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24/02/2009
Sans doute n'ai-je pas le pied marin...
En 1761, L'Utile, qui transportait une cargaison clandestine d'esclaves, fait naufrage sur une île inhospitalière . La cohabitation s'organise jusqu'à ce qu'un bateau soit construit. Faute de place ,on laisse les esclaves . On ne reviendra les chercher que quinze ans plus tard...
Parce que lire doit être un plaisir , parce que je ne supporte pas d'être freinée, frustrée dans mon élan de lectrice, j'abandonne au tiers la lecture des Naufragés de l'île Tromelin.
N'est pas en cause ici le style d'Irène Frain , tour à tour poétique et précis, même si j'avoue avoir été gênée par la cohabitation de mots désuets et de tournures plus modernes (voire familières) , "dégoisant" voisine ainsi sur la même page avec "un petit coup de pompe". Non ce qui a vraiment cassé mon élan , après une début très lent mais nécessaire pour bien mettre en place le décor de cette île si particulière , marquée par la cruauté et l'acharnement, est cette irruption du réel et des documents historiques auxquels l'auteure se réfère. Que ce texte soit basé sur une enquête minutieuse, je l'ai admis une fois pour toute et je n'ai pas envie qu'on vienne me mettre les preuves sous le nez; le travail de déduction , savoir quels indices mènent à découvrir l'identité de l'auteur anonyme d'un des rares documents concernant ce naufrage, ne m'intéresse pas outre mesure , j'ai plutôt envie de découvrir le récit de cette incroyable aventure, sans cesse différé.
Irène Frain. les naufragés de l'île Tromelin. Michel Lafon.372 pages.
Merci à Suzanne de Chez les filles pour cet envoi.
12:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : irène frain, les naufragés de l'île tromelin
Commentaires
Dommage, car le sujet était bien tentant, mais, comme l'ensemble ressemble plus à un documentaire analytique qu'un roman, je préfère passer...
Écrit par : Florinette | 24/02/2009
Suzanne me l'a également proposé. J'ai hâte de le lire pour me faire ma propre idée.
Écrit par : Lou | 24/02/2009
Florinette,je pensais qu'il s'agissait plus d'un roman moi aussi.
Lou, j'attends donc ton avis !
Écrit par : cathulu | 24/02/2009
Je suis contente de ne pas avoir donné suite à cette proposition, moi :-D
Écrit par : Cuné | 24/02/2009
Je viens de le recevoir. On verra bien !
Écrit par : Brize | 24/02/2009
Et je l'ai commencé cet après midi !!!
Écrit par : keisha | 24/02/2009
Je l'ai reçu aussi, ma prochaine lecture sans doute... J'espère que je serais plus emballée que toi :)
Écrit par : Solenn | 24/02/2009
Irène Frain est très sympathique, l'histoire me plaisait bien mais pas le traitement...j'espère que vous ne serez pas déçues.
Écrit par : cathulu | 24/02/2009
Je trouve aussi qu'Irène Frain est très sympathique. J'ai lu il y a quelques années "secret de famille" que j'avais bien apprécié. Il me tarde de voir les autres avis.
Écrit par : Aifelle | 24/02/2009
Mince, je l'ai reçu hier. :/
Bon ...
Écrit par : Leiloona | 24/02/2009
J'ai lu le résumé sur le site dédié au livre et j'ai vraiment envie d'en savoir plus sur cette incroyable histoire tirée d'un fait réel.
Écrit par : Laetitia la liseuse | 24/02/2009
Je l'ai refusé parce que j'ai trop de livres en attente en ce moment, et pourtant le thème me plaisait aussi. Cela dit, au vu de ton commentaire, je crois que j'ai bien fait. Le coté recherche documentaire m'aurait sans doute également agacée... :/
Écrit par : Alwenn | 25/02/2009
Ah mince, j'ai dit oui. Bon, on verra. La couverture est belle, et je pense que ce livre plaira de toutes manières à M Antigone !!
Écrit par : antigone | 25/02/2009
Comme Antigone, j'ai accepté surtout pour Mr Kathel, mais je m'y colle d'abord ! Première cinquantaine de page : ça va...
Écrit par : kathel | 25/02/2009
J'ai déjà du passer le tiers, et pas envie d'abandonner...
Écrit par : Anne | 25/02/2009
J'en suis presque à la fin. Mon billet en fin de semaine ou début de semaine prochaine. Je serai dans la même tendance que toi ;-)
Écrit par : katell | 25/02/2009
à toutes: les avis semblent partagés ...tant mieux !:)
Écrit par : cathulu | 25/02/2009
Intervention d’Irène Frain, pardon…
Oui pardon d’intervenir sur ce blog : je me fais l’effet d’être passée devant une pièce où l’on parlait de moi ; vous connaissez sans doute cette situation : pousser la porte, c’est irrésistible… s’expliquer s’impose.
Le point de vue que j’ai choisi dans mon écriture est celui d’un narrateur hors du temps. Il rend compte de la métamorphose mentale de ces marins blancs qui, sur cette île perdue et pressés par les nécessités de la survie, ont découvert, avec les Noirs, le sentiment moderne de la fraternité, puis se sont retrouvés, après leur sauvetage, complètement décalés dans l’archaïsme de l’Ancien Régime.
Cet épisode oublié est historique, exemplaire, et sa portée a été immense (Condorcet, première abolition de l’esclavage). Il méritait mieux qu’un roman historique au sens traditionnel du terme, du genre « Dans l’aube rosissante, le chien du capitaine se mit à japper contre le vieux Tom qui saillait des veloutiers accompagnée de la sculpturale Sémiavou ». Autrement dit, loin du « roman en costumes »...
Nous ne sommes pas ici dans le domaine du futile. Le lecteur est invité à partager une histoire vraie, un récit appuyé par des documents incontestables à propos d’un crime. Et qui témoigne de l’histoire des mentalités.
Mon défi principal était aussi et surtout de donner une voix authentique (non paternaliste, non sentimentaliste, et hors des clichés du roman historique traditionnel) à ceux qui subissent toujours, au-delà des générations, le poids du silence, de l’injustice et de l’infamie.
Françoise Vergès, présidente du Comité pour la mémoire de l'esclavage, et l'une des seules personnalités de la société civile française à avoir été invitée à l'investiture du Président Obama, ne s’y est pas trompée : « Lisez ce livre et songez à ces femmes et ces hommes arrachés à leur terre natale, capturés pour être vendus, jetés dans une cale sombre, et abandonnés quinze ans après un naufrage sur un îlot désolé de l’Océan Indien. Irène Frain fait parler le silence des archives et nous restitue leur présence dans un récit où elle prend le parti d’une humanité partagée. Le crime de la traite, le crime de l’esclavage en sont d’autant plus effrayants. On referme l’ouvrage hanté par le ressac de ce silence. »
Écrit par : Irène Frain | 26/02/2009
Chère Irène, merci pour votre passage et votre intervention. Je ne remets certes pas en question l'utilité de ce livre mais juste sa forme qui m'a quelque peu déconcertée. Sans doute , ai-je trop l'habitude des romans...
Écrit par : cathulu | 26/02/2009
Je crois que ce n'est pas pour moi... du moins pas en ce moment.. je n'ai pas assez de cerveau disponible pour lire du documentaire.
Écrit par : Karine :) | 28/02/2009
je l'ai commencé, pas habituée au style, je m'accroche tout de même: j'ai envie de connaître ce récit! mais j'avoue qu'il ne faut pas avoir de coup de pompe pour le lire!
Écrit par : Lael | 01/03/2009
Je viens tout juste de commencer, un peu déconcertée moi aussi mais le sujet m'intéresse et le fait d'avoir lu le commentaire de l'auteur sur ton blog m'aidera peut-être à mieux comprendre son approche. A voir, billet à prévoir prochainement...
Écrit par : Lou | 02/03/2009
J'ai été comme vous un peu décontenancé par le style... mais après avoir lu le commentaire d'Irène Frain, je comprends mieux ce parti pris.
Écrit par : calepin | 02/03/2009
Les auteurs sont de plus en plus attentifs à ce qui se dit sur la blogosphère, c'est particulièrement intéressant !
Ton billet est honnête et exprime ton ressenti. Il ne faut pas qu'Irène Frain s'inquiète : de nombreux livres ont été envoyés aux internautes et bientôt les billets vont fleurir, dont certains seront enthousiastes (Keisha par exemple). Cela va faire un petit buzz, mais est-ce que ce buzz sera "vendeur" ? Ce n'est pas sûr. Par exemple, "Le Chemin des Sortilège" de Nathalie Rheims qui avait été envoyé en masse aux blogueurs et qui avait disposé d'une publicité inévitable sur nos blogs, ne s'est vendu qu'à 6000 exemplaires parait-il (source http://www.cogitorebello.com/, lui-même de la source Edistat).
Écrit par : Julien | 03/03/2009
Je me permets de répondre au commentaire de Julien :)
Il me semble que les critiques du livre de Nathalie Rheims sur les blogs ont été très mauvaises, pour ne pas dire pire encore. J'ai lu très peu d'avis positifs et beaucoup de négatifs en tout cas (et j'avoue faire partie de ceux-là). J'avais aussi remarqué chez Gibert, quelques semaines à peine après la parution de ce livre, une pile incroyable d'occasions, ce qui n'avait pas de quoi rassurer les acheteurs potentiels.
Enfin les blogs ne touchent qu'une cible particulière, plus ou moins large, tout comme les magazines spécialisés, les pubs dans le métro etc etc... un bon buzz a son importance, mais il ne fera pas forcément d'un livre un besteller. Je pense que le travail des libraires (mise en avant, conseils...) est malgré tout le plus puissant des moteurs.
Écrit par : Lou | 06/03/2009
J'ai adoré ce livre lu pendant mes vacances. Je prépare mon billet tellement j'ai été fascinée par cette histoire
Écrit par : Thaïs | 07/03/2009
Je viens de fermer la dernière page du livre, et j'ai beaucoup aimé... Billet en préparation.
Écrit par : liliba | 07/03/2009
Je viens de terminer ce bouquin et j'ai vraiment beaucoup aimé. J'avais déjà vu un documentaire sur l'histoire de ces esclaves abandonnés et j'étais donc très emballée même si j'avais peur que le livre soit justement trop documentaire. Et non, je me suis laissée emportée comme dans un roman, réalisant parfois qu'il s'agissait d'une véritable histoire (même si les relations entre ces hommes et femmes est certainement parfois romancée). La mise en place (nécessaire) est peut-être un peu longue, c'est vrai, mais dès que le naufrage approche, le rythme est soutenu. Beaucoup d'émotion pur ce livre. Et Merci à l'auteure d'avoir expliqué son approche sur ce blog!
Écrit par : emma | 14/03/2009
Pour ma part, et n'en déplaise à l'auteur, j'aurais préféré un récit plutôt qu'un mélange de récit romancé. Un récit, donc, plus court, plus direct qui aurait eu le mérite d'expliquer la raison de l'absence cruelle des Noirs pendant quasiment tout le livre.
Écrit par : Yv | 17/03/2009
@ Yv, vous soulignez l'aspect le plus choquant pour moi de ce livre : l'absence des naufragés esclaves. C'est la seule dimension du livre qui exige une démarche de fiction puisqu'Irène Frain souligne l'absence de traces écrites. Elle laisse donc au lecteur le soin d'imaginer les quinze années de réclusion sur Tromelin. Dommage.
Écrit par : Gangoueus | 28/03/2009
j'ai beaucoup aimè ce livre,qui n'estpas un documentaire mais bien un roman passionant basé sanna ur des faits réels.moi aussi j'aurais aimé avoir des détails sur les 15 années de réclusion de ces esclaves.merci M Frain
Écrit par : monie | 10/09/2011
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