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20/01/2009
"Nous on n'aime pas lire"
"Je me suis rendue à plusieurs reprises en 2008 dans un collège "ambition réussite", pour voir comment je pourrais aider les professeurs à donner aux élèves le goût des livres et de la lecture." (extrait de la 4 ème decouverture). Vaste programme ! Dans ce récit l'auteure nous raconte donc l'expérience qu'elle a vécue et nous offre ses reflexions tant sur l'Education Nationale, certains pédagologues qu'elle fustige au passage, proposant des pistes de réflexion frappées au coin du bon sens, aidée en cela par son expérience d'ancien professeur. J'adhère en grande partie aux idées de Danièle Sallenave mais suis restée très en dehors de ce livre qui manque singulièrement de chaleur et d'empathie. L'auteure se montre très empesée, gourmée et même si au fil de l'expérience, elle semble s'attacher à ces élèves , elle ne peut se départir d'une certaine froideur.
Beaucoup plus de chaleur humaine et d'énergie bouillonnante dans le livre de Marie-aude Murail , paru il y a déjà quelques années et qui, très coloré et attractif ,nous donne des piste de lectures destinées aux ados. On sent chez l'auteure une véritable aptitude à transmettre cet amour des livres et de la lecture. Un livre revigorant !
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : nous on n'aime pas lire, danièle sallenave, marie-aude murail
Commentaires
Je n'ai lu qu'un livre de Danièle Sallenave et j'ai eu cette impression de froideur. C'était "viol". Sur le sujet d'aujourd'hui, j'irai plutôt vers Marie Aude Murail.
Écrit par : Aifelle | 20/01/2009
Aifelle,je n'ai pas lu "Viol"mais son tout premier roman et j'avais eu la même impression.
Écrit par : cathulu | 20/01/2009
Je note celui de Marie-Aude Murail !
Écrit par : BelleSahi | 20/01/2009
A la lecture de ce billet on se dit que rien ne vaut les petits conseils de Daniel Pennac et ses droits du lecteur, le sujet est difficile, on le sait, parce que cela a été vrai pour nous, que l'amour de la lecture est affaire de rencontre celle d'un livre ou d'une personne qui sait en parler, écrire sur ce sujet c'est très formel, très structuré et non affaire d'émotions ce qui est le coeur même de la lecture
je note la référence du bouquin de marie aude murail
Écrit par : Dominique | 20/01/2009
Je ne connaissais pas celui de Murail : je le note. ;)
Écrit par : Leiloona | 20/01/2009
Oh celui de Murail est surement bien !
Écrit par : keisha | 20/01/2009
C'est vrai que le Marie-Aude Murail et très sympa. Dans la même collection il y a aussi "Je sais pas quoi lire" mais je sais plus le nom de l'auteur.
Écrit par : saxaoul | 20/01/2009
euh... "eSt très sympa", c'est mieux !
Écrit par : saxaoul | 20/01/2009
Je note celui de Marie Aude Murail car avec mon club lecture au collège je suis toujours à la recherche d'idées, car même s'ils lisent ce qu'ils veulent j'aime bien aussi leur faire de propositions de lecture qui pourrait leur plaire...
Écrit par : enna | 20/01/2009
Les livres qui donnent envie de lire d'autres livres, nous aimons toutes cela ! :)
Écrit par : cathulu | 21/01/2009
mon expérience de surveillante m'a amenée à écouter les jeunes, et partir d'une lecture qui serait en rapport avec ce qu'ils aiment avant tout! c'est de là je pense que peut partir une envie de lire! et c'est aussi en me voyant m'esclaffer devant un bon livre en permanence et qu'ils demandent de leur air ahuri "c'est ce livre qui t'emballes comme ça" ben oui et là je leur répondais mais vous savez la lecture c'est tout un monde!
Écrit par : lael | 21/01/2009
« Nous, on n’aime pas lire». Ah bon ! Pourquoi ?, répond Danièle Sallenave à une classe de 3ième secondaire. Personne n’a su lui dire.
L’écrivain a accepté de parrainer des élèves d’un collège à ambition réussite, adossé à une cité, à Toulon. La cité, une barre de logements dans le paysage, on n’en sort pas comme ça. Sélim n’a jamais vu la mer, à 1 km, ses parents ne veulent pas. Les parents (pas un) ne veulent pas non plus venir à l’école, en fin d’année, pour écouter leurs enfants lire les saynètes rédigées au long de l’année, précieuses parcelles d’eux-mêmes, gravées dans une brochure de 82 pages écrite et illustrée de leurs mains.
Inciter à lire en montrant un écrivain en chair et en os, c’est la mission apparemment impossible de Danièle Sallenave. Danièle écoute sans préjugés, parle avec sincérité, persuadée que ces jeunes dits « défavorisés » sont aussi des enfants comme les autres, et que le meilleur doit leur être donné. La femme de lettres aligne les mots vrais pour libérer une jeune génération enfermée dans la triste prison du présent. L’écrivain essaie de les amener « à voir et à comprendre tout ce qui leur serait donné en plus s’ils avaient un meilleur usage du langage et un meilleur accès aux œuvres où il s’est incarné. Qu’ils se dégageraient davantage du monde étroit et souvent dur où leur existence quotidienne les enferme.»
En résumé, + de mots = - d’agressivité verbale et physique. Du vocabulaire pour déjouer la puissance des modèles qu’une force illimitée de publicité impose à tous. De la parole pour calmer l’excitation technologique. « L’orthographe, on s’en fiche, l’ordi corrige tout ».Seulement voilà, la technique ne se donne pas à comprendre, seulement à utiliser.
L’émissaire est constamment sur le fil du rasoir. L’école, c’est pas leur truc. « Je le fais, mais je n’en pense pas moins. » Il ya des moments chauds. La violence est dans l’air. Ce qu’ils sentent immédiatement, c’est si vous êtes une personne qui êtes là en personne. » Ce qui passe d’un être humain à un autre être humain, c’est toute une histoire.
L’écrivain de passage réussit à bâtir des passerelles entre deux mondes juxtaposés. Elle visite la cité, parle avec des professeurs admirables d’abnégation. Elle dépeint en filigrane la vie souvent insupportable d’une communauté close. Danièle Sallenave emploie ses mots, imprégnés du rythme oral dans lequel elle baigne. Son carnet de voyage à la Marquisanne (nom de l’établissement) est passionnant et émouvant.
S’ils n’aiment pas la lire, c’est parce qu’ils n’ont pas bien appris à lire. Le déchiffrement est lent, ils s’ennuient. Donc, l’école doit apprendre à lire, à écrire, à compter d’abord. Ne pas oublier qu’elle est un lieu de savoir plus encore qu’un lieu de vie. « Comme s il fallait déguiser quelque réalité devenue insupportable : la nécessité de l’effort, de l’exigence, de la sanction. Dans le monde actuel, l’adolescent a besoin d’ordre et d’autorité ; d’attention et de soins.»
Oui. L’école, pour transmettre le monde aux enfants, doit d’abord les protéger du monde. « Du monde immédiat, du monde tel qu’il est, tel qu’il va, dans sa fugacité, son éphémérité, encore accentués aujourd’hui par l’information en temps réel.
Et le goût de la lecture alors ? Facile. Aucun professeur ne donnera à ses élèves le goût du livre s’il ne l’a pas lui-même.
Écrit par : patrice gilly | 16/02/2009
je suis enseignant et mes élèves n"aiment pas lire y a t-il une stratégie.
Écrit par : abderrahman | 25/09/2009
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