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31/05/2008
Perplexité
Maître Cathulu, par la couv'alléchée
Ainsi que par la mention
"Humour tout britannique teinté de cruauté"
Dans son cabas avait glissé
De sacrés petits prodiges.
Hélas ! ces contes ,même pas de fées
n'avaient aucune originalité.
Pierre Gripari et Yak Rivais
avaient déjà ouvert la voie.
Et même si le texte était de qualité
et faisait preuve de fluidité,
les illustrations
Ma foi fort bien léchées,
Cathulu resta pleine de perplexité:
Linda Quilt par ces fables
que voulait-elle montrer?
Moralité : le marketing a bien oeuvré
Pour quinze euros tu fus flouée.
06:03 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (16)
Livres à adopter d'urgence !
Vous n'allez quand même pas laisser de pauvres livres hurler à la mort parce qu'ils sont abandonnés ?!
Alors rendez-vous vite ici et choisissez !
Tout ça ne me dit pas ce que je vais faire des cinq chatons que Miss Roussette ci-devant habitante de la ferme-d'-en -face et chatte de gouttière a installés dans MA grange...
06:02 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (4)
30/05/2008
"Une coulée suspendue"
"Ce ne sera pas un travail de remémoration, tel qu'on l'entend généralement, visant à la mise en récit d'une vie, à une explication de soi. Elle ne regardera en elle même que pour y retrouver le monde , la mémoire et l'imaginaire de jours passés du monde , saisir le changement des idées, des croyances et de la sensibilité, la transformation des personnes et du sujet."
Annie Ernaux revient à plusieurs reprises dans Les Années sur son projet d'écriture et la nécessité de l'utilisation du pronom "elle". Je n'ai pas été gênée par ce pronom et me suis laissée emporter d'une seule coulée dans le flot continu du texte, scandé par la description de photos de la narratrice, comme autant de balises pour se poser un peu et prendre la mesure du temps passé.
Toutes mes craintes (retrouver les événements déjà traités dans les premiers romans d'Annie Ernaux que j'avais lus à leur sortie, se perdre dans cette évocation d'un passé qui ne m'appartient que partiellement) se sont envolées et j'ai dévoré d'une traite cette évocation d'une vie qui est aussi un peu la nôtre.
L'avis de Cathe
Celui de Christian Sauvage
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (17)
29/05/2008
"Tu n'as qu'à surveiller tes fréquentations."
Un squelette lesté d'un émetteur radio portant des inscriptions cyrilliques remonte à la surface d'un lac islandais et c'est tout un pan d'un passé , pas si lointain , qui refait surface: celui de la guerre froide, de ses espions et de ses illusions...
Pour donner une identité à ce squelette et surtout pour retrouver celui qu'une femme a attendu en vain devant une crèmerie, Erlendur devra faire preuve d'obstination, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités.
En alternance, une autre quête, celle d'un ancien étudiant Islandais, parti étudier en Allemagne de l'est et qui s'est trouvé confronté à l'univers de "La vie des autres"...
J'ai mis du temps à entrer dans ce nouvel opus d'Arnaldur Indridason mais finalement je me suis régalée avec cette superbe histoire d'amour sur fond de Stasi et de surveillance généralisée. En filigrane, la relation du commissaire avec sa fille est éclairée sous un jour nouveau par l'apparition d'un nouveau témoin du passé d'Erlendur.
En toile de fond,dans l'homme du lac, l'Islande à a fois déprimante et lumineuse, farouchement défendue par Erlendur, pays où la poésie semble partout présente, fût ce par la présence d'un recueil lu et relu sur la table d'un vieux paysan acariâtre...
L'avis de Clarabel
06:01 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (18)
28/05/2008
"Pourquoi faut-il que les choses importantes demandent du temps ? "
Avec Les yeux d'or, Marie Desplechin renoue avec la veine fantastique , déjà explorée dans Dragons.
"Attendre", "Partir", "Revenir", telles sont les trois étapes de ce roman centré sur le personnage de Pierre, petit garçon quasiment laissé à l'abandon par son père, directeur de l 'observatoire de Paris. Edmée, la silencieuse qui sait faire apparaître de la poussière d'or,Edmée qui ne se livre jamais et passe avec aisance d'un métier à un autre ,va aider cet enfant solitaire à évoluer. Edmée qu'on soupçonne quand Pierre disparaît...
Récit initiatique, Les yeux d'or ne nous donne pas de clé, à nous d'accepter -ou pas- les manifestations des pouvoirs d'Edmée, à nous d'accepter de trouver le Paradis dans les hortillonnages d'Amiens...
Pour ma part, je me suis laissée envoûter.
06:04 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10)
27/05/2008
"Chacun s'appartient dans la solitude de sa peau."
"Comme si l'on remontait jamais aux sources des histoires; comme si de savoir comment elles se défont pouvait les empêcher de se défaire. De glisser vers le vide."
C'est pourtant ce que vont faire les différents protagonistes du roman Le jour du chien, pour essayer de comprendre pourquoi Marlène a ressenti le besoin impérieux de quitter Laurent pour"refaire sa vie"avec le vétérinaire qui a soigné son chien accidenté.
Une histoire qui pourrait être banale mais qui ,sous la plume de Marie-Hélène Lafon prend une densité et une intensité quasi mythiques. Les secrets enfouis se révèlent à demi ,laissant au lecteur le soin de compléter les blancs, aucun personnage n'est négligé, tous sont traités à égalité et demeurent longtemps en nous. Des mots charnus. Un vrai coup de coeur.
Merci à Anne d'avoir fait voyager ce livre
et à Val de me l'avoir transmis
L'avis de Bellesahi
06:07 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (12)
26/05/2008
"Etre une femme aujourd'hui, est-ce seulement avoir un corps de femme ? "
Ouvrir une recueil de nouvelles organisé autour d'une thématique, c'est l'occasion de retrouvailles espérées et de découvertes qu'on souhaite enthousiasmantes...Mission remplie avec 11 femmes, 11 nouvelles.
Le rendez-vous avec Anna Rozen est particulièrement réussi : "Mon corps m'encombre,j'ai décidé de le vendre sur e-bay." A partir de là la machine s'emballe mais avec une logique imparable et réjouissante... Brigitte Giraud est fidèle à elle même et à son style dense et tendu.Audray Diwan nous régale d'une séance de massage bien particulière tandis que la narratrice de la nouvelle de Camille de Peretti , qui semble s'être adoucie, nous assure qu' "Etre en règle avec la nature c'est une belle absurdité."
Le style oralisé deTania de Montaigne m'est apparu plutôt pénible, je n'ai pas totalement été convaincue par les textes de JessicaL. Nelson (où j'ai d'ailleurs trouvé "une plâtrée d'explications" au lieu d'une plâtée...), de Stéphanie Polack, trop banals à mon goût.Yasmina Jaafar a un style intéressant et original mais son récit est par trop convenu.
J'ai par contre été emballée par l'écriture charnelle d'Olivia Elkaïm, le style acéré de Catherine Castro et le texte plein d'émotion et de sobriété d'Anne Plantagenet. "Le corps d'Albertine s'est tu". En une phrase tout est dit, bravo !
Le seul homme embarqué dans cette expédition au pays du corps des femmes est le photographe Olivier Roller qui réussit le tour de force de transformer les imperfections physiques en une beauté dense et tendre à al fois. Le tout pour 10 euros, un autre tour de force !
06:02 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (5)
25/05/2008
"Pour survivre en famille, le rire est une nécessité, sinon une politesse!"
"Un enfant silencieux, drôle, gentil et qui demande tout seul à aller se coucher, c'est comme le lundi au soleil: c'est une chose qu'on n'aura jamais!"
En 138 pages, Maïtena Biraben nous délivre conseils et aphorismes qui égratignent gentiment la famille car Les enfants c'est bien, la pilule aussi...
Alors en ce jour de fêtes des mères ,n'oubliez pas : "Vous aimeriez être jeune , svelte, disponible, calme et séduisante...Soyez raisonnable, vous êtes mère de famille."
Bonne fête à toutes les mamans et je pense fort à celles qui voudraient l'être...Bises à toutes !
06:07 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (12)
24/05/2008
"Comme je l'aimais ma mère bancale"
Ainsi parle Fleur, jeune femme enceinte . "La naissance de cet enfant, ce sera un pied de nez aux mortes de ma famille. A cette lignée de femmes folles et malheureuses dont je suis issue. Quand cette existence neuve sortira de moi, ce n'est pas de sa charge de plume mais de leur poids à elle que j'espère être délivrée. Avec les sourires du bébé, ses petits bruits doux, ses mots fleuris peu à peu à force de soins et d'attention, exactement comme pour un jardin, je pourrai broder de jolis motifs sur la trame empesée, béante par endroits , qui m'a servi d'enfance".
Pas de récit revanchard mais la tentative de s'affranchir d'un lourd héritage familial. Le roman de Carole Zalberg, La mère horizontale, alterne le récit de Fleur concernant sa propre enfance et ce qu'elle reconstruit du passé de sa mère et de sa grand-mère. Au sommet de cette pyramide quasi matrilinéaire, les pères étant vite dépassés par ces femmes intenses et libres,l'arrière grand-mère Adèle qui se réfugiera dans le Sud de la France pour voir de loin les errements de sa fille"volatile", Emma.
Emma ,dont les trois premiers enfants, vite devenus encombrants à ses yeux, se lanceront dans une quête éperdue d'amour maternel. L'aînée, sabine, sombrera dans divers excès avant de devenir mère à son tour et d'aimer d'une manière quasi animale mais très tendre,sa fille, Fleur. La mère horizontale est un magnifique roman d'amour servi par une langue drue et poétique. Une vraie découverte.
06:02 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11)
23/05/2008
Dans la famille Mitford, je demande Nancy !
"Le jour de leur mariage, les jeunes couples chics se retirent dans leur propriété à la campagne et on ne les revoit plus à Paris avant qu'ils aient eu six enfants. Les Françaises sont très robustes et cela leur prend rarement plus de six ans-Moins si naissent des jumeaux." Le ton est donné !
Celui qui utiliserait les chroniques Une anglaise à Paris dans un but documentaire ne serait pas au bout de ses surprises.Nancy Mitford ne prétend d'ailleurs pas faire oeuvre de journaliste mais affirme que les Anglais ( à qui ces textes étaient destinés) "me considèrent comme leur fournisseuse principale en contes de fées."
Mai 68, raconté par elle devient une sorte de tragi-comédie, Nancy déclarant par exemple "j'ai des tas de bouteilles de champagne et plus d'eau minérale , alors si l'eau du robinet vient à manquer Marie et moi serons ivres du matin au soir. quel tableau !".
"En présence de Nancy, personne n'osait partir avant elle de peur d'être la victime de son humour caustique et souvent cruel" a confié sa soeur Déborah au traducteur et préfacier Jean-Noël Liaut qui nous présente d'autres facettes de la chroniqueuse et romancière: amoureuse d'un homme politique français volage,Nancy jouait un peu les Schéhérazade pour conserver son intérêt.
Un recueil parfois inégal mais dont on sort le sourire aux lèvres.
Je lui ai néanmoins préféré ceci !
05:02 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (6)