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30/11/2006
Plus efficace que les petites annonces...le cimetière
Envie de vous remonter le moral en ces temps de dépression saisonnière ? Alors précipitez-vous sur Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti , roman traduit du suédois qui vous redonnera la pèche !
Ce
roman ,à première vue ,pourrait être considéré comme l'équivalent
nordique de cette littérature anglosaxonne destinée aux trentenaires
célibataires.
En
effet, Désirée, jeune bibliothécaire vient de
perdre son mari et au cimetière , elle croise un jeune agriculteur
célibataire lui aussi , Benny.Sortez vos mouchoirs, mais ce sera pour
essuyer des larmes de rire tant ce choc des cultures entre l'intello et
le paysan pas si bête que ça va faire des étincelles. Un thème
pas si fréquent en ces temps de politiquement correct. L'auteure
égratigne au passage les idées toutes faites sur les agriculteurs et
s'en prend aussi gentiment aux intellos imbus d'eux-mêmes.
Les deux héros ont beaucoup d'humour et d'esprit et les remarques drôles fusent. Le
ciel s'assombrit néanmoins quand ils se forcent à admettre le fossé qui
les sépare, aucun des deux ne semblant vouloir renoncer à ce qui fait
sa vie...
J'ai
beaucoup aimé l'alternance des points de vue (un même événement raconté
par l'un puis l'autre protagoniste), qui ,sans être systématique ,est
très drôle ainsi que la tendresse qui se dégagent de certaines
pages.
Au passage, nous apprenons la composition du repas
de Noêl traditionnel suédois, ce qui peut toujours être utile en ce
moment.
Beaucoup de bloggueuses ont aimé ce livre et m'ont donné
envie de le lire, j'en cite quelques-unes , que les autres n'hésitent
pas à se signaler : cuné,
Clarabel
06:02 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11)
29/11/2006
Rue du Monde
Non, il ne s'agit pas d'une nouvelle rue de ma collec' (plutôt en
rade, d'ailleurs) mais d'une maison d'édition que j'aime beaucoup,
entre autres pour les recueils de poésie qu'elle édite.
Le tireur de langue
est pour l'instant mon anthologie préférée car elle contient des poèmes
"insolites, étonnants ou carrément drôles", accompagnés de sculptures
de Roland Roure.
"Le grand combat" de Henri Michaux ("Il
l'emparouille et l'endosque contre terre..." que je m'étais
risquée à étudier en classe a eu son petit succès et n'a même pas
étonné mes élèves, tant sa force d'évocation est grande...
De
grands classiques (Charles Cros et son hareng saur, Queneau, Tardieu)
côtoient des auteurs à découvrir et chacun pioche avec bonheur dans ce
très bel objet-livre !
06:03 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (20)
28/11/2006
Le livre MAUDIT !
Sur mon étagère, bien emballé dans un joli paquet rouge, un livre dort depuis deux ans.
Aurais-tu oublié de l'offrir, Cathulu ?
Que
nenni , je ne sais pas à qui oser l'offrir car ce livre porte la poisse
! Il y a deux ans, toute fiérote, je montrais aux Hommes de la maison
l'ouvrage en question , en précisant le destinataire du cadeau. Ils se
récrièrent en choeur :"Tu ne vas pas lui offrir ça, quand même !
- Ben quoi, il a le sens de l'humour, non ? !".
Devant
les mines navrées des Hommes je compris qu'il y avait encore des
sujets tabous sur lesquels il valait mieux faire l'impasse. Soit. Je me
rabattis sur un cadeau plus classique, tellement original que je l'ai
oublié...
Restait donc ce fameux livre qui ne trouvait pas de
destinataire... Cht'i 31 ? ça le ferait rire certes, mais il n'en n'a
pas besoin et il l'a déjà offert à son beau-frère qui l'a bien
pris, lui .
Alors, mystère, le livre maudit restera une année
de plus sur mon étagère , dans son emballage à prendre la poussière,
jusqu'à ce que je l'offre à Fils Aîné, pour l'aider à prendre son
envol...
Le titre du livre-mystère ? La fée du logis (spécial Hommes), qui entreprend avec précision et humour d'initier les Hommes aux joies du partage des tâches ménagères ! Y a du boulot !
06:03 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (16)
27/11/2006
Comment passer de bonnes fêtes de fin d'année
Kiki la cocotte, Tutti la tortue, Sacha le chat, Achille le chien
vont se mettre en quatre pour vous aider à animer les soirées
moribondes. Ils contiennent tous des virelangues ou formulettes de
volublité qui ne sont pas comme leur nom pourrait l'indiquer des
Harrypotteries mais des phrases destinées à être bien ar-ti-cu-lées.
Mes
élèves, quand j'ai voulu leur faire lire" Kiki la cocotte convoitait un
caraco kaki à col de caracul" m'ont appris qu'Armande Altaï utilisait
cette phrase dans le première Star Acc'. Du coup, ma côte est remontée.
Merci, Armande !
Si vous voulez frimer, entraïnez-vous à l'avance et
apprenez par coeur une formulette, vous épaterez à peu de frais votre
belle famille. Vous pourrez même sussurer suavement à votre belle-soeur
préférée en la remerciant pour le cadeau immonde qu'elle vous a
offert: "Je veux et j'exige d'exquises excuses"tout en
ajoutant in petto: "Tu ne perds rien pour attendre, je vais de ce pas
t'acheter un recueil de blagues concernant les blondes avec comme
dédicace: "Si tu ne comprends pas, fais-moi signe !".
Et si vraiment
la soirée s'envenime , vous pourrez toujours vous draper dans votre
dignité et l'étole en pashmina qui n'est même plus à la mode et qu'on
ne vous toujours pas offerte en affirmant sans trébucher: "Je vais chez ce cher Serge", surtout si vous n'en connaissez aucun, ce sera encore plus mystérieux...
06:07 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (9)
26/11/2006
Deuxième chance
Ce n'est pas souvent que l'adaptation d'un roman au cinéma ou à la
télévision me donne envie de lire ou de relire l'oeuvre de départ.
Jusqu'à présent seul le film de beneix "37 °2 le matin " m'avait donné
envie de découvrir le roman de Djian car je ne comprenais pas le flegme
du personnage masculin face à la folie de Betty.
Ici, c'est la télévision et son très beau téléfilm Des fleurs pour Algernon qui m'a donné envie de me recoltiner avec le livre de Daniel Keyes.
On
me l'avait conseillé , j'avais eu du mal à le trouver et une fois en
main, j'avais abandonné car l'orthographe et le style narratif qui
s'adaptent au niveau d'intelligence du personnage m'avaient découragé.
Lire pour le plaisir des textes qui ressemblent par trop à ce que je
suis payée pour lire no, thanks ! :)
Merci donc au réalisateur David
Delrieux et à l'acteur Julien Boisselier d'avoir montré avec sensiblité
et humanisme cette histoire d'un simple d'esprit qu'une expérimentation
scientifique va rendre intelligent. Tellement intelligent qu'il se
rendra compte le premier des risques inhérents à cette transformation
...
06:06 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10)
25/11/2006
Une imagination débordante !
Dans une vie antérieure Jasper Fforde a travaillé dans l'industrie
cinématographique et cela se sent car sa connaissance des rouages de
l'écriture de fictions est bien rôdée.
Dans Le puits des histoires perdues,
on pourra juste regretter que son sens de l'intrigue, qui peine un peu
à démarrer, ait été sumergé par son imagination. J'avais constamment le
sourire aux lèvres en lisant même si je trouvais quand même que le fil
narratif était un peu détendu...
Beaucoup d'humour donc, sans cesse
de nouvelles inventions dans ce monde de la Fiction où son héroïne
Thursday Next s'est réfugiée pour mener à bien sa grossesse,
accompagnée par sa fidèle Dodo qui ,de son côté, couve un oeuf.
Au passage, nous croiserons, entre autres les personnages des Hauts de Hurlevent, en pleine séance de gestion de la colère , et peut être même pourrons -nous mettre un visage sur Godot...
Le
Mal est toujours présent et cette fois il prend la forme d'une
invention devant laquelle chaque lecteur ne peut que frémir et qui peut
être envisagée comme l'écho de certaines inventions qui, jusqu'à
présent n'ont pas abouti.
Les inconditionnels de Fforde ne seront
pas vraiment déçus, quant aux autres peut être devraient-ils attendre
la sortie en poche...
06:01 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6)
24/11/2006
On entendrait rire la poussière ...
Rendue complètement "hors de toute réalité" par la mort de son époux, l'héroïne de J'ai nom silence
a perdu tout ce qui la rattachait à la société: domicile et relations
avec les autres.Même les mots lui font défaut. Les mots qu'elle aimait
lire et polir puisqu'elle était poète .
Elle va connaître un temps
"la vie de la rue" avant de se réfugier à la campagne dans une maison
rattachée à son mari.Là, elle va construire son "nid", bataillant avec
les plantes et apprivoisant la nature et les souvenirs d'enfance
du père de son enfant. Seule lueur en effet dans cette anesthésie
des sens et des pensées, sa fille de 5 ans provisoirement confiée à une
institution.
Bon là, je sais, tout semble désespérant , mais pas du
tout. On sent la narratrice âpre et écorchée mais portée par une vitalité presque
animale (voir la scène avec le notaire peu scrupuleux...) dans son
désir de récupérer sa fille et c'est ce qui va la sauver.
Isabelle
jarry décrit avec précision notre société de consommation inhumaine et
stérile, elle revendique avec force une place pour l'art . Sa langue
est âpre et précise, d'une grande limpidité.
Un roman court,
magnifique et sorti en format poche et vous n'avez pas encore noté ses
références ? Je ne vous crois pas ! :)
La critique de Clarabel
06:01 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (9)
23/11/2006
Le sac des filles
Camille l'a chanté, on peut en voir le contenu ici et aussi dans le livre de Marie Desplechin qui vient de sortir en poche :Le sac à main.
L'auteure
consacre donc un texte à chacun des éléments clasiques ou incongrus
constituant le contenu du sac de son héroïne mais , bien qu'adorant les
sacs , je n'ai pas été convaincue. Encore moins par la fin
qui me paraît fort peu originale et quelque peu télescopée....
Laissons donc le mot de la fin à Alexandre Vialatte: "Le
sac à main contient de tout, plus un bas de rechange, des ballerines
pour conduire, un parapluie Tom Pouce, le noir, le vert et la poudre
compacte, une petite lampe pour fouiller dans le sac, des choses qui
brillent parce qu'elles sont dorées, un capuchon en plastique
transparent et la lettre qu'on cherchait partout depuis trois semaines.
Il y aussi , sous un mouchoir, une grosse paire de souliers de
montagne. On ne s'expliquerait pas autrement la dimension des sacs à
main." in Dernières nouvelles de l'homme
06:04 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (18)
22/11/2006
A quoi ça sert que je me décarcasse si mes messages ne sont pas postés comme prévus !
Grrr Canalblog ne bosse pas avant 8 heures mais à cette heure là, je suis déjà au boulot ! Alors tant pis si la programmation des messages ne fonctionne pas en plus...bref passons. Voic donc le message que vous auriez dû lire aux aurores...
Tant pis, j'ai bravé la 4 ème de couv' (interdit aux parents) et me
suis plongée avec délices dans le monde imaginaire , riche et plien
d'humour de Melle Pipolette !
Merci à B comme de m'avoir fait découvrir Le journal de cette petite fille es-zaspérante
(sic)).
Pipolette n'est pas sûre de vouloir être un nuage et préfère
être "un génie de temps en temps". Bref, vous l'avez compris cette
demoiselle a du caractère et beaucoup d'imagination. Son petit frère
Anatole a bien de la chanced'avoir une grande soeur qui pilote une
baignoire et met de la vie dans la maison car comme Pipolette l
'affirme: "Heureusement que je suis là.Sinon on s'ennuierait". Pas de
danger que ça arrive !
18:43 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (7)
21/11/2006
Du passé faisons table rase...
Quand un roman est hérissé de bouts de papier signalant un passage à citer ou recopier, c'est bon signe. Eh bien, Nos plus beaux souvenirs
de Stewart O' Nan, certes un pavé de 667 pages en édition de poche, en
est tout alourdi de ces rogatons de papier. Cuné en avait écrit le plus
grand bien ici et je la remercie car j'ai savouré chacune de ces pages.
Mais
quel est le secret de Stewart O' Nan ? Comment fait-il pour entrer dans
les pensées et l'âme de chacun des membres de cette famille qui vient
après le décès du patriarche passer une dernière semaine dans le
cottage qui sera ensuite vendu ?
Que l'on soit ado ou pré-ado,
adulte nanti de frères et soeurs ou enfant unique, femme veuve ou
célibataire âgée, chacun se retrouvera dans les différents personnages
et les relations à la fois tendres et cruelles qui les unissent.
Les enfants ne se décident pas vraiment à grandir même s'ils sont
devenus à leur tour parents, mais ils apprendront à faire l'économie du
passé pour mieux aller vers l'avenir. Chacun s'efforce de préserver son
espace de liberté, le chien Rufus (je l'adore !), n'ayant certainement
jamais eu autant de succès, le promener devant une occasion de fuir
quand la tension est trop grande. En une semaine, sans grands
sentiments à l'américaine comme certains films ou téléfilms nous y
avaient habitués (berk !), sans véritables éclats de voix, tout est
feutré mais encore plus cruel, la famille va devoir se réajuster
et avancer.
Je sens que je vais lire d'autres livres de cet auteur d'autant que Cuné m'a de nouveau alléchée !
06:16 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11)