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Oeil-de-chat

"Les jeunes femmes ont besoin de faire preuve d'injustice, cela fait partie de leurs rares moyens de défense."

A l'occasion d'une rétrospective de son oeuvre picturale dans la ville de son enfance, Toronto, Elaine Risley, la narratrice , revient en constant allers retours sur son passé. D'enfant sauvageonne , peu rompue aux moeurs féminines car plus à l'aise avec son frère aîné, Elaine a dû faire face au comportement  que de nos jours on qualifierait de harcelant de prétendues amies et d'une en particulier , Cordelia. Mais , comme cette bille changeante, l'oeil de chat, qui donne son titre au roman, le passé est un kaléidoscope où les rôles sont souvent interchangeables car personne n'est innocent.41yk97Aq16L._SL500_AA300_.jpg
L'itinéraire de cette peintre, sa vision de ses rapports avec les hommes, les femmes dans un univers en profonde mutation , après guerre au Canada sont extrêmement intéressants, non seulement du point de vue historique mais aussi psychologique. On y retrouve ici , comme dans La voleuse d'homme, le motif de la meilleure amie qui peut se révéler tout à fait nocive mais ,chez Margaret Atwood, les rôles ne sont pas distribués une fois pour toutes.
La structure éclatée de ce roman ne déroute jamais le lecteur mais lui ménage cependant de vraies montagnes russes émotionnelles parfaitement maîtrisées. Un portrait de femme qui fait fi des poncifs et avance robustement.

Oeil-de-chat, Margaret Atwood, traduit de l'anglais(canada) par Hélène Filion, Robert Laffont, pavillons poche, 674 pages qui ne doivent pas effrayer car ce volume, certes épais, se cale bien en mains !

Merci à BoB et aux éditions Robert Laffont.

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”Il voulait savoir comment elle fonctionnait.”

Envie de vous (re) plonger dans les sixties ? Alors vite précipitez-vous sur La femme comestible de la candienne anglophone Margaret Atwood !"69 année érotique" nous susurrait alors Jane B., mais rien de tel dans ce roman où les femmes portent encore des gaines , même si elles n'ont pas de problèmes de poids, engoncées qu'elles sont dans un moralisme dévastateur ; une époque où la pilule est autorisée mais soupçonnée par certaines de modifer leur personnalité et où des propriétaires d'appartement veillent farouchement sur la bonne moralité de leurs locataires femelles.418cGLiGVdL._SL500_AA240_.jpg
Se marier et enchaîner les grossesses ? faire un enfant toute seule ? En tout cas certainement pas devenir une de ces vierges en col blanc avec lesquelles elle travaille ! Irrésolue, Marian a parfois des réactions impulsives qui traduisent son mal-être, mais tout va s'accélérer quand ses fiançailles avec Peter vont devenir officielles. La jeune femme va rejeter la nourriture , non pas parce qu'elle se trouve trop grosse, mais par un rejet beaucoup plus viscéral que cela ,rejet qu'elle ne contrôle d'ailleurs pas.
La première partie du roman , je l'ai d'abord envisagée un peu à la manière d'un document sociologique mais très vite Marian et tous les gens qui gravitent autour d'elle me sont devenus familiers.
La construction du roman, en parfaite adéquation  avec l'évolution de la jeune femme , m'a séduite et j'ai particulièrement apprécié l'humour décapant de Margaret Atwood( après cette lecture, vous n'envisagerez plus votre passage chez le coiffeur de la même façon, je vous le garantis ! ).
Un roman que j'ai dévoré le sourire aux lèvres car hommes et femmes y sont croqués sans façons, avec un humour corrosif et efficace.

La femme comestible. Magaret Atwood.521 pages . Editions Robert Laffont, collection Pavillons poche.

 

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Mort en lisière

"Selon son bon plaisir, elle mettait le feu aux toits et s'enfuyait avec le butin."

Elles attaquent fort les nouvelles de Margaret Atwood ! Pour ferrer le lecteur et l'embarquer dans ces récits traitant des relations hommes /femmes avec le regard aigu que l'on connaît à la grande écrivaine canadienne.
Ce sont des mondes disparus, les années 60/70, mais les situations ont-elle vraiment évolué? A la journaliste qui a réussi, est devenue une vedette du petit écran, un ami confie: "Ils veulent savoir si tu portes des dessous de caoutchouc. Si tes crocs brillent la nuit. Si tu es vraiment une super salope. Alors Percy se met à bafouiller et dit qu'il t'arrive de te montrer sympa."Toute ressemblance...
En outre, "C'était ce qu'ils voulaient : se libérer du monde de leurs mères, du monde des précautions, des fardeaux, du destin et des lourdes contraintes que les femmes faisaient peser sur la chair.Ils voulaient une vie sans conséquences. jusqu'à une époque récente, ils étaient parvenus à leurs fins." Mais le monde finit par rattraper les inconséquents et leurs vies basculent soudain...Les femmes ne sont pas pour autant des victimes, elles ne sont pas dupes ,sont pleines d'énergie ,savent lutter mais soudain, leurs forces semblent laminées, anéanties et le pire, ou quelque chose qui pourrait l'être, advient...414XjjIATdL._SL500_AA240_.jpg
Constat doux-amer qu'il faut prendre le temps de savourer à petites doses.

Mort en lisière, Margaret Atwood, pavillons poche, 371 pages toujours actuelles.

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C'est le coeur qui lâche en dernier

"Vous voulez qu'on vous confisque vos décisions pour ne pas être responsable de vos actes ? C'est parfois tentant, vous le savez."

Pour échapper à la crise économique qui les frappe de plein fouet et les contraint à dormir dans leur voiture, Stan et Charmaine intègrent la ville pimpante de Consilience qui accueille le Projet. La solution pour réduire le chômage ? Accepter de travailler un mois en prison à Positron, puis réintégrer la vie civile, dans une ambiance très années 50, films lénifiants et chanson de Doris Day en boucle, où l'on occupera un autre poste. Dans un souci de rationalité, la maison sera occupée alternativement par deux couples, qui ne devront jamais se rencontrer.margaret atwood
Évidemment, un grain de sable va se glisser dans les rouages, Stan va tomber fou de désir pour la femme qui occupe en alternance son foyer, sans l'avoir jamais vue et, petit à petit, le bel ordonnancement va révéler  une réalité bien plus déplaisante.
Située dans un futur très proche, cette dystopie possède une rare caractéristique pour ce genre de texte: elle est très drôle. On sent que Margaret Atwood s'est beaucoup amusée à balancer son personnage de blonde pas si écervelée que cela, Charmaine, et son amoureux bougon et pusillanime, Stan, dans un maelstrom d'événements qui, tout en pointant les dysfonctionnements de nos sociétés, fait aussi la part belle à une certaine folie jubilatoire. à découvrir sans plus attendre !

C'est le cœur qui lâche en dernier, Margaret Atwood,  traduit de l'anglais (canada) par Michèle ALBARET-MAATSCH , Robert Laffont 2017., 450 pages pleines de folie !margaret atwood

De la même autrice: clic, sans oublier La servante écarlate qui , suite au succès de la série, vient de ressortir en Pavillons Poche.margaret atwood

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Les testaments

"Les uniformes, les insignes, les épinglettes, ça te raidit l'échine. Ici, les ramollos n'ont pas droit de cité ! "

Un testament olographe et des transcriptions de deux témoins (369A et 369 B), documents émis par des femmes,  constituent cette suite de La Servante écarlate, cette dystopie où une théocratie puritaine a été instaurée dans une partie des États-Unis. Là,  les femmes en sont réduites à leur rôle de reproductrices, de servantes , d'épouses ou de Tantes, instruisant les plus jeunes et les formatant.margaret atwood
Très vite, on peut  identifier celles qui sont à l'origine de ces textes, les liens qui les unissent et qui vont permettre de suivre de l'intérieur et au plus haut niveau, ou presque, la mise en place de ce régime autoritaire.
Là où le premier volume était quasiment étouffant, ici une éclaircie se devine, car le régime, gangréné par les corruptions en tous genres, est sur le point d'être détruit de l'intérieur, ou de l'extérieur, voire des deux côtés.
La construction alternée est justifiée d'un point de vue historique à la toute fin du texte et Margaret Atwood, si elle fait la part belle aux sentiments de ses héroïnes, crée une véritable tension tout au long du roman par le jeu des trahisons , des manipulations qui jalonnent son récit et le rendent tout à fait passionnant.
Une habile pirouette lui permet aussi de ne pas tomber dans la sentimentalité tout en éclairant le devenir de ses personnages. Une réussite.

Les testaments, Margaret Atwood, Robert Laffont 2049, traduit de l’anglais (canada) par Michèle Albaret-Maatsch, 532 pages passionnantes.

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C'est le coeur qui lâche en dernier...en poche

"Vous voulez qu'on vous confisque vos décisions pour ne pas être responsable de vos actes ? C'est parfois tentant, vous le savez."

Pour échapper à la crise économique qui les frappe de plein fouet et les contraint à dormir dans leur voiture, Stan et Charmaine intègrent la ville pimpante de Consilience qui accueille le Projet. La solution pour réduire le chômage ? Accepter de travailler un mois en prison à Positron, puis réintégrer la vie civile, dans une ambiance très années 50, films lénifiants et chanson de Doris Day en boucle, où l'on occupera un autre poste. Dans un souci de rationalité, la maison sera occupée alternativement par deux couples, qui ne devront jamais se rencontrer.margaret atwood
Évidemment, un grain de sable va se glisser dans les rouages, Stan va tomber fou de désir pour la femme qui occupe en alternance son foyer, sans l'avoir jamais vue et, petit à petit, le bel ordonnancement va révéler  une réalité bien plus déplaisante.
Située dans un futur très proche, cette dystopie possède une rare caractéristique pour ce genre de texte: elle est très drôle. On sent que Margaret Atwood s'est beaucoup amusée à balancer son personnage de blonde pas si écervelée que cela, Charmaine, et son amoureux bougon et pusillanime, Stan, dans un maelstrom d'événements qui, tout en pointant les dysfonctionnements de nos sociétés, fait aussi la part belle à une certaine folie jubilatoire. à découvrir sans plus attendre !

C'est le cœur qui lâche en dernier, Margaret Atwood,  traduit de l'anglais (canada) par Michèle ALBARET-MAATSCH ,

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La servante écarlate...en poche

"Je regrette qu'il y ait tant de souffrance dans cette histoire. Je regrette qu'elle soit en fragments, comme mon corps pris sous un feu croisé ou écartelé de force. Mais je ne peux rien faire pour la changer."

Théocratie, la République de Gilead , pour pallier la baisse tragique de la fécondité, a mis en place toute une série de stratégies  et une ségrégation de la société, en particulier des femmes.margaret atwood
La narratrice, Servante vêtue de rouge, dont nous ne connaîtrons jamais le vrai prénom, est nommée Defred, "patronyme composé de l'article possessif et du prénom du monsieur en question", c'est à dire du Commandant au service duquel elle est entrée et qui pouvait donc varier. Mais plus que son identité, c'est son corps qui est nié. En effet, les Servantes sont chargées d'assurer la postérité des membres de la classe dirigeante, dans des conditions qui ramènent ces femmes au rang d'objets purement fonctionnels.
Au fur et à mesure du récit, nous découvrons, effarés, le fonctionnement de cette société et la manière dont elle s'est mise en place. Certaines pages (la 290 par exemple) semblent cruellement d'actualité.
Dystopie glaçante, La Servante écarlate, comme le précise Margaret Atwood dans la postface de cette édition, n'utilise "rien que l'humanité n'ait déjà fait ailleurs ou à une autre époque , ou pour lequel la technologie n'existerait pas déjà." pour mieux renforcer la crédibilité de son texte et le rendre d'autant plus puissant. Mission accomplie dans une langue superbe et une construction imparable.

à (re)lire de toute urgence.

J'avais lu une première fois ce roman quand il était sorti pour la première fois en France en 1987, mais j'avoue qu'alors il n 'était pas autant entré en résonances avec les préoccupations que j'avais à l'époque et le monde dans lequel nous vivions.

La servante écarlate, Margaret Atwood, Robert Laffont Pavillons poche 2017, 522 pages bruissantes de marque-pages. Un indispensable et un classique.

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Neuf contes...en poche

"Pour se défendre, elle a expliqué que le Premier Ministre Mackenzie King était convaincu que sa mère s’était réincarnée dans son terrier irlandais, et que personne n'avait trouvé ça bizarre à l'époque. Tony s'est abstenue de faire remarquer que si personne n'avait trouvé ça bizarre à l'époque, c'était simplement parce que personne ne le savait. Mais après coup, oui, ils avaient trouvé ça carrément bizarre."

"Ces neuf contes ont une dette envers les contes à travers les âges." et "ils s'écartent ne serait-ce que très légèrement , du domaine des jours et des œuvres réalistes", nous précise Margaret Atwood dans ses Remerciements en fin de volume.
Effectivement, quelqu'un qui, au vu du titre et de la couverture, s'attendrait à des contes traditionnels avec lutins , fées et farfadets ne pourrait qu'être déçu. Mais ceux qui, comme moi, sont plus friands de l’œuvre de Margaret Atwood que de l'univers féérique en feront leur miel.
A chaque fois, l'auteure fait preuve d'une inventivité roborative en changeant le point de vue attendu. Ainsi les trois premiers textes envisagent l'évolution de différents personnages qui prendront tour à tour la parole.  Qui du  jeune poète  des années 60 , promis à un bel avenir, ou de l'écrivaine de Fantasy que le premier envisage de manière plus que goguenarde, s'en sortira le mieux ?
Il est aussi question de création, d'amour et de réussite dans La main Morte t'aime qui revisite un pacte pire qu'avec le diable: celui avec des amis flanqués d'avocats...Car l'univers d'Atwood n'est pas dénué d'humour, loin s'en faut , même si cet humour est souvent noir.margaret atwood
Atwood prend un main plaisir à nous montrer les caprices d'un destin en apparence cruel , mais qu'on peut ré-envisager de manière plus positive, surtout pour ses personnages féminins. Elle met ainsi en scène deux personnages de "veuves noires", aux motivations et aux méthodes très différentes. On jubile, on se régale mais on grince aussi des dents avec le dernier texte, dystopie qui pourrait avoir lieu demain. Quant à Je rêve de Zénia aux dents rouges et brillantes, il m'a permis de retrouver avec un très grand bonheur les personnages d'un roman lu et relu : La voleuse d'hommes.
Et l'univers du conte ? Il apparaît par touches discrètes, par le biais de l'univers de fantasy qu'a créé Constance, par des lutins apparaissant à une vieille dame, mais rien de grave: ce n'est qu'un symptôme médical. Le monde réel et la dimension fantastique s'interpénètrent aussi, mais de manière subtile. On fait le choix de croire en la réincarnation, mais de manière intermittente et seul le texte Lusus Naturae envisage vraiment un personnage qui pourrait relever du monde du conte, mais présenté comme victime d'une maladie hors-normes.

Un pur régal traduit de l'anglais (canada) par Patrick Dusoulier. Robert Laffont 2018, 318 pages à lire et relire.

Et zou, sur l'étagère des indispensables.

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Neuf contes

"Pour se défendre, elle a expliqué que le Premier Ministre Mackenzie King était convaincu que sa mère s’était réincarnée dans son terrier irlandais, et que personne n'avait trouvé ça bizarre à l'époque. Tony s'est abstenue de faire remarquer que si personne n'avait trouvé ça bizarre à l'époque, c'était simplement parce que personne ne le savait. Mais après coup, oui, ils avaient trouvé ça carrément bizarre."

"Ces neuf contes ont une dette envers les contes à travers les âges." et "ils s'écartent ne serait-ce que très légèrement , du domaine des jours et des œuvres réalistes", nous précise Margaret Atwood dans ses Remerciements en fin de volume.
Effectivement, quelqu'un qui, au vu du titre et de la couverture, s'attendrait à des contes traditionnels avec lutins , fées et farfadets ne pourrait qu'être déçu. Mais ceux qui, comme moi, sont plus friands de l’œuvre de Margaret Atwood que de l'univers féérique en feront leur miel.margaret atwood
A chaque fois, l'auteure fait preuve d'une inventivité roborative en changeant le point de vue attendu. Ainsi les trois premiers textes envisagent l'évolution de différents personnages qui prendront tour à tour la parole.  Qui du  jeune poète  des années 60 , promis à un bel avenir, ou de l'écrivaine de Fantasy que le premier envisage de manière plus que goguenarde, s'en sortira le mieux ?
Il est aussi question de création, d'amour et de réussite dans La main Morte t'aime qui revisite un pacte pire qu'avec le diable: celui avec des amis flanqués d'avocats...Car l'univers d'Atwood n'est pas dénué d'humour, loin s'en faut , même si cet humour est souvent noir.
Atwood prend un main plaisir à nous montrer les caprices d'un destin en apparence cruel , mais qu'on peut ré-envisager de manière plus positive, surtout pour ses personnages féminins. Elle met ainsi en scène deux personnages de "veuves noires", aux motivations et aux méthodes très différentes. On jubile, on se régale mais on grince aussi des dents avec le dernier texte, dystopie qui pourrait avoir lieu demain. Quant à Je rêve de Zénia aux dents rouges et brillantes, il m'a permis de retrouver avec un très grand bonheur les personnages d'un roman lu et relu : La voleuse d'hommes.
Et l'univers du conte ? Il apparaît par touches discrètes, par le biais de l'univers de fantasy qu'a créé Constance, par des lutins apparaissant à une vieille dame, mais rien de grave: ce n'est qu'un symptôme médical. Le monde réel et la dimension fantastique s'interpénètrent aussi, mais de manière subtile. On fait le choix de croire en la réincarnation, mais de manière intermittente et seul le texte Lusus Naturae envisage vraiment un personnage qui pourrait relever du monde du conte, mais présenté comme victime d'une maladie hors-normes.

Un pur régal traduit de l'anglais (canada) par Patrick Dusoulier. Robert Laffont 2018, 318 pages à lire et relire.

Et zou, sur l'étagère des indispensables.

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Fiasco ! Des écrivains en scène

Joanathan Coe, Margaret Atwood, Julian Barnes anthologie,humour,robin robertsonsont quelques uns des écrivains qui se livrent ici à des confessions hilarantes concernant leurs revers en littérature ,côté média ou relations avec leur éditeur.
Rien ne leur est épargné: des repas payés en tickets restau, ce qui est un tue-glamour des plus efficaces, des conférences données devant un public souvent bienveillant mais extrêment clairsemé, sans compter ce que Claire Messud lors de ses débuts apprendra très rapidement: "Les gens ne veulent pas être des losers, ils ne veulent même pas en connaître."
Certains auteurs, non traduits en français, mériteraient de l'petre de toute urgence tant ils font preuve d'une autodérison des plus efficaces, que ce soit Matthew Sweeney qui apprendra à ses dépens qu'"Il est dangereux de surcharger un poème de "s". ou de se faire détartrer les dents d'un peu trop près avant une lecture." ou Simon Armitage qui concentre en une journée apocalyptique toutce qui peut arriver de pire à un écrivain  !
Laissons le mot de la fin à Rick Moody qui conclut ainsi son texte : "La vérité crevait les yeux: ma carrière d'écrivain était lancée ! Et fondée sur négligence, déception, malentendu, rancoeur familiale et fautes de frappe."
Un régal qui donne envie de découvrir en totalité l'anthologie dont sont extraits ces textes:

Hontes. Confession impudiques mises en scène par les auteurs, réunis par Robin Robertson et traduits par Catherine Richard ( 2006).anthologie,humour,robin robertson

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