« "Elle a encore mis son grain de sel dans mon autobiographie." | Page d'accueil | "Un mur peut se sauter, mais comment s'évader de soi ? " »
22/12/2008
"Ce sont les gens qui ne savent pas être heureux qui voyagent."
"Les Américains peuvent faire le tour du monde et rester des Américains, mener exactement la même vie qu'en Amérique sans que personne ne se demande qui ils sont , ni pourquoi ils agissent de telle ou telle manière." Certains d'entre eux, dont ces Lucky Girls dont nous entretient Nell Freudenberger dans ces nouvelles vont cependant se trouver profondément changés par leurs séjour dans différents pays d'Asie.
Chanceuses, ces héroïnes des quatre premières nouvelles le sont d'une certaine manière , car issues de milieux plutôt aisés, elles peuvent choisir de séjourner à l'étranger, sans pour autant remettre en question leur identité, ce séjour étant de durée déterminée.
Pourtant, confrontée à la mère de son amant marié, l'héroïne du premier texte s'entendra dire "Vous n'étiez pas chez vous ici.(...) Personne ne savait qui vous étiez."Elle qui ne souvient même plus du prénom de sa future belle-soeur , ne rentrera pas aux Etats-unis pour le mariage de son frère ,ne pourra désormais plus ignorer l'importance de la famille en Inde...En effet, la famille américaine , en comparaison, semble bien déliquescente puisque dans la seconde nouvelle, des parents cachent à leurs enfants au bord de l'âge adulte; qu'ils sont séparés et ne savent comment leur annoncer leur divorce. Même souci du secret dans "Le professeur particulier" où une jeune fille apprendra enfin les véritables raisons du séjour en Inde de son père. Vivre à l'étranger c'est aussi l'occasion de faire ses premières armes amoureuse ou de rééclairer d'un jour nouveau le passé. Ainsi dans mon texte préféré, "Devant la porte orientale", une quadragénaire revient sur son enfance , à la fois douloureuse et enchantée, pleine d'odeurs et de couleurs, grâce à la magie d'une mère hors-norme dans laquelle finalement elle ne peut que se retrouver...
La dernière nouvelle, quant à elle, analyse par une subtile mise en abîme le processus de la création littéraire et nous montre une fois de plus que, mine de rien, les femmes sont les plus à même de se confronter à la réalité...
Riches et pleines d'émotions, les nouvelles de Nell Freudenberger réussissent le petit miracle de nous transporter dans des univers chatoyants et subtilement désenchantés.
Un grand merci à Cuné pour l'envoi !
06:00 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : lucky girls, nell freudenberger, voyages, littérature
Commentaires
Je ne suis pas très nouvelles, mais celles-ci me tentent. Je note.
Écrit par : Aifelle | 22/12/2008
Cuné + toi, ça va être difficile d'ignorer ce livre!
Écrit par : keisha | 22/12/2008
Je retiens assurément. Bonne journée Cath. Bises
Écrit par : ptitlapin | 22/12/2008
Le thème de ce recueil m'enchante, et vous n'en serez pas surprise, Cathulu. Ce sera certainement une de mes lectures 2009 : il est toujours passionnant de voir comment d'autres auteurs ont écrit leurs variations sur un même thème. Passionnant et parfois même complexant, mais c'est très bien.
Écrit par : Georges F. | 22/12/2008
Aifelle,Keisha,Ptitlapin on n'a pas entendu parler de cette auteure et pourtant son recueil est vraiment très bon !
Georges, avouez qu'en cette fin d'année vous êtes gâté ! :)
Écrit par : cathulu | 22/12/2008
Les commentaires sont fermés.