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20/08/2008
"Il fait dimanche"
"Qui a autorisé des inconnus qui ne t'ont jamais connu debout, ni parlant, ni touchant, à s'approprier ta vie et tes secrets, à malaxer la mienne au passage dans le sens qui les arrange, pour en faire leur oeuvre?"
Comment lire (et parler) du roman de Florence Ben Sadoun , La fausse veuve, sans se sentir à son tour voyeur? Trop d'indices émaillent le texte pour que dans la figure de l'amant ,victime médiatisée du "locked-in syndrome", on ne puisse mettre un nom sur celui qui ne sera jamais nommé, tour à tour,tutoyé et voussoyé? Alors auto-fiction qui ne dit pas son nom ?
Je n'ai pas lu "le scaphandre et le papillon" pas plus que je n'ai vu le film qui en a été tiré et auquel fait référence la citation citée en exergue. Trop méfiante vis à vis de ce genre d'oeuvres, trop souvent enclines à faire dans le sensationnalisme ou l'émotion à outrance et c'est un peu par erreur que j'ai accepté l'offre de Violaine de "Chez les filles" : je croyais qu'il s'agissait d'une fiction où la narratrice s'adressait à un homme dans le coma. Un peu sur le modèle de celui-ci (vous noterez au passage la parenté entre les couvertures). Entrer comme ça dans l'intimité de personnes réelles même si l'histoire est passée par le filtre de la narration m'a donc plutôt gênée.
Comme m'a gêné la transformation du nom de la ville où a séjourné dans un hôpital spécialisé l'amant de la narratrice. Je sais bien qu'elle n'y a aucun bon souvenir mais de là à le travestir en "Vomi",je crois que chaque fois que j'irai sur la plage de Berck, je ne pourrai qu'y penser.
Ces restrictions faites, on ne peut que souligner la qualité de l'émotion qui se dégage de ces lignes, tout en nuances, violence et amour mêlés, violence faite à la femme qui n'est "que" la maîtresse puisque l'aimé venait de quitter sa compagne et ses enfants. La narratrice n'est donc qu'une "fausse veuve" qui ,dix ans plus tard ,nous livre sa version des faits.Un livre à l'écriture souple et rêche à la fois.Un livre à fleur de peau.
Parution le 25 août.
Merci à Violaine de"Chez les filles " et aux Editions Denoël pour l'envoi.
L'avis d'Aelys
de Frisette
de Lily
aelys lilly frisette
06:30 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10)
Commentaires
Bonne journée Cathulu ! Le scaphandre et le papillon que j'ai lu (une copine m'avait demandé de le lire) est un livre qui a su éviter le sensationalisme. Je n'ai pas vu le film par contre. Celui-là je ne le note pas. Il ne me tente pas trop.
Écrit par : BelleSahi | 20/08/2008
pour ce genre de thème je préfère lire que voir. Et je ne dis pas que je ne lirai pas celui-ci. J'aime assez ce qui me fait pleurer si réellement le sujet s'y prête.
Écrit par : Thaïs | 20/08/2008
Ah, deuxième avis que je lis sur ce livre. Le premier (de Julie) http://carnetsdejulie.canalblog.com/ parlait lui aussi de l'émotion du livre. Comment ne pas la sentir face à une telle histoire ?Bon, je crois que je vais passer mon tour ...
Écrit par : Leiloona | 20/08/2008
Pas pour moi!
Écrit par : Anne | 20/08/2008
C'est un livre que je voulais vraiment lire aux premiers billets, vu que le "locked in syndrome" j'en ai cotoyé plusieurs dans le cadre de mon boulot. J'avais bien aimé "le scaphandre et le papillon" quand j'étais aux études mais savoir que c'est une histoire vraie, ça me refroidit un peu... bref, je ne sais plus du tout!!!
Écrit par : Karine | 20/08/2008
Karine, le cas médical n'est pas vraiment décrit dans celui-ci.Bonne soirée à tous!
Écrit par : cathulu | 20/08/2008
Bonne lecture ma Cathulu. BBB !!!
Écrit par : BelleSahi | 20/08/2008
Personnellement j'ai trouvé que ce récit manquait justement "d'émotion" : on ressent davantage la colère et l'amertume de son auteur plus que son amour pour son amant disparu...
Écrit par : BlueGrey | 21/08/2008
J'étais passée à côté de "Berck-Vomi", mauvais jeu de mots...
Écrit par : Aelys | 21/08/2008
Je suis assez d'accord avec toi, sauf que, pour ma part, je n'ai pas vraiment ressenti d'émotion et je n'ai pas trop apprécié le "Vomi".
Écrit par : clarinette | 01/09/2008
Les commentaires sont fermés.