30/11/2010
Sac à dos
Et une anthologie de poésie, une ! Mon pêcher mignon ! En plus celle-ci est destinée aux enfants et offre un éventail très large et éclectique d'auteurs contemporains pour prouver aux "lecteurs en herbe" que les poètes et poétesses ne sont forcément des hommes et des femmes mort(e)s comme ils auraient- un peu- tendance à le croire !
Chaque "échantillon" de textes est précédé d'une notice biographique et bibliographique, le tout étant introduit par Jean-Michel Espitallier, une référence ,qui balaie les clichés attachés à la poésie et à au florilège. De quoi se plonger régulièrement dans des univers très disparates et allonger sa LAL...
Sac à dos, Editions Le mot et le reste, 284 pages à feuilleter régulièrement.
06:02 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : poésie, jean-michel espitallier, anthologie
29/11/2010
L'homme inquiet
"Ce personnage inquiet et mal assuré dans la marge: c'est moi."
Wallander est devenu grand-père , à sa grande surprise et à sa grande joie. Le spectre de la retraite commence à rôder autour de lui tandis que la vieillesse gagne davantage de territoire, détériorant non seulement son corps, qu'il a part trop négligé, mais aussi, et c'est ce qui l'angoisse le plus, sa mémoire.
Malgré tout cela , obstiné, il mène une enquête, en parallèle des services officiels ,sur la disparition des beaux-parents de sa fille Linda. Remontent alors à la surface des échos de la guerre froide , de sous-marins et d'espionnage.
L'enquête est particulièrement lente dans cet ultime épisode de la série des Wallander. Ce qui prime avant c'est le personnage en lui même, qui fait le bilan de sa vie à la fois professionnelle et personnelle. Reviennent ainsi à sa mémoire des souvenirs des enquêtes précédentes et des gens du passé. Les femmes de sa vie réapparaissent également pour un dernier tour de piste, une manière d'évaluer si , une fois pour toutes, il pourra se faire à l'idée de vivre seul à la campagne , en compagnie d'un chien.
Parcouru de nombreux allers-retours, à la fois dans l'espace et dans le temps, L'Homme inquiet évoque aussi une période trouble de l'histoire de la Suède et la nécessité, selon l'auteur, de ne pas négliger la politique. Tout ceci a parfois des accents de testament et ce n'est sans doute pas un hasard si, à la fin du récit, Wallander éprouve le besoin de mettre au clair ses idées sur une enquête non entièrement élucidée, par écrit.
Henning Mankell en finit avec son personnage d'une manière particulièrement efficace et réussie, lui laissant tout à la fois un espace de liberté et l'impossibilité physique de réapparaître dans une autre enquête. Un texte riche en réflexions et un portrait particulièrement poignant.
L'homme inquiet, traduit du suédois par Anna GIbson, Henning Mankell, Seuil 2010, 552 pages sombres .
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : henning mankell, wallander la fin, espionnage, sous-marins, vieillesse
28/11/2010
Dans quel ordre lire les Wallander?
1) Meurtriers sans visage
2) Les Chiens de Riga
3) La Lionne blanche
4) L'Homme qui souriait
5) Le Guerrier solitaire
6) La Cinquième Femme
7) Les Morts de la Saint-Jean
8) La Muraille invisible
9) Avant le gel
10) L'homme inquiet (Billet à venir demain)
Les 9 premiers tomes sont sortis en poche.
A noter la réédition en volumes réunissant plusieurs aventures de Wallander.
Repéré aussi quelque part sur le net qu'il existe un volume de nouvelles mettant en scène Wallander, datant de 1999 et pas encore traduit en français. Affaire à suivre.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : wallander, henning mankell
27/11/2010
C'est dans la poche, Pippa!
"Tu n'es pas facile à coincer , Pippa."
Pippa Lee, cinquante ans, et son mari Herb, trente de plus ,viennent de s'installer, à la surprise de leurs amis, dans un lotissement chic pour retraités. Se sentant d'abord libérée, Pippa, "considérée par ceux qui la connaissaient comme une des dames les plus charmantes, les plus gentilles, les plus adorables, les plus simples et les plus rassurantes qu'il aient jamais vues", va peu à peu laisser remonter à la surface bien des émotions enfouies, liées à un passé tumultueux.
Ainsi se construit, étapes par étapes, l'images à facettes d'une Pippa beaucoup moins lisse qu'il y paraissait de prime abord. C'est aussi l'histoire d'une lignée de femmes à l'histoire perturbée et d'une mère, Pippa, qui ne veut pas léguer à sa propre fille, un héritage empoisonné.
Fille, amante, épouse, Pippa se définit par rapport aux autres mais a-t-elle jamais existé pour elle-même, dans sa quête de sécurité affective ?
Un roman plein de rebondissements, de remarques vachardes qui nous promène aussi dans le monde de l'édition et des écrivains. Une jolie réussite à laquelle manque juste un peu moins de retenue, une étincelle de folie plus assumée. Une lecture très agréable.
A noter que ce livre de Rebecca Miller a été adapté au cinéma par elle-même.
Points seuil 2010.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : rebecca miller, oui, la fille de...
26/11/2010
100 expressions à sauver
"ça vous la coupe, dit Poil de Carotte(...). Ne vous découragez pas, vous en verrez d'autres."*
Bernard Pivot ne se monte pas le bourrichon et ne nous bourre pas le mou : les 100 expressions qu'il nous propose de sauver sont tout à fait délectables et imagées.
Son recueil, mitonné aux petits oignons, nous rappelle à la fois leur origine et les met en situation dans des citations glanées au fil de ses lectures (de Célineà L'Equipe en passant par Olivier Adam (qui fait conduire un de ses personnages à toute bringue)), car ces expressions ont déserté les dictionnaires.
Si certaines sont encore un peu usitées, sans être soupe au lait, on reconnaîtra aisément que d'autres nous étaient carrément inconnues. Ainsi faire une conduite de Grenoble, signifiant mettre brutalement une personne à la porte, soit la raccompagner en la molestant et en l'injuriant.
Si certaines expressions fleurent bon la campagne: avoir du foin dans ses bottes (être riche), faire buisson creux (ne pas trouver ce que l'on cherche), d'autres sont plus citadines mais toutes témoignent de l'expressivité de la langue française. Il importe donc non seulement de les connaître mais surtout de les utiliser, voire de les expliquer à ceux qui n'y entravent que pouic. Tant pis pour les faces de Carême qui prétendront que vous yoyotez de la touffe, vous vous en soucierez comme d'une guigne ! C'est parti mon kiki !
100 expression à sauver, Bernard Pivot, livre de poche 2010, 119 pages qui vous la coupent !
Merci Antigone !
*Jules Renard, Poil de Carotte.
06:04 Publié dans l'amour des mots | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : bernard pivot, expressions françaises
25/11/2010
C'est jeudi, c'est philosophie
"J'estime que la plupart des malheurs de l'humanité viennent de ce que les gens qui savent pourtant qu'ils sont uniques, s'obstinent à se laisser traiter comme un numéro parmi la masse."
Colin Higgins , Harold et Maude (un formidable livre que je vous encourage chaudement à lire ou relire !) (et le film est très bien aussi !)
cité en exergue de Comment (bien) rater ses vacances, Anne Percin
06:00 Publié dans Extraits | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : colin higgins
24/11/2010
Les ombres silencieuses
"Elle était là, aux yeux de tous, mais personne ne l'avait vue."
Un photographe -devenu un quasi clochard -assassiné ; une adolescente, livrée à elle même dont nous suivons, impuissants la lente marche vers son prédateur, tels sont les principaux protagonistes de ce roman qui nous permet de retrouver le commissaire Knutas et le journaliste Johan Berg (Cf Celui qu'on ne voit pas. ) (ici)
De novembre au lendemain de Noël, nous allons les suivre sur l'ïle de Gotland, dans un paysage saturé de brume et de neige, découvrant un peu plus leurs vies privées et leurs sentiments.
Comme souvent dans les romans policiers, j'ai davantage apprécié l'atmosphère et les portraits des personnages que l'intrigue en elle même, qui joue plus comme un révélateur des turpitudes de ceux que nous cotoyons et qui pourraient être nous que comme un exercice de style. Classique mais efficace et plus réussi à mon avis que le précédent car l'auteure semble avoir trouvé ses marques.
Les ombres silencieuses, Mari Jungstedt, traduit d du suédois par Maximilien Stadler et Lucile Clauss, Plon 2008, 295 pages de saison.
Merci Cuné !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : mari junstedt
23/11/2010
Des papous dans la tête
Strip-tease littéraire, Lettres inattendues, pastiches, suites allitératives sont quelques uns des petits délices concoctés par une joviale bande de croqueurs de mots sévissant sur France Culture. Je ne les écoute pas mais comme parmi eux figurent, entre autres , Henri Cueco ou Jacques A. Bertrand je ne pouvais rater cette petite anthologie qui m'a permis de découvrir Hélène Delavault.
J'ai moins été sensible aux contrepets ou aux homophonies approximatives mais je me suis régalée avec la réécriture de poèmes célèbres sous formes de lipogrammes (interdiction d'utiliser certaines lettres) ou les inventaires de Tout ce que vous ne voudriez pas faire dans la vie.Pour le plaisir un extrait de la réponse de Nelly Kaplan :
"-Je n'aurais pas aimé être Salomé car, à force de danser nue, on s'enrhume.
- Je n'aurais pas aimé être la Sulamite car les seins de miel collent aux soutien-gorges.
- Je n'aurais pas aimé être la Vierge Marie car elle a raté le meilleur.
- Je n'aimerais pas être Saturne car les enfants crus sont indigestes.
-Je n'aimerais pas faire l'imbécile car le marché est saturé.
-Je n'aimerais pas être une muse, car les mecs n'ont qu'à trouver l'inspiration tout seuls.
-Je n'aurais pas aimé être ma mère, vu que j'ai très mauvais caractère.
-Je n'aimerais pas faire les 400 coups , car à partir de 300 je fatigue."
Des papous dans la tête, Les décraqués, points seuil 2010, 362 pages à garder à portée de main pour picorer sans modération.
06:03 Publié dans l'amour des mots | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : les décraqués
22/11/2010
Pied-de-mouche
"Mazzie, maman et moi étions tous sous amphétamines. En ce sens-là, nous étions tous de la haute."
Quel drôle de p'tit bonhomme que ce John Cromer, cloué au lit depuis l'âge de trois ans par une maladie rare des os ! Plein d'imagination, c'est un être délicieusement excentrique qui analyse avec finesse et beaucoup d'humour les subtilités du monde qui l'entoure. Ce monde dans lequel il ne fera d'abord que de brèves incursions mais qu'il parviendra petit à petit à s'approprier.
Jamais d'auto-apitoiement mais une analyse féroce parfois de son comportement et de celui des adultes, parfois sadiques, qui l'entourent. Il observe tout avec intérêt , y compris les erreurs de la médecine (voir le titre !) et parvient malgré tout à rester un enfant non pas comme les autres mais presque. On le suit de l'enfance à l'adolescence et même si le roman comporte 595 pages qui font parfois ployer nos poignets, on se retrouve à la toute fin un peu déçu de ne pas en avoir davantage à se mettre sous les yeux !
Pied-de-mouche*, Adam Mars-Jones, traduit de l'anglais (Royaume Uni) par Richard Cunningham, Jean-Claude Lattès 2010.
*voir ici
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : adam mars-jones, enfance, maladie, humour
21/11/2010
France 80
"Il est beau, elle n'aime pas la poésie."
Deux parcours dans les années 80 : celui d'une ado de la classe moyenne , habitant près de Nantes, Claire Berthelot ,et celui d'un commercial , coureur de jupons même pas répugnant, chargé de placer des abonnements pour la chaîne cryptée qui vient de voir le jour. Ils ne se croiseront que fugitivement.
Pour les lecteurs ayant connu les eigties ce livre est une vraie mine de souvenirs, entrelaçant marques de produits aujourd'hui parfois disparus (existe-t-il encore du shampoing à la pomme verte ? ) et citations de chansons se fondant dans le texte et par là même inaccessibles à ceux n'ayant pas vécu à cette époque. Il nous offre aussi un portrait très juste de la vie de la classe moyenne et ce n'est pas si souvent que ça arrive.
Le tout pourtant est extrêment distancié, frôlant le clinique, et le lecteur qui s'intéresse malgré tout aux personnages se sent frustré de les laisser brusquement en plan. Ce roman distille également une sourde tristesse comme si l'auteure avait à tout prix voulu éviter l'effet nostalgie . "Hypnotique", estime Cuné, oui mais laissant aussi un peu la gueule de bois. Un anti " la Boum" et autres "Diabolo menthe" et c'est tant mieux !
Merci Cuné !
Merci aussi à Amanda qui a joué les passeuses !
France 80, premier roman de Gaëlle Bantegnie, une auteure que j'aurai plaisir à lire de nouveau. Gallimard 2010, 220 pages râpeuses.
06:00 Publié dans rentrée 2010, romans français | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : gaëlle bantegnies