« Pour ceux qui aiment être déstabilisés | Page d'accueil | "Le lieu rappelait un navire qui coule" »
17/02/2009
"Ils ont une morale de serpents à sonnettes"
Nick Guest n'est même pas un Rastignac anglais. S'il loue une chambre dans l'hôtel particulier de la famille du député conservateur Gerald Fedden, c'est simplement parce qu'il est ami de ses enfants, Toby et Catherine. Ainsi sera-t-il amené à fréquenter tout le gratin de la société londonienne et à devenir ami avec la jeunesse dorée -voire clinquante- qui s'ennuie élégamment entre prises de coke et parties fines.
Avec un humour pince -sans -rire mais aussi corrosif, Alan Hollinghurst nous peint ici le portrait d'un jeune homme tiraillé entre ses origines et le milieu qu'il fréquente, confronté à un monde dont il découvrira les coulisses mais auquel il n'appartiendra jamais totalement. C'est aussi l'occasion de brosser le portrait de ces années 80 , les années fric, mais aussi les années- Sida, ce qui donne au roman une tonalité douce -amère au fur et à mesure de son avancée dans le temps.
Alan Hollinghurst réussit à ne pas rendre antipathiques des personnages qui au départ n'avaient rien pour me plaire , ces play-boys gays et oisifs qui n'osent pas assumer leur sexualité par exemple , ou ce député inamovible qui méprise ses électeurs mais réussira toujours à se sortir de tous les chausse-trappes que le sort lui réservera, entre un concours de lancer de bottes et un scandale financier.
Le style est chatoyant et alerte. 635 pages qui se lisent sans faiblir.
Ce roman a obtenu le Man Booker Prize en 2004.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : la ligne de beauté, alan hollinghurst, années 80, grande-bretagne, thatcher and co
Commentaires
Tiens, connaissais pas, ça a l'air pas mal :-D
Écrit par : Cuné | 17/02/2009
Pourquoi pas, un jour de disette .. (sic)
Écrit par : Aifelle | 17/02/2009
En plus la couverture est superbe! Une raison de plus pour que j'y mette mon nez ;-)
Écrit par : katell | 17/02/2009
J'aime bien la photo de couverture !
Écrit par : BelleSahi | 17/02/2009
Aifelle ,je ris à gorge déployée !:))
Katell, Belle, oui mais sans grand rapport avec le texte!
Écrit par : cathulu | 17/02/2009
BBB !!!
Écrit par : BelleSahi | 17/02/2009
Contrairement à toi, j'avais eu un mal fou à m'attacher aux personnages et à m'intéresser à leur milieu de privilégiés parvenus.
Si jamais tu avais l'envie de poursuivre avec cet auteur, je te conseille son premier roman La Piscine-bibliothèque (Bourgois, 1991) que j'avais adoré.
Écrit par : In Cold Blog | 17/02/2009
ICB, rien que le titre me plaît déjà car il titille ma curiosité.
Écrit par : cathulu | 18/02/2009
J'ai toujours un peu peur quand je vois des expressions comme "coke" ou "play-boys gays" qui me font toujours craindre le côté un peu trash de Bret Easton Ellis avec des scènes de sexe, drogue, alcool etc à n'en plus finir, dans un milieu privilégié qui me laisse assez indifférente... en même temps tu en parles très bien et me donnes envie de noter ce titre :)
Écrit par : Lou | 18/02/2009
Lou, je déteste Breat Easton Ellis pour les mêmes raisons que tu avances!Rien de tel ici !
Écrit par : cathulu | 19/02/2009
Les commentaires sont fermés.