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14/06/2007
La voix de Robert Desnos
A la demande de Bellesahi...
Si semblable à la fleur et au courant d'air
au cours d'eau aux ombres passagères
au sourire entrevu ce fameux soir à minuit
si semblable à tout au bonheur à la tristesse
c'est le minuit passé dressant son torse nu au dessus des beffrois et des peupliers
j'appelle à moi ceux-là perdus dans les campagnes
les vieux cadavres les jeunes chênes coupés
les lambeaux d'étoffe pourrissant sur la terre et le linge séchant aux alentours des fermes
j'appelle à moi les tornades et les ouragans
les tempêtes les typhons les cyclones
les raz de marée
les tremblements de terre
j'appelle à moi la fumée des volcans et celle des cigarettes
les ronds de fumée des cigares de luxe
j'appelle à moi les amours et les amoureux
j'appelle à moi les vivants et les morts
j'appelle les fossoyeurs j'appelle les assassins
j'appelle les bourreaux j'appelle les pilotes les maçons et les architectes
les assassins
j'appelle celle que j'aime
j'appelle celle que j'aime
j'appelle celle que j'aime
le minuit triomphant déploie ses ailes de satin et se pose sur mon lit
les beffrois et les peupliers se plient à mon désir
ceux-là s'écroulent ceux-là s'affaissent
les perdus dans la campagne se retrouvent en me trouvant
les vieux cadavres ressuscitent à ma voix
les jeunes chênes coupés se couvrent de verdure
les lambeaux d'étoffe pourrissant dans la terre et sur la terre
claquent à ma voix comme l'étendard dela révolte
le linge séchant aux alentours des fermes habille d'adorables femmes que je n'adore pas
qui viennet à moi
obéissent à ma voix et m'adorent
les tornades tournent dans ma bouche
les ouragans rougissent s'il est possible mes lèvres
les tempêtes grondent à mes pieds
les typhons s'il est possible me dépeignent
je reçois les baisers d'ivresse des cyclones
les raz de marée viennt mourir à mes pieds
les tremblements de terre ne m'ébranlent pas mais font tout crouler à mon ordre
la fumée des volcans me vêt de ses vapeurs
et celle des cigarettes me parfume
et les ronds de fumée des cigares me couronnent
les amours et l'amour si longtemps poursuivis se réfugient en moi
les amoureux écoutent ma voix
Les vivants et les morts se soumettent et me saluent
les premiers froidement les seconds familièrement
les fossoyeurs abandonnet les tombes à peine creusées et déclarent que moi seul puis commander leurs nocturnes travaux
les assassins me saluent
les bourreuax invoquent la révolution
invoquent ma voix
invoquent mon nom
les pilotes se guidebt sur mes yeux
les maçons ont le vertige en m'écoutant
les architectes partent pour le désert
les assassins me bénissent
la chair palpite à mon appel
celel que j'aime ne m'écoute pas
celle que j'aime ne m'entend pas
calle que j'aime ne me répond pas
Robert Desnos
(14 décembre 1926) in Corps et biens
06:04 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (11)
Commentaires
Ouaaaouh ! je comprends que tu l'aimes ! Merci ! Bises et bonne journée !
Écrit par : BelleSahi | 14/06/2007
J'aime beaucoup aussi, quel poème !
Écrit par : Cuné | 14/06/2007
Magnifique poème !!!
Écrit par : Florinette | 14/06/2007
je suis contente qu'il vous plaise !
Écrit par : cathulu | 14/06/2007
Merci de me faire découvrir ce poète que je connais peu. Ce poème est à couper le souffle.
Écrit par : maijo | 14/06/2007
Bonne soirée et bonne nuit ! Bises aussi !
Écrit par : BelleSahi | 14/06/2007
OUf ! C'est puissant...
Écrit par : cath | 14/06/2007
A lecture, on en prend plein les yeux et c'est époustouflant! Quel poème!!! Que je ne connaissais pas du tout.
Écrit par : katell bouali | 16/06/2007
C'est vrai,Katell,qu'il est davantage connu pour ses poèmes destinés aux enfants .
Écrit par : cathulu | 16/06/2007
En quelle année a t'il ecrit le poéme La voix ?
Écrit par : Marine | 13/07/2011
???
Écrit par : Marine | 13/07/2011
Les commentaires sont fermés.