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06/05/2008
"Parnoir,enjambe ta culotte et suis-moi !"
Vous qui aimez les mots, les mots anciens, les mots qui roulent comme des cailloux, précipitez-vous sur Le jour des corneilles , de Jean-François Beauchemin !
Le père Souche et son fils (qui n'a pas d'autre identité) vivent à l'écart d'un village, en autarcie.
Le père, sorte de Géant rabelaisien, la bonhommie en moins, lit dans les étoiles, tandis que le fils voit sans souci particulier les trépassés évoluer autour de lui. Parmi ces derniers, sa mère, morte lors de sa mise au monde.
Le père rudoie le fils qui supporte sans broncher les crises de folie paternelles, espérant toujours recevoir une preuve d'amour, cet amour dont il est assoiffé.
En 150 pages, Beauchemin crée des personnages inoubliables,un univers dense et rude où la vie et la mort se mélangent sans cesse. En effet, pour le premier repas de son fils, le père lui donne du lait provenant d'un cadavre de hérisson femelle."ce fut ma première pitance sur le domaine de la Terre : le lait d'une b^te morte achevée par Père. Ce fut par même occasion ma première rencontre véritable avec la mort, véritable en ce que j'en fus pénétré, puis nourri. Toute ma vie , cela devait me rester inscrit au ventre: par là le trépas avait tracé sa sente en ma personne; comme mots se formant et s'alignant sur la page." Surprenant et fort.
Un grand merci à Val qui me l'a fait découvrir et me l'a gentiment prêté !
L'avis de Malice
06:03 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8)