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07/05/2009
"Je voulais vivre, moi."
Après La mère horizontale où s'exprimait la fille mourante, c'est au tour d'Emma la "mauvaise mère" assumée de prendre la parole aux derniers jours de sa vie.
S'adressant à sa fille disparue,Emma déclare: "Je fouille, je brasse et je déterre les éléments pour le procès que tu ne m'as pas fait." Et d'expliquer pourquoi, prise d'une frénésie de plaisir,"mon désir dévorant de jouir hors des consignes" elle a abandonné ses premiers enfants pour se livrer aux plaisirs de la chair , en bonne baby-boomer qu'elle était.
Evidemment, ce personnage ne peut que paraître antipathique de prime abord mais sa franchise sans fard finit non pas par emporter l'adhésion du lecteur mais du moins par lui inspirer un certain "respect" pour cette femme qui affirme: "En fouillant, en te racontant ce que j'exhume, je viens à ta rencontre, je te tends la main."
Et qu'on m'emporte s'exclame la mourante, qui, même battue par la maladie, fait preuve de sursauts de son énergie indomptable.
Un roman où l'on retrouve avec plaisir l'écriture à la fois fine et puissante de Carole Zalberg.
Et qu'on m'emporte, Carole Zalberg, Albin Michel, 131 pages frémissantes.
Le blog de l'auteure
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : carole zalberg, et qu'on m'emporte, famille de femmes