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Rose sainte nitouche
26/06/2010 | Lien permanent | Commentaires (11)
Rose sainte-nitouche
"A priori, le chien du jardinier ne manque de rien."
Parce qu'au fond elle a besoin de sécurité, parce qu'elle est très jeune aussi, Rose épouse Ned alors qu'elle est tombée follement amoureuse de Mylo. Eternel triangle qui se révèle en fait à géométrie plus complexe car Mary Wesley , à son habitude, va tout au long de son roman, éclairer d'un jour nouveau ses personnages en apparence si respectables mais si profondément attachés à jouir pleinement de la vie .
Les personnages féminins de Mary Wesley, en particulier Rose , sont d'une modernité extrême pour l'époque (la Grande-Bretagne de la 2nde Guerre mondiale). Comme les hommes elles s'octroient le droit d'avoir des amours contingentes, de vivre une vie sexuelle épanouie. Pour rien au monde Rose ne voudrait ressembler à sa mère qui, suppose-t-elle, n'a jamais connu d'orgasme et a vécu sa grossesse dans le dégoût de son corps. Cette femme qui ne s'épanouira que , quand elle sera -enfin- devenue veuve. Un bon mari est un mari mort.
Cet aspect corporel,, Wesley en parle de manière franche mais sans jamais tomber dans le graveleux ou la trivialité. La contraception, ou plutôt son absence est-elle aussi évoquée mais le milieu social dans lequel évolue Rose facilite bien la vie, même dans certaines circonstances qui pourraient devenir dramatiques.
Là où Mary Wesley innove aussi c'est qu'elle suit son personnage de son extrême jeunesse à une vieillesse déjà bien avancée. L'amour et le temps ne font souvent pas bon ménage, les contes de fées s'arrêtent là où la vie conjuguale commence, mais Mary Wesley qui a commencé à écrire à l'âge de 70 ans, entend bien nous montrer que les personnes âgées ne sont pas quantité négligeable, y compris dans le domaine amoureux.
L'évolution psychologique de Rose est-elle aussi très intéressante, de jeune fille timide elle devient peu à peu une femme qui sait manipuler son mari , riposter de manière efficace à l'égoïsme forcené et au sans gêne de prétendus amis , prend de l'assurance, s'émancipe ,comprend au fil du temps "qu'on peut fonctionner sur plusieurs plans à la fois", car "qu'elle fût trop docile pour être au-dessu sde tout soupçon l'horripila, lui mit en tête des idées qui n'y étaient pas avant, des idées qu'elle allait ensuite mettre en pratique."
L'auteure nous montre aussi avec beaucoup de franchise et parfois de crudité les moindres pensées de ses personnages,pas de bons sentiments !, mais tout cela est contrebalancé par un humour souvent féroce, une insolence chic et un dynamisme contagieux ! Vite, laissez-vous séduire par Rose !
Rose, Sainte-nitouche, Mary Wesley, editions Heloïse d'Ormesson, traduit de l'anglais par Michèle Albaret, 463 pages so british !
Un grand merci à Clarabel pour le prêt !
Du même auteur, sorti en poche, La pelouse de camomille, tout aussi savoureux !, Billet ici.
Ilne reste plus qu'à espérer que seront bientôt réédités trois autres romans dont je vous parlais rapidement ici !
10/08/2009 | Lien permanent | Commentaires (18)
De l'influence des livres...
Août 1939. Les cinq neveux et nièce de Richard et Helena se retrouvent en Cornouailles dans une sorte d'Eden symbolisée par La pelouse de camomille dui donne son titre au roman de Mary Wesley.
Quand la guerre éclate, bien sûr elle bouleverse tout et comme le dit Helena bien des années plus tard:
"-Voilà une chose que je dois à la guerre.
- Quoi?
-Les livres, plein de livres. On ne trouvait pas de serviettes hygiéniques, mais des livres, ça oui. Des gens comme moi se sont mis à lire: nos esprits se sont assouplis, en même temps que nos moeurs se relâchaient."
Et en effet des personnalités riches et complexes vont se révéler, des ménages à trois vont se former dans une indifférence quasi générale..Chacun des personnages fait preuve d'une franchise à la fois désarçonnante et jubilatoire ; ainsi Helena parlant de son mari doté d'une jambe artificielle: "Son handicap, c'était d'être un vrai casse-pieds."
A propos d'une de ses nièces qui ne se cache pas d'avoir fait un mariage d'intérêt , elle remarque:"Elle est imprévisible. Je lui connais des moments d'altruisme."
Mary Wesley manie avec brio cet humour britannique teinté d'unecruauté réjouissante pour le lecteur. Elle a le chic pour nousprésenter avec aplomb des comportement qu' ordinairement la morale réprouve comme étant tout à fait normaux et nous acceptons sa vision des faits sans broncher, le sourire aux lèvres, tant son talent est grand... Un régal !!!
Les Editions Héloïse d'Ormesson ont l'excellente idée de rééditer aujourd'hui ce roman de Mary Wesley, l'occasion de (re) découvrir l'oeuvre de cette grande écrivaine anglaise.
Ps: désolée pour les caractères gras que je ne parviens pas à faire disparaître !
05/06/2008 | Lien permanent | Commentaires (13)
Sucré, salé, poivré...
Ainsi s'appelle l'un des trois romans de Mary Wesley que je relis chaque été. Les deux autres sont Une expérience enrichissante et Souffler n'est pas jouer. Peut être aurez-vous un peu de mal à les trouver (vive internet! (et les bibliothèques)) mais ils en valent vraiment la peine. Dans la série des anglaises impertinentes et totalement politiquement incorrectes, Mary Wesmey est la reine. Oser écrire sur le suicide, la mort d'un compagnon et d'un enfant, ou d'une femme qui fait commerce de ses charmes et de ses talents de cuisinière, le tout avec humour et malice n'est pas à la portée de tout le monde. D'autant que l'auteur a le don de croquer ses personnages et de nous les rendre attachants. Un vrai bonheur de lecture !
10/07/2006 | Lien permanent
Sucré, salé, poivré
"Les vipères font de très bonnes mères."
Paru en Grande Bretagne en 1985, sorti pour la première fois en France en 1993, Sucré salé, poivré fait partie depuis cette date de mes romans chouchous de Mary Wesley .
Hébé, mère célibataire, un sacré défi à l'époque, choisit d'assurer sa subsistance de manière originale et audacieuse, faisant fi des convenances . De quelle manière ? Je vous laisse le plaisir de le découvrir dans ce roman délicieusement amoral !
Un pur délice british qui envoie valser avec jubilation les codes de la bonne société !
Les éditions Héloïse d'Ormesson font œuvre de salubrité publique en rééditant ce roman !
23/06/2015 | Lien permanent | Commentaires (10)
La Resquilleuse / souffler n'est pas jouer
"-Quelle drôle de vieille bonne femme !"
Veuve depuis trois ans, Matilda , sans attaches, même animales, a décidé de mettre fin à ses jours après un dernier pique-nique épicurien. Las ! Un matricide maladroit va lui mettre des bâtons dans les roues, empêchant ainsi son funeste projet.
C'est à une expérience bizarre que je me suis livrée en (re) lisant ce roman de Mary Wesley. Je l'avais dévoré il y a une dizaine d'années, m'attachant surtout au côté impertinent et cocasse de cette "vieille dame" (elle a abordé les rives de la cinquantaine , arbore fièrement des cheveux blancs, dénigrant avec une belle ardeur ses fesses fripées mais s'autorisant néanmoins un bain de soleil entièrement nue sur la plage ) , parangon de la vieille anglaise excentrique et charmante.
Me rapprochant désormais de cet âge considéré comme canonique apparemment dans les années 80 (ce roman a été paru pour la première fois en grande Bretagne en 1983), j'ai davantage été touchée par cette femme qui avoue brutalement des faits de l'ordre de l'intime et qui découvre au fil de quelques semaines que son mari n'était sans doute pas celui qu'elle croyait. S'est-elle voilé la face comme le suggère l'un des personnages ? En tout cas sa franchise concernant ses relations avec ses grands enfants est décapante et en choquera plus d'un.
Mary Wesley, comme à son habitude s'amuse à destabiliser son lecteur, le faisant passer du rire à l'émotion en un clin d'oeil et , bien évidemment, on en redemande !
La Resquilleuse,( Jumping the Queue) traduit de l'anglais par Michèle Albaret, paru chez Flammarion en 1994 sous le titre Souffler n'est pas jouer, Heloïse d'Ormesson 2011, 286 pages acidulées.
14/06/2011 | Lien permanent | Commentaires (8)
La resquilleuse/souffler n'est pas jouer ...en poche
"-Quelle drôle de vieille bonne femme !"
Veuve depuis trois ans, Matilda , sans attaches, même animales, a décidé de mettre fin à ses jours après un dernier pique-nique épicurien. Las ! Un matricide maladroit va lui mettre des bâtons dans les roues, empêchant ainsi son funeste projet.C'est à une expérience bizarre que je me suis livrée en (re) lisant ce roman de Mary Wesley. Je l'avais dévoré il y a une dizaine d'années, m'attachant surtout au côté impertinent et cocasse de cette "vieille dame" (elle a abordé les rives de la cinquantaine , arbore fièrement des cheveux blancs, dénigrant avec une belle ardeur ses fesses fripées mais s'autorisant néanmoins un bain de soleil entièrement nue sur la plage ) , parangon de la vieille anglaise excentrique et charmante.
Me rapprochant désormais de cet âge considéré comme canonique apparemment dans les années 80 (ce roman a été paru pour la première fois en grande Bretagne en 1983), j'ai davantage été touchée par cette femme qui avoue brutalement des faits de l'ordre de l'intime et qui découvre au fil de quelques semaines que son mari n'était sans doute pas celui qu'elle croyait. S'est-elle voilé la face comme le suggère l'un des personnages ? En tout cas sa franchise concernant ses relations avec ses grands enfants est décapante et en choquera plus d'un.
Mary Wesley, comme à son habitude s'amuse à destabiliser son lecteur, le faisant passer du rire à l'émotion en un clin d'oeil et , bien évidemment, on en redemande !
14/06/2013 | Lien permanent | Commentaires (7)
le tag qui révèle des choses qu'il aurait mieux valu taire...
Je courbais le dos, mais Théoma m'a quand même repérée et taguée!
1. A quel livre dois-tu ton premier souvenir de lecture?
Le secret de Calinou, d'Aline Ortholan, bibliothèque rose, lu , relu et rerelu. Une histoire d'adoption, tendre et juste. D'ailleurs à l'époque je relisais beaucoup . Peut être devrais-je le faire davantage...Voilà ce que c'est que d'avoir trop de livres à disposition, on se disperse...
2. Quel est le chef-d'œuvre "officiel" qui te gonfle?
Sans hésitation, L'éducation sentimentale de Flaubert. J'avais adoré Salammboô et passer ensuite à ce monument de niaiserie et de platitude, ... Je lui ai redonné sa chance bien plus tard, mais non, impossible.
3. Quel classique absolu n'as-tu jamais lu?
Dostoïevski, plus Proust où je me suis définitivement arrêtée à la moitié du troisième volume de la Recherche.
4. Quel est le livre, unanimement jugé mauvais, que tu as "honte" d'aimer? Euh non, je ne vois pas...
5. Quel est le livre que tu as le sentiment d'être la seule à aimer? la femme gauchère de Peter Handke. Un auteur un peu oublié aujourd'hui...
6. Quel livre aimerais-tu faire découvrir au monde entier? Le chasseur de têtes de Thimoty Findley, impossible d'écrire dessus alors que ce livre est formidable !
7. Quel livre ferais-tu lire à ton pire ennemi pour le torturer? Cf la réponse 2 bien sûr!:)
8. Quel livre pourrais-tu lire et relire?Sucré, salé, poivré de Mary Wesley.
9. Quel livre faut-il lire pour y découvrir un aspect essentiel de ta personnalité? Poésie, sexe et mélancolie de Binnie Kirshenbaum, tout un programme!:) et aussi Souffler n'est pas jouer de Mary Wesley.Je risque pas grand chose, vous ne devez pas être nombreuses, vu votre âge tendre les filles, à les avoir lus!:)
10. Quel livre t'a fait verser tes plus grosses larmes? A quand les bonnes nouvelles ? de Kate Atkinson.
11. Quel livre t'a procuré ta plus forte émotion érotique? Un livre de nouvelles sud-américaines dont j'ai évidemment oublié le nom et l'auteur, sorry ! Aux éditions du serpent à plumes , si je me souviens bien...
12. Quel livre emporterais-tu sur une île déserte? Le Journal de Jules Renard, depuis le temps que je dois l'acheter...Là au moins, j'aurais le temps de le lire.
13. De quel livre attends-tu la parution avec la plus grande impatience?Un livre de Mary Wesley chez Héloïse D'ormesson qui a entrepris leur réédition (excellente idée) et bien sûr , s'il est traduit en français le troisième tome des aventure de Stoney Cahloun, sans oublier un nouveau Kate Atkinson et la traduction du dernier Anna Enquist...
14. Quel est selon toi le film adapté d'un livre le plus réussi? 37°2 le matin, puisqu'il m'a donné envie de découvrir le livre de Djian et donc le plus beau roman d'amour du XXème siècle pour moi, oui, rien que ça!:)
Bon, je devrais être la dernière mais s'il y en a qui sont passés entre les gouttes qu'ils lèvent le doigt !:)
23/10/2009 | Lien permanent | Commentaires (26)
Taguée je fus...
...par Dame Juliette qui l'a été par Lo qui a créé un tag Armande si j'ai bien tout compris (la neige a flingué les deux neurones qui me restaient).
Il faut donc choisir cinq livres à offrir à cinq personnes. Je vous préviens en ce moment je ressemble plutôt au croisement d'un bouledogue anglais et du Professeur Rogue, ça risque donc d'être des cadeaux empoisonnés...
1/Pour tous : : Indignez-vous ! de Stéphane Hessel, Une injonction salutaire.
2/ Pour les accros aux dîners presque parfaits (j'en suis surtout pour l'ambiance entre les candidats) Petits dîners pour les bluffer de Martine Camillieri et Angélique Villeneuve. Plein de belles photos et d'idées originales pour pimenter les repas : je suis fan du dîner palindrome qiui commence par la fin et accueille les invités avec une table donnant à entendre que la fête est finie (pas encore osé le mettre en pratique...).
3/Pour une grand-mère indigne (et celles qui rêvent de l'être): tous les Mary Wesley, en particulier Souffler n'est pas jouer, où un ingrédient très particulier donne une saveur inoubliable à une salade...
4/ Pour les hommes qui se piquent de poésie : Baltiques de Tomas Tranströmer. trois vers de lui et ils iront se coucher .
"Un renne en plein soleil
Les mouches cousent et cousent encore
son ombre sur le sol."
5/ Pour celles dont la perspective de supporter leur famille ravive l'insécurité: Hymnes à la haine de Dorothy Parker.
" Je hais les fêtes :
Elles réveillent en moi ce que j'ai de pire..."
Je te claque la bise, Dorothy , où que tu sois !
La suite à qui voudra ! je ne ferai pas de jaloux !
03/12/2010 | Lien permanent | Commentaires (14)
15 en 15
Top chrono, c'est parti ! A la demande de Cuné voici donc les 15 noms d'auteur qui me viennent à l'esprit en 15 minutes :
*Kate Atkinson, tout. La monomanie est mon péché mignon.
*Gerard Donovan, pour Julius of course mais en février un recueil de nouvelles va paraître, yesss !
* Colette , pour sa langue drue et charnue.
*Haruki Murakami, Chroniques de l'oiseau à ressort, il ne s'y passe presque rien et on reste fasciné.
* Mary Wesley, Sucré, salé poivré, Une expérience enrichissante. Où comment sourire même des sujets les plus graves .
* Steinunn Sigurdardottir, La place du coeur, un road-book islandais durant lequel une mère et sa fille tentent de refaire connaissance.
*Doris lessing, tout jusqu'au premier tome de ses mémoires. Là j'ai eu un peu de mal à digérer le fait qu'elle ait laissé ses enfants à son premier mari.
* Duras, qui , n'en déplaise à Desproges, n'a pas écrit que des conneries (sauf sur la fin mais l'éditeur a une part de responsabilité...)
*Zola, dévoré à l'adolescence ( en ce moment Dame Cuné et Dominique font des piqûres de rappel très efficaces...)
* Anne fine , ses romans pour adultes et son trop craquant Tuffy.
* les premiers romans d'Helen Dunmore (en particulier Un été vénéneux)
*Timothy Findley, Le chasseur de têtes, le premier , je crois à faire intervenir des personnages de fiction dans la réalité.
*Jane Gardam, L'héritière de Robinson, les premiers romans des éditions Autrement étaient une mine !
*Michael Cunningham, Les Heures juste parfait.
*Clare Morrall, Couleurs pour son extrême sensibilité.
Les représailles des autres occupants de l'étagère des indispensables ne sauraient tarder ...
En attendant j'attends la copie de Ptitlapin et de Libouli et de tous ceux qui voudront bien !
14/11/2010 | Lien permanent | Commentaires (23)
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