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31/05/2007
L'habit fait-il la fashion victim?
Comme autant de papillons, Catherine Joubert et Sarah Stern
épinglent nos relations avec les vêtements: acheteuse
compulsive, vêtement pour "remonter le moral", l'impossible
cadeau mais aussi les relations mères/filles ou sororales...
Une
vingtaine de saynettes, récits parfois artificiels , trop "cliniques" à
mon goût, chacun suivi d'une explication psychanalytique.
Déshabillez-moi, psychanalyse des comportements vestimentaires a pour ambition de tracer "une cartographie de nos rapports aux autres: amour, désir, envie, rivalité, loyauté, trahison...".
Je suis restée un peu sur ma faim,ne trouvant pas de réelle écriture dans ce recueil trop figé.
06:10 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (14)
30/05/2007
Même les New-Yorkaises chics vieillissent...
Nora Ephron m'avait bien fait rire avec son scénario de "Quand Harry
rencontre Sally" et c'est donc pour cela que j'ai acheté J'ai un
problème avec mon cou (et autres considérations sur la vie de
femme) (et non pas à cause de la vignette : N°1 aux Etats-
Unis, ce dont je me soucie comme d'une guigne !).
Autant
vous le dire d'emblée, si vous avez moins de quarante ans, vous risquez
de ne pas vous sentir concernées par ces textes qui abordent
quasiment tous les problèmes inhérents au temps qui passe et à la mort
qui nous attend au bout du chemin.
Même si l'humour st toujours présent,c'est aussi le cas du désenchantement et de la lucidité...
L'épisode
quasi obligé du sac à main est traité avec virtusoité puisque l'auteure,
qui professe les détester, arrive à nous donner envie de nous précipiter
dans un certain endroit pour y dégoter "le" sac à main idéal, pas
chic mais pas cher et pratique...
J'ai aussi beaucoup aimé sa
méthode de calcul pour justifier un achat onéreux:"(le mot
"amorti" ne fait pas partie de mon vocabulaire habituel,
sauf quand j'essaie de prouver qu'une acquisition très au-dessus
de mes moyens est non seulement une occasion unique mais pratiquement un
cadeau. Je divise le prix de mon achat par le nombre
d'années durant lesquelles j'ai l'intention de l'utiliser,et si ça ne
marche pas ,par le nombre de jours,ou d'heures ou de minutes ,
jusqu'à ce que j'obtienne un prix de revient inférieur à celui d'une
tasse de capuccino.)".ça peut toujours servir, non ?
Pour terminer deux extraits du dernier chapitre intitulé "Tout ce que j'aurais aimé savoir":
"Tout ce que vous n'aimiez pas dans votre corps à trente-cinq ans, vous le regretterez quand vous en aurez quarante-cinq".
"Quand
on a des enfants adolescents, c'est important d'avoir un chien,
qu'au moins quelqu'un soit content de vous voir quand vous rentrez ".
A attendre en édition de poche ou à emprunter... ?
06:22 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (19)
29/05/2007
Une tragédie quasi ordinaire
Il faut qu'on parle de Kévin est la tentative ,à la
fois desespérée et sans concession, d'une mère, Eva, pour
comprendre comment son fils de presque seize ans a pu devenir un
assassin méthodique et froid.
C'est aussi le récit quasi
clinique d'une relation mère-fils qui dès la naissance ne s'établit pas
alors que le père, Franklin, se voile la face et joue de
manière caricaturale ce "bon père " que l'on peut voir dans tous les
téléfilms américains.
Mais plus que tout c'est une vision
profondément critique de la société américaine, de ses dérives et de
ses dysfonctionnements . En effet, même si elle incarne le
rêve américain (fille de parents Arméniens, Eva a su créer sa propre
maison d'édition de guide de voyage et vit très confortablement), elle
n'est pas dupe d'un système où les enfants n'ont plus rien à désirer
sauf une notoriété éphémère acquise au prix du sang versé...
Séduite
de prime abord par le style de LionelShriver ("ce qui me manque
le plus est peut être de pouvoir rentrer à la maison te livrer
les curiosités narratives de ma journée, comme un chat déposerait
des souris à tes pieds: menus et humbles tributs que s'offrent les
couples après avoir chassé chacun dans son jardin"); j'ai néanmoins
rapidement failli arrêter plusieurs fois ma lecture tant
l'atmosphère est oppressants et la traduction calamiteuse,
rendant quasi incompréhensibles certaines phrases.
J'étais aussi
gênée par ce portrait à charge permanent de Kévin, dressé par sa mère
et ce depuis sa naissance , les interventions du père
n'étant qu'indirectes (relatées par Eva).J'en venais presque à
douter de la réalité de la situation.
Malgré
tout, cette plongée dans les abysses est sans complaisance et,
heureusement, aux trois quarts du roman, juste avant le récit du
drame,la communication parvient enfin à s'établir- de manière
cahotique- entre la mère et le fils et le lecteur respire un
peu...pour mieux retomber danq l'abîme...
Lionel Shriver fouille les
âmes de ses personnages et nous place au bord d'un gouffre
qui pourrait s'ouvrir sous nos pas...
Un roman riche et magistral.
L'avis de Gambadou .
06:07 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15)
28/05/2007
La fascination de Virginia
M. Cunningham, dans les Heures mettait en scène les dernières heures de Virginia Woolf ( ce qui ne constituait qu'une partie de son tryptique).
La même année, Laurent Sagalovitsch, publiait La canne de Virginia, fasciné lui aussi par ce "trou noir" (au sens astronomique du terme).
Mêlant
fiction et réalité (citations du journal de la romancière
anglaise), il brosse un portrait de Virginia vue par Léonard, son
mari, et par Louie, l'employée de maison.
Tous deux ne peuvent que constater la souffrance de l'écrivaine que la médecine ne peut soulager.
En
toile de fond, la pluie, les bombes sur la campagne
anglaise où Louie ne veut en aucun cas être enterrée,(
n'envisageant pas de gaieté de coeur de "papoter avec les taupes" !) la
guerre et "pendant que je vous écris quelque part en Pologne, en
Allemagne, des hommes, des femmes, des enfants..."
Quant
à la canne,elle est le seul signe que Virginia a laissé , fichée sur la
rive de l'Ouse où elle est entrée le poches pleines de
cailloux.
L'auteur a su se couler avec aisance dans l'univers de V.
Woolf et se l'approprier, en n'oubliant pas les touches d'humour de
l'écrivaine anglaise (que l'on pouvait en particulier voir ici).
A savourer sans modération.
Ps: Christian, je n'avais pas oublié mais je viens juste de trouver ce roman ,que vous m'aviez conseillé, à la médiathèque !
Pps: Virginia est aussi une des héroïnes d'un autre roman dont Clarabel nous parle ici.
Perso, j'ai nettement moins apprécié cetexte , le trouvant trop "appliqué" à bien vouloir faire...Néanmoins il m'a donné envie de découvrir les amies de Virginia.
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (21)
26/05/2007
Swap (suite)
Doriane, ma swappée est vraiment un ange : pour me remercier elle m'a envoyé une très jolie carte !
J'en profite pour rassurer Bellesahi, ma swappeuse : ses marque-pages sont vachement beaux ! ; les preuves en image :
06:22 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (12)
25/05/2007
Comment ranimer la libido des footeux
Ah, comme je regrette que l'ordinateur n'ait pas précisé à ma vendeuse "préférée" (alias Jerisquandjemebrûle"), que Onze nouvelles à lire seule les soirs de match de foot...
n'était pas rangé (comme je le croyais aussi) dans la "littérature de
poulette" mais au rayon érotique.J'aurais bien aimé voir sa tête...Me
l'aurait-elle tendu comme avec des pincettes ou simplement
désigné du doigt ? Le mystère reste entier.
Le titre du recueil d'Emmanuelle Poinger joue donc sur l'ambiguïté suggérée par les points de suspension.
De
l'humour il y en a pourtant que ce soit dans les dédicaces (suggérant
au passage de nombreuses aventures...), dans l'avant-propos qui est à
lui seul une nouvelle mettant en scène des copines se lamentant sur
l'effet désatreux des matchs de foot sur la libido de leurs
Hommes.Solution préconisée: acheter le recueil que la lectrice a
actuellement entre les mains.
En plus d'être facétieuse,l'auteure a
donc le sens du marketing !
L'avertissement
nous rappelant que nous
sommes dans le monde du fantasme , monde où il n'y a pas de place
pour "le poil sur la langue, le mal de dos, les cheveux qui
restent coincés sous le partenaire",j'en passe et des pires m'a bien
fait sourire et c'est donc avec un a priori positif que
j'ai attaqué la première de ces onze nouvelles (une par joueur):
"AIMEE ou le livreur de suhis".
Aimée a beaucoup de chance car le
livreur étudie en fait la kiné et va donc masser Aimée et lui montrer
ce qu'on peut faire avec des baguettes et surtout il va lui apprendre à "LANGUIR".
Alors, là, je dis STOP !
D'abord,je sais pas vous mais moi quand un pro me masse, j'ai inévitablement envie de DORMIR .
Ensuite,
le premier qui essaie de me faire languir en me retirant mon dîner de
la bouche alors que je frôle la crise d'hypoglycémie ne sait pas ce
qu'il risque : pire qu'un bouledogue, je suis !
Enfin, la paire de
baguettes qui s'approche de ce qui me tient lieu de poitrine ,risque le
retour à l'envoyeur et une paire de baffes en prime.
Alors,
désolée mais je ne suis pas entrée dans le monde des fantasmes d'Aimée,
j'ai empoché mon carton rouge pour violence physique et verbale et je
suis restée (provisoirement ? ) sur le banc de touche.
06:04 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (22)
24/05/2007
"Pour épater vos voisins..." *
Suite à un pari perdu (je n'étais pas la seule perdante, nous étions des millions...), j'ai adopté un nain de jardin.
Oui,
je sais, c'est kitsch, mais je lorgnais dessus dans les années 60 quand
j'étais petite, ensuite, on m'aurait mis la tête sur le billot
que je n'aurais jamais avoué que je trouvais ça rigolo et maintenant,
j'en ai un...
Il fait sourire tout le monde et j'espère bien qu'il va
horrifier mes très chics nouveaux voisins et qu'ils quitteront vite
fait un quartier aussi mal famé !
(Il est presque aussi rigolo que les nains figurant ici, non ? )
* Titre d'une annonce pour nain de jardin, trouvé sur internet...
06:06 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (24)
23/05/2007
Au temps où la télé est apparue...
Quand vos enfants vous demandent si vous avez connu les
dinosaures ou, dans le meilleur des cas, si vous vous éclairiez à
la bougie quand vous étiez petites,il est temps de remettre un peu de
chronologie dans tout ça...
La
collection "la vie des
enfants" aux éditions de La martinière se propose donc de montrer
comment vivaient les enfants depuis "les origines", "les grandes
civilisations", le Moyen Age", le XVII ème,XVIIIème,XIX ème et
XXème siècles (plusieurs volumes pour chaque grande étape)
Ferdinand
a dévoré les volumes consacré aux deux guerres mondiales, j'ai préféré,
plus pacifiquement, découvrir comment vivaient les enfants Dans les années 50.
A
travers plusieurs épisodes centré chacun sur un enfant de milieu
social différent, métropolitain ou martiniquais,nous découvrons
l'arrivée de la télévision dans un foyer, la distibution des prix
ou les colonies de vacances , pas encore chantées par Pierre
Perret.
L'ensemble
est intéressant et richement illustré, présenté par une introduction
qui situe le contexte historique. Il est dommage que le
style soit parfois "amidonné " et que le texte se termine de
manière abrupte, sans conclusion.
(à partir de9 ans)
06:08 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (14)
22/05/2007
"écorché mon p'tit coeur tout mou". Olivia Ruiz
Des parents,il n'en sera pas beaucoup question. Escamotés par le
destin et par l'auteur qui centre l'attention sur la relation
privilégiée qui s'établit entre un grand-père et son petit-fils,
narrateur du Café de l'Excelsior.
Un univers aussi que ce
café, véritable temple d'un culte qui ne souffre aucune présence
féminine (une touriste égarée y laissera un trophée fort original !),
un temple où se côtoient des personnages bougons et attendrissants.
Pas de pathos cependant et c'est tout en retenue que Philippe Claudel peint l'inéluctable séparation...
Un roman très court (moins de cent pages) mais qui laisse une impression durable.
Merci à Bellesahi de me l'avoir fait découvrir !
06:03 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (16)
21/05/2007
Ceci est une déclaration d'amour *
Qu'est-ce que l'homme ? Pour répondre à cette question
essentielle, Jean-Noël Blanc y va par quatre chemins et plus : les
momies ( (récurrentes dans les différentes chroniques composant
ce petit bijou)( mais celles, bien sûr, de
Saint-Bonnet-le château)), les pâtes,les mots, les
librairies, les chats, les chiens, les vaches (dans
mes bras Jean-Noël!), les jardins et les femmes.
Si
tous ceux-ci ont
sa faveur, l'auteur voue néanmoins une haine féroce aux boulistes
auxquels il réserve de savants supplices : "Qu'on le flagelle, qu'on
l'ébouillante,qu'on le tenaille, qu'on lui inflige le knout, le chat à
neuf queues, les poucettes, la poire d'angoisse, qu'on le
pende enfin par le cou jusqu'à ce que mort s'en suive, puis qu'on lui
plonge dans la panse un couteau de cuisine, et qu'on l'étripe et le
dilacère avant de répandre aux quatre vents les restes de sa dépouille.
Les corbeaux se chargeront du nettoyage. ils accompliront une
démarche de charognards: rien ne sortira de la famille". Ecolo en
plus ! Ce brin de cruauté verbale est juste là pour relever
la grande tendresse et l'humour infatigable qui se dégagent de ce Jardin à moustaches et autres définitions de l'homme.
Nous
y apprenons par exemple que le chat possède trois noms et la
manière, toute en délicatesse, pour approcher le nom secret du
chat..., qu'"écrire est une activité de jardinier amoureux" ou bien
encore que "le métier de libraire consiste à fabriquer des rencontres
amoureuses: les libraires sont des tantes marieuses. Tous nos
voeux aux époux".
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ces
chroniques savoureuses tout au long desquelles j'ai souri , pour le plus grand
étonnement des "patients" de la salle d'attente de l'ophtalmo où
je n'ai pas vu le temps passer. Un seul regret : je suis restée
sur ma faim la dernière page tournée... A quand un nouveau volume
de ces délicieuses chroniques ?
* Platonique, bien sûr !
06:05 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (13)