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24/05/2008
"Comme je l'aimais ma mère bancale"
Ainsi parle Fleur, jeune femme enceinte . "La naissance de cet enfant, ce sera un pied de nez aux mortes de ma famille. A cette lignée de femmes folles et malheureuses dont je suis issue. Quand cette existence neuve sortira de moi, ce n'est pas de sa charge de plume mais de leur poids à elle que j'espère être délivrée. Avec les sourires du bébé, ses petits bruits doux, ses mots fleuris peu à peu à force de soins et d'attention, exactement comme pour un jardin, je pourrai broder de jolis motifs sur la trame empesée, béante par endroits , qui m'a servi d'enfance".
Pas de récit revanchard mais la tentative de s'affranchir d'un lourd héritage familial. Le roman de Carole Zalberg, La mère horizontale, alterne le récit de Fleur concernant sa propre enfance et ce qu'elle reconstruit du passé de sa mère et de sa grand-mère. Au sommet de cette pyramide quasi matrilinéaire, les pères étant vite dépassés par ces femmes intenses et libres,l'arrière grand-mère Adèle qui se réfugiera dans le Sud de la France pour voir de loin les errements de sa fille"volatile", Emma.
Emma ,dont les trois premiers enfants, vite devenus encombrants à ses yeux, se lanceront dans une quête éperdue d'amour maternel. L'aînée, sabine, sombrera dans divers excès avant de devenir mère à son tour et d'aimer d'une manière quasi animale mais très tendre,sa fille, Fleur. La mère horizontale est un magnifique roman d'amour servi par une langue drue et poétique. Une vraie découverte.
06:02 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11)