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18/11/2010

Apocalypse bébé

"ça les change des velus, les pauvres."

Deux simili détectives privées, dont une lesbienne forte en gueule- mais pas que- sont lancées sur les traces d'une pauvre petite bourge à papa "Toute de traviole et raturée." qui se révèlera pourtant être une"Vaillante boule de flipper".Elles la recherchent tout aussi mollement que les parents de la dite donzelle. L'enquête n'est bien évidemment qu'un prétexte. Car, de la même façon que les détectives sont là pour faire parler les différents personnages de la gamine, le roman se donne pour objet de faire le 51OOY+wB0KL._SL500_AA300_.jpgportrait d'une société. Pas joli joli, évidemment on est chez Despentes qui ne fait pas dans la dentelle mais dans les yeux lourdement cernés, la violence et le sexe. Quoique la volonté de choquer qu'on sentait dans ses premiers romans , laisse ici la place à un humour féroce qui dézingue à tout va mais laisse apparaître néanmoins une certaine tendresse. L'écriture s'est bonifiée, a gagné en maturité, et jusqu'à l'avant dernier chapitre on suit avec jubilation les pérégrinations de la (au début) si peu lumineuse Lucie-"Une limace hébétée"- et de la si féroce et si attachante Hyène. La fin est un tantinet ratée, trop fourre-tout, comme si l'auteure avait voulu brader en un seul lot les obsessions d'une époque mais bon, pour tout le plaisir procuré à la lecture du reste du roman, on en fera volontiers abstraction. Me voici réconciliée avec Virginie Despentes !

J'arrive après la bataille : tout le monde ou presque a lu, aimé ou détesté Apocalypse bébé.

Un grand merci à Antigone ! (qui a su balayer mes a priori)

Cuné avait préparé le terrain !:)

Theoma a eu l'excellente idée de recencer et classer les billets, merci aussi !

Prix Renaudot 2010.