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26/10/2008
"Un porridge de maman tardif"
Li a repoussé son bonheur car "Les gens comme moi n'ont manifestement pas l'armature nécessaire pour supporter les bons moments." Les gens comme elle? Incolore, voilà comment se définit cette infirmière, qui, enfant a vécu en compagnie de son petit frère dans une immense demeure où ils croisaient de temps à autres ceux qu'ils appelaient entre eux les Epoux, à savoir leurs parents trop peu présents car trop occupés à soigner d'autres enfants. Pas de ressentiment néanmoins, juste le constat que "Les gens comme elle ne devraient sans doute pas avoir d'enfants, surtout quand ils sont marqués pour la vie par un chagrin d'amour universel et quand ils ont des enfants si tardivement que cela entraîne la dissolution d'un orchestre de mandolines." L'humour comme moyen de survie.
Quand l'Amoureux repoussé dans l'adolescence revient en Islande, Li repense à son passé et à son enfance si particulière (qui m'a un peu fait penser au personnage de Fifi Brindacier, en moins joyeux (même si Fifi a parfois des accès de mélancolie)). Pourra-t-elle enfin "attraper ce qui aurait dû être, (...) faire du poème la vie elle même (...)ne plus rester transie dans la froidure de l'intervalle compensatoire entre les poèmes et la vie " ?
Dans Le cheval soleil, l'islandaise Steinun Sigurdardottir nous livre un récit lumineux,celui d'une enfance qui n'a même pas le sentiment d'être fracassée, une enfance où la mort rôde tout naturellement , où les enfants se montrent plus adultes que leurs parents, où le bonheur n'est pas du tout familier.Un récit où le lien entre parent et enfants est exploré d'une manière très particulière.
La traductrice Catherine Eyjolfsson * a très bien rendu le contraste entre la langue parfois très moderne avec ses hyperboles ainsi, "l'hyperbonté" de la mère et les passages poétiques qui se mêlent au roman, comme autant d 'échappées vers la lumière.
L'Islande et ses paysages âpres et lumineux servent d'écrin à un texte puissant et jamais déprimant qui va d'emblée prendre place sur mon étagère d'indispensables.
Le Cheval soleil. Steinunn Sigurdardottir. Editions Heloïse d'Ormesson.185 pages
PS: de la même auteure, j'avais a-do-ré La place du coeur paru en 2000 aux Editions Denoël, sorte de road-movie islandais mettant en scène une mère qui veut renouer le lien avec sa fille qui part en vrille...Depuis 8 ans sur ma fameuse étagère et lu et relu...Billet à venir ?
* Déjà remarquée ici .
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : islande, mère, fille, amour, poésie, le cheval soleil, steinunn sigurdardottir
Commentaires
Il me tente, l'Islande et ses mystères et puis tu en parles tellement bien. bon dimanche Cath, un peu frisquet. bises
Écrit par : ptitlapin | 26/10/2008
Un petit tour en Islande ne serait pas pour me déplaire tiens ! et tu en parles si bien ! :)
Écrit par : valdebaz | 26/10/2008
Je l'ai vu à la librairie et je me tâtais...
J'aime beaucoup l'Islande, ses paysages oniriques.
(Et la couverture est très poétique.)
Écrit par : Leiloona | 26/10/2008
On se fait un charter, les filles, pour aller admirer les paysages finlandais? !:)
Écrit par : cathulu | 26/10/2008
Billet à venir ? Bah oui ! y'a intérêt !!!!
Écrit par : Clarabel | 26/10/2008
Ce n'est pas possible que tu lises autant de livres intéressants en ce moment, ma LAL n'en peut plus. Mais celui-là il va être tout en haut.
Écrit par : Aifelle | 26/10/2008
J'attends d'autres avis pour me décider (ben oui, période de saturation de lectures oblige) mais cette couverture est très chouette !!!
Un dimanche sous un doux soleil c'est agréable. Bonne soirée Cathulu !! Pfff, je ne sais même plus quelle heure il est, bon après-midi plutôt !!!
Écrit par : antigone | 26/10/2008
Ca semble vraiment particulier. Mais je crois que le thème de l'autre roman que tu cites (et que tu n'as honteusement pas chroniqué!) me tente davantage. Je note donc celui-là!
Écrit par : Karine :) | 26/10/2008
Clarabel, Karine, il faudrait que je le relise et là, j'ai plein de tentations en attente.. :)
Aifelle, hélas, non, je viens de laisser tomber le dernier Amélie Nothomb qu'on m'avait prêté.
Antigone, la couv' rend un peu compte de l'atmosphère, c'est vrai mais n'a pas de rapport direct avec l'histoire.
Écrit par : cathulu | 26/10/2008
BBB !!!
Écrit par : BelleSahi | 26/10/2008
Vu qu'il rejoit ton étagère d'indispensables, je me dis "pourquoi pas?"...
Écrit par : kesalul | 26/10/2008
Je vais commencer par noter d'abord "La place du coeur".
Écrit par : Anne | 27/10/2008
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