Rechercher : patrick+gale
Jusqu'au dernier jour
Elle ne lui avait jamais dit que ses parents étaient naturistes. Il ne lui avait jamais confié que son frère était gay et handicapé. Commencée à la fac leur histoire d'amour avait capoté mais voilà que au coin d'une rue Ben retrouve Laura. Il est marié, elle est libre, chabadabada ou pas ?
Au fil d'une journée d'été, entrecoupée de souvenirs, nous suivons les anciens amants et voyons comment chacun d'eux a évolué.
Ce pourrait être une bluette charmante et quelconque mais Patrick Gale a le chic pour choisir des personnages légèrement excentriques et aborde, mine de rien et avec beaucoup de grâce et d'humour des thèmes qui ne sont pas si fréquents. Ainsi la sexualité des handicapés est-elle abordée sans aucune lourdeur mais avec un naturel rafraîchissant. Quant à la la description de cette vieille dame naturiste dans son jardin , qui aurait peu être scabreuse, elle devient ici quasiment une invite sensuelle à l'imiter !
Même si Patrick Gale n'atteint pas ici la qualité de son chef d'oeuvre (à mes yeux au moins !) Chronique d'un été (disponible en 10/18) , il nous offre un roman plein de charme .
Jusqu'au dernier jour (The whole day trough), traduit de l'anglais par Isabelle Caron, Belfond 2011, 247 pages douces-amères.
Patrick Gale chez cathulu c'est ici.
12/04/2012 | Lien permanent
”La vie n'était-elle pas plus facile sans cette femme si difficile ? ”
Une exposition rassemblant tableaux mais aussi vêtements emblématiques de la célèbre Rachel Kelly, qui vient de décéder brutalement, voilà le point de départ de chacun des chapitres du roman de Patrick Gale, Tableaux d'une exposition.
A la présentation parcellaire ,et forcément lacunaire , de chacun des éléments de cette rétrospective, répond le texte du roman qui explore au plus près l'univers d'une femme fascinante, à la fois mère et épouse prédatrice , mais aussi passionnée, excentrique et si vivante quand la dépression la laissait tranquille. Une femme brûlée par son art et qui, bien involontairement , laissa derrière elle une famille déchirée . Cette famille possède cependant un centre de gravité , un homme exceptionnel lui aussi : Anthony, le père et l'époux, sorte de roc inamovible, quaker qui sut aimer et protéger tous les siens .
Pas de portrait à charge cependant, Patrick Gale avec la sensibilté qu'on lui connaît brosse ici le tableau d'une famille dont les enfants, très jeunes ,ont appris à composer avec la maladie de leur mère, et plus âgés ont eu du mal à se confronter à son talent... Nous découvrons petit à petit les différentes facettes de cette femme qui refusait de parler de son passé.
Les rebondissements et les changements de point de vue rendent le récit si vivant et rapide qu'on ralentit le rythme de lecture pour savourer un peu plus longtemps ce roman qui vibrera longtemps en nous. A noter que l'auteur réussit le pari ,si souvent raté, de nous faire voir les tableaux de Rachel. Une réussite !
Un livre tout corné, évidemment.
Tableaux d'une exposition. Patrick Gale. Belfond.360 pages fulgurantes.
28/02/2009 | Lien permanent | Commentaires (13)
Tableaux d'une exposition...en poche
"La vie n'était-elle pas plus facile sans cette femme si difficile ? "
Une exposition rassemblant tableaux mais aussi vêtements emblématiques de la célèbre Rachel Kelly, qui vient de décéder brutalement, voilà le point de départ de chacun des chapitres du roman de Patrick Gale, Tableaux d'une exposition.
A la présentation parcellaire ,et forcément lacunaire , de chacun des éléments de cette rétrospective, répond le texte du roman qui explore au plus près l'univers d'une femme fascinante, à la fois mère et épouse prédatrice , mais aussi passionnée, excentrique et si vivante quand la dépression la laissait tranquille. Une femme brûlée par son art et qui, bien involontairement , laissa derrière elle une famille déchirée . Cette famille possède cependant un centre de gravité , un homme exceptionnel lui aussi : Anthony, le père et l'époux, sorte de roc inamovible, quaker qui sut aimer et protéger tous les siens .
Pas de portrait à charge cependant, Patrick Gale avec la sensibilté qu'on lui connaît brosse ici le tableau d'une famille dont les enfants, très jeunes ,ont appris à composer avec la maladie de leur mère, et plus âgés ont eu du mal à se confronter à son talent... Nous découvrons petit à petit les différentes facettes de cette femme qui refusait de parler de son passé.
Les rebondissements et les changements de point de vue rendent le récit si vivant et rapide qu'on ralentit le rythme de lecture pour savourer un peu plus longtemps ce roman qui vibrera longtemps en nous. A noter que l'auteur réussit le pari ,si souvent raté, de nous faire voir les tableaux de Rachel. Une réussite !
18/09/2010 | Lien permanent | Commentaires (9)
”Et ces manteaux-là, il ne serait que trop heureux de les tenir toute la soirée.”
Cette douce obscurité est à la fois une citation d'un madrigal, spécialité de la musicologue Eliza, et représente également la situation dans laquelle se trouve le lecteur qui, au fil du récit, verra s'éclairer sous une autre jour bien des personnalités et des comportements.
Dido, orpheline bien plus mûre que ses neuf ans officiels, navigue avec assurance entre sa tante qui l'a élévée et le futur ex-mari de celle-ci, Giles. Giles, chanteur lyrique et Eliza, qui traîne une thèse de musicologie depuis des années, n'arrivent pas à se séparer franchement et définitivement. Il faudra le départ pour la Cornouailles d'Eliza et de Dido pour que tout se mette en marche ...
Patrick Gale nous fait ici découvrir le monde de la musique classique, ses egos surdimensionnés et ses faiblesses cachées, et explore avec délicatesse habituelle les tours et détours de l'amour. Une très jolie balade et un récit plein de revirements et de surprises, évitant avec soin les écueils des clichés. On tremble jusqu'au bout : qui repartira avec qui, qu'adviendra-t-il de tous ces personnages auxquels nous nous sommes attachés ? (A noter un personnage d'agriculteur particulièrement craquant !)
534 pages sans mièvrerie, où je ne me suis pas ennuyée une minute !
Patrick Gale , Une douce obscurité, 10/18
16/03/2009 | Lien permanent | Commentaires (13)
L'aérodynamique du porc
"J'aime assez cette sensation d'être rassasié et flapi."
Premier roman de mon chouchou Patrick Gale, L'aérodynamique du porc contient en germe des thèmes qui seront ensuite exploités et enrichis : les relations familiales, la découverte de l'amour homosexuel. Mêlant ici deux intrigues qui finiront par se nouer in extremis, ce roman, parfois un peu maladroit , parfois un peu bavard,fait la part belle à l'espièglerie et à la fantaisie un peu foutraque.
Comme d'habitude un très joli portrait de mère , avec laquelle je me suis trouvée un point commun : "Evelyn dormait la fenêtre ouverte car elle appréciait un lit bien chaud dans une pièce fraîche. Elle ouvrait toujours les rideaux avant de se coucher , de façon à être réveillée par le soleil. Ce matin-là , il se déversait à flots dans la pièce et elle s'éveilla au chant des oiseaux. elle s'habilla en vitesse et s'éclipsa."
Quant au porc du titre, il désigne en argot un policier (une des héroïnes est une jeune policière qui tarde à se reconnaître lesbienne) mais peut être compris de bien d'autres façons. à réserver aux inconditionnels sans doute.
26/06/2012 | Lien permanent
La mère toujours recommencée...
A l'occasion de son quarantième anniversaire, Will se voit offrirdes séances de psychanalyse par sa meilleure amie et un séjour enCornouailles par sa soeur.
Mine de rien, ces deux femmes viennentd'offrir à celui qui se considère comme un gay épanoui l'occasion deremonter le temps et de souvenir de vacances passées dans le mêmeendroit , quand il était enfant.
Le passé et le présent vonts'entrecroiser de manière subtile et symbolique car, tandis que Willremonte le temps, exhumant des souvenirs soigneusement refoulés, samère, atteinte par la maladie d'Alzheimer sombre peu à peu...
PatrickGale, avec beacoup de sensibilité et de maestria dans la constructionde son roman, évoque les fêlures d'une famille qui se veut ordinaire,même si, à son insu, le héros a facilité l'évasion d'un prisonnier...
Chronique d'un été , un bon gros roman à lire au coin du feu pour se souvenir que l'été existe ...
16/12/2006 | Lien permanent | Commentaires (21)
Page : 1