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Du rififi dans le monde de l'art.
Voilà ce que c'est que d'avoir beaucoup aimé un roman d'un auteur : on risque la déception au suivant ! Toiles de maître, d'Hannelore Cayre, dont j'avais adoré Ground XO ne m'a pas autant convaincue.
J'aideviné très vite quel problème historique était sous-jacent, lespersonnages m'ont semblé manquer de relief, bref, je n'aurais pasdû commencer par le dernier roman en date (bien meilleur à mon avis)mais respecter l'ordre de parution, j'aurais alors pu écrire quel'écriteure d'Hannelore Cayre allait en se bonifiant ,( comme lecognac ? )
21/01/2008 | Lien permanent | Commentaires (10)
”Leibowitz : c'est la classe internationale en toute circonstance”
Christophe Leibowitz , avocat pénaliste commis d'office, barbote quasiment avec délices dans le monde crapoteux des dealers et des proxénètes sans envergure. Pourquoi, après avoir flirté avec le luxe, va-t-il se retrouver à croupir en prison, à raconter les romans de Flaubert à un Albanais ? "-On dirait que tu éprouves du plaisir à être là, je me trompe ?
-Non, c'est possible. Personne ne pourra dire que je n'ai pas cherché à explorer toutes les facettes de ce métier."
Tour à tour berné et finaud, désabusé et plein d'allant,Leibowitz a le chic pour se fourrer dans les situations les plus tordues : "Et si j'avais accepté de rentrer dans ce coup foireux uniquement pour ne pas décevoir trois débiles auxquels je ne serrerais même pas la main si quelqu'un m'en donnait le choix ? "
Nous le suivons avec délices, le sourire aux lèvres, dans les arcanes parfois ubuesques de la justice, découvrant au passage les conditions de vie quasi moyenâgeuses de certaines prisons car, mine de rien, Hannelore Cayre donne des coups de griffe , sans jamais s'attarder lourdement. Les situations les plus sordides sont envisagées avec le plus grand naturel,normal, les avocats sont un peu blasés.La construction donne un peu le tournis au début mais très vite nous prenons nos marques et suivons avec une jubilation extrême les tribulations de cet avocat commis d'office qui parviendra, on s'en doute à retomber sur ses pattes ! Du rythme et du fond, de l'humour pour pimenter le tout, un cocktail réussi !
Premier opus des aventures de Christophe leibowitz qui viennent de paraître en un seul volume (Points seuil) qui réunit donc: Commis d'office, Tableaux de maîtres et Ground XO.
Adapté au cinéma par Hannelore Cayre avec le très beau Roschdy Zem, sortie en salle au printemps 2009 .
22/01/2009 | Lien permanent | Commentaires (11)
Le cognac, ça rap !
Prenez un avocat, Christophe Leibowitz, exerçant depuisbientôt 20 ans, un peu (désab)usé, mais, au fond, aimant follement lafaune bigarrée qu'il côtoie et défend. Son humour vachard n'épargnepersonne ,y compris lui même.
Tropsouvent imbibé, il doit sesoumettre à une mise à l'épreuve et trouve bien évidemment un moyenoriginal de "contourner" la thérapie : l'envoi de missives à sonthérapeute, missives déjantées où se donnent à lire autantdes fantasmes "fabriqués" pour plaire au psy que ses idées lesplus folles.
Le destin, bon prince, vient mettre du piquant dans samorne existence de défenseur de petits dealers en le faisant hériter...d'une marque de cognac! Aussitôt son imagination s'emballe : ilveut unir l'univers traditionnel du cognac charentais et celuiblingueballant des rapeurs-dealers. Usant de ses " relations", iltrouve bientôt un rapeur doué qui lui écrit aussitôt un texte prônantcyniquement l'accession à la richesse par le deal et par la mêmeoccasion vantant le cognac de Leibowitz rebaptisé Ground XO. Et là, la machine s'emballe...
L'auteure,Hannelore Cayre, elle même avocate, possède un style très visuel et quifait mouche. Le récit avance tambour battant mais se termine un peubrusquement, seule restriction que j'émettrai concernant ce roman que j'ai dévoré d'une traite, le sourire aux lèvres.
Ce romanétant le troisième d'une série mettant en scène le joyeusementcynique Leibowitz, il ne me reste plus qu'à dévorer les précédents ! (déjà sur ma PAL Toiles de maître)
De quoi passer un bon moment.
18/12/2007 | Lien permanent | Commentaires (15)
La daronne
"Nous étions entre nous, appartenant au grand flou des classes moyennes étranglées par ses vieux. C'était rassurant."
A part une brève parenthèse de bonheur marital, on ne peut pas dire que la vie de notre narratrice ait été marquée par la joie de vivre. Lasse d'être employée au noir par l’État comme interprète judiciaire, de n'avoir ni sécu ni retraite en vue, lasse d'avoir bossé pour payer les études de ses filles, puis maintenant pour l'EPHAD de sa mère, elle saisit l'opportunité de se glisser dans un monde qu'elle connaît bien pour le suivre via des écoutes téléphoniques : celui du trafic de drogue.
Et là, elle revit, jonglant avec la langue qu'elle connaît depuis l'enfance, "la langue d'avant Babel qui réunit tous les hommes", à savoir l'argent. Elle endosse avec jubilation l'identité de La daronne, délicieusement amorale, fustigeant notre société et ses hypocrisies. Usant d'une langue tour à tour soutenue puis argotique, "elle, au contraire, avait l’œil émerillonné de celles qui aiment le biff", Hannelore Cayre se régale visiblement à ponctuer son récit de remarques vachardes et délicieuses à nos yeux de lecteurs: "Je me suis très mal conduite avec lui, mais il faut dire que son honnêteté à toute épreuve en faisait un sacré boulet."
Enfin, une héroïne en colère, amorale et qui ne trouve pas son salut dans l'amooouuuur, voilà qui fait bien fou ! (Plein de femmes fortes d'ailleurs dans ce roman , chacune dans leur genre !).
Les billets de Cuné, Aifelle et Papillon m'avaient donné envie.
De la même autrice: clic
23/05/2017 | Lien permanent | Commentaires (7)
#RichesseOblige#NetGalley
"Il suffisait d'avoir lu Balzac, Zola ou Maupassant pour ressentir dans sa chair que ce début de XXIe siècle prenait des airs de XIX e."
Découvrant par hasard qu'elle est apparentée à une riche famille d'industriels, Blanche mère célibataire et , suite à un accident "coléoptère boiteux", va mener l'enquête et ainsi croiser le destin d'un de ses ancêtre, Auguste qui ,comme elle, faisait un peu tache dans la lignée.
En effet, ce jeune idéaliste avait reconnu comme sien l'enfant de celui qui avait été acheté pour le remplacer au service militaire (d'une durée de 9 ans!) et était mort à la guerre de 1870.
Grâce à ses amis hauts en couleurs et aux technologies modernes, Blanche va en quelques clics élaguer les branches de cet arbre généalogique de cette famille sans scrupules, où le seul langage qui se parle est l'argent.
Avec le talent et l'humour qu'on lui connaît, Hannelore Cayre alterne les périodes historique ,sans jamais perdre son lecteur en route, pour mieux lui signaler les similitudes sociales existant entre le XIX et le XXI e siècles.
Roman engagé, brassant des thèmes éclectiques (économiques, artistiques, féministes, écologiques...), Richesse oblige est un fabuleux pied de nez au dieu Argent , pied de nez dont on adorerait qu'il devienne réalité.
Un roman enthousiasmant qui file illico sur l'étagère des indispensables !
Éditions Metailié 2020
De la même autrice: clic
Cuné adore: clic !
Ai felle est aussi enthousiaste ! : clic
05/03/2020 | Lien permanent | Commentaires (5)
La daronne... en poche
"Nous étions entre nous, appartenant au grand flou des classes moyennes étranglées par ses vieux. C'était rassurant."
A part une brève parenthèse de bonheur marital, on ne peut pas dire que la vie de notre narratrice ait été marquée par la joie de vivre. Lasse d'être employée au noir par l’État comme interprète judiciaire, de n'avoir ni sécu ni retraite en vue, lasse d'avoir bossé pour payer les études de ses filles, puis maintenant pour l'EPHAD de sa mère, elle saisit l'opportunité de se glisser dans un monde qu'elle connaît bien pour le suivre via des écoutes téléphoniques : celui du trafic de drogue.
Et là, elle revit, jonglant avec la langue qu'elle connaît depuis l'enfance, "la langue d'avant Babel qui réunit tous les hommes", à savoir l'argent. Elle endosse avec jubilation l'identité de La daronne, délicieusement amorale, fustigeant notre société et ses hypocrisies. Usant d'une langue tour à tour soutenue puis argotique, "elle, au contraire, avait l’œil émerillonné de celles qui aiment le biff", Hannelore Cayre se régale visiblement à ponctuer son récit de remarques vachardes et délicieuses à nos yeux de lecteurs: "Je me suis très mal conduite avec lui, mais il faut dire que son honnêteté à toute épreuve en faisait un sacré boulet."
Enfin, une héroïne en colère, amorale et qui ne trouve pas son salut dans l'amooouuuur, voilà qui fait bien fou ! (Plein de femmes fortes d'ailleurs dans ce roman , chacune dans leur genre !).
13/02/2020 | Lien permanent | Commentaires (4)
La daronne...en poche
"Nous étions entre nous, appartenant au grand flou des classes moyennes étranglées par ses vieux. C'était rassurant."
A part une brève parenthèse de bonheur marital, on ne peut pas dire que la vie de notre narratrice ait été marquée par la joie de vivre. Lasse d'être employée au noir par l’État comme interprète judiciaire, de n'avoir ni sécu ni retraite en vue, lasse d'avoir bossé pour payer les études de ses filles, puis maintenant pour l'EPHAD de sa mère, elle saisit l'opportunité de se glisser dans un monde qu'elle connaît bien pour le suivre via des écoutes téléphoniques : celui du trafic de drogue.
Et là, elle revit, jonglant avec la langue qu'elle connaît depuis l'enfance, "la langue d'avant Babel qui réunit tous les hommes", à savoir l'argent. Elle endosse avec jubilation l'identité de La daronne, délicieusement amorale, fustigeant notre société et ses hypocrisies. Usant d'une langue tour à tour soutenue puis argotique, "elle, au contraire, avait l’œil émerillonné de celles qui aiment le biff", Hannelore Cayre se régale visiblement à ponctuer son récit de remarques vachardes et délicieuses à nos yeux de lecteurs: "Je me suis très mal conduite avec lui, mais il faut dire que son honnêteté à toute épreuve en faisait un sacré boulet."
Enfin, une héroïne en colère, amorale et qui ne trouve pas son salut dans l'amooouuuur, voilà qui fait bien fou ! (Plein de femmes fortes d'ailleurs dans ce roman , chacune dans leur genre !).
08/03/2018 | Lien permanent | Commentaires (6)
Les doigts coupés
"La vérité , c'est que vous mourez de peur que l'on découvre que vous ne servez absolument à rien ! "
Oli,femme de la préhistoire, est féministe sans le savoir. Elle se rebelle contre ce qu'on appelle pas encore le patriarcat qui veut lui interdire de chasser, rationne la nourriture des femmes, les cantonne aux soins des enfants et à l'assouvissement des besoins sexuels.
Elle le paie au prix fort, comme toutes celles qui ont osé déplaire aux hommes et se retrouve avec une main mutilée. Ces mains aux doigts coupés dont a retrouvé les empreintes dans des grottes.Mais Oli n'a pas l'intention de subir...
Ayant été passablement échaudée par un roman ,qui voulait faire de la chick litt, se déroulant à la même époque, c'est avec un peu d'appréhension que j'ai ouvert ce nouvel opus d'Hannelore Cayre.
Mais pas de souci, l'autrice de La Daronne sait à merveille nous plonger dans cette période,en prenant soin d'étayer ses dires par des précisions historiques et scientifiques. Elle nous rend proches ces personnages , à la fois si éloignés et pourtant qui nous ressemblent tant. 185 pages qui se lisent d'une traite et balaient tous les clichés misogynes sur la préhistoire.
Éditions Métaillié 2024.
Envoi de l'éditeur, sans rémunération pour cette chronique.
08/03/2024 | Lien permanent | Commentaires (5)
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