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20/12/2007
Le palais de la mémoire
Va et vient entre passé et présent, Les madones de Léningrad
de Debra Dean, aborde à la fois le thème de la mémoire, celle de Marina
qui est en train de se diluer,et celui du passé de nos parents
que nous ne connaîtrons jamais totalement.
Comment
faire coïncider l'image de cette femme âgée,qui se rend au mariage de
celle qu'elle n'identifie même plus comme étant sa petite fille
et celle de la belle jeune fille qui, employée au Musée de
l'Hermitage durant le siège de Léningrad, vit dans les caves d'un musée
dont toutes les salles sont vides mais qu'elle repeuple en exerçant sa
mémoire ?
Marina qui a miraculeusement pu retrouver celui qu'elle
aimait dans une Europe dévastée , maintenant qu'elle vit depuis de
nombreuses années aux Etats-Unis a toujours refusé de
parler du passé. Son mari, lui aussi, s'est abstenu de la
questionner sur la naissance de ce fils dont Marina a toujours
dit que le père était un dieu ...
La beauté de l'art, l'humanité de
gestes simples mais qui prennent toute leur valeur quand on meurt
lentement de froid et de faim, transcendent l'érosion des sentiments
qui apparaît quand la mort est tellement présente qu'on n'y prête
quasiment plus attention...
Opposition
entre la Marina d'hier capable de faire visiter à un groupe de
jeunes militaires un musée vide en leur donnant à imaginer avec talent
les oeuvres mises à l'abri et celles qui , des années plus
tard parle d'elle en ces termes "Je deviens comme le musée.
Tout fuit. C'est horrible" car en effet, "Plus pénible que
la perte des mots, il y a cette façon qu'a le
temps de se contracter, de se fracturer et de la larguer dans des
endroits inattendus."
Opposition
entre tous ces détails de la vie quotidienne, quand pouvoir aller
au sauna devient un petit miracle "C'est comme traverser un nuage et
entrer dans le ciel" et l'espoir suscité par une vie
à venir dans un monde où règne la destruction.
Une
écriture chatoyante pour évoquer les tableaux disparus et célébrer la
beauté d'un monde toujours renouvelée : "Chaque jour le
monde est refait à neuf, sacré , et elle l'absorbe, dans toute
son intensité brute, comme un petit enfant. Elle sent
quelque chose s'épanouir dans sa poitrine-joie ou chagrin, en
définitive, ils sont inséparables. Le monde est d'une si
grande beauté, en dépit de toutes ses horreurs,
qu'elle sera désolée de le quitter".
Emprunté un peu par
hasard à la médiathèque, en dépit de ses descriptions de tableaux
parfois longuettes,un roman attachant et tout en subtilité qui
nous épargne les clichés des hsitoires de familles à l'américaine.
06:16 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14)
Commentaires
Devine quoi que j'vais faire !!!
Écrit par : Moustafette | 20/12/2007
Une cheminée, un bon thé bien chaud... cela me semble parfait!
Écrit par : Cathsotte | 20/12/2007
Mous, euh, comme Cathsotte ? !
Écrit par : cathulu | 20/12/2007
Tout à fait !
Écrit par : Moustafette | 20/12/2007
Je note ! Bises et bonne journée !
Écrit par : BelleSahi | 20/12/2007
Je note et attendrais la sortie en poche.Pas de cheminée chez moi, mais je prends le thé bien chaud ;-)
Écrit par : Anne | 20/12/2007
C'est sympa les emprunts au hasard à la bibli, moi aussi je suis adepte ;o))
Écrit par : cuné | 20/12/2007
Mais dis donc, Cathulu, tu lis un livre par jour en ce moment... On n'arrive plus à suivre ;-))))
Écrit par : cathe | 20/12/2007
J'aime bien ces hasards qui nous font découvrir des petites merveilles !! ;-)
Écrit par : Florinette | 20/12/2007
Il me fait un clin d'oeil celui-ci! je retiens. Bonne journée Cath. Bises
Écrit par : ptitlapin | 20/12/2007
Bonne soirée et bonne nuit Cathulu !
Écrit par : BelleSahi | 20/12/2007
Cathe, un méchant virus va me forcer à lever le pied ! Ne t'inquiète pas ! :)
Écrit par : cathulu | 21/12/2007
Ca m'intéresse drôlement comme histoire!!! Je note!
Écrit par : Karine | 21/12/2007
Je viens de l'emprunter à la bibliothèque, il me tendait les bras... je n'ai pas résisté
Écrit par : Elou | 01/08/2008
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