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Cruelles natures...en poche

Si Cruelles natures se donne d'abord des allures bucoliques avec son personnage d'écologue,jadis renommé, qui se balade dans la Brenne, consignant soigneusement les cadavres d'animaux qu'il rencontre en chemin, le lecteur qui se sera déjà frotté à l'univers de Pascal Dessaint sait bien que cette atmosphère brumeuse ne peut recéler que de noirs desseins... 514OnclyNgL._SL500_AA300_.jpg
En contrepoint, les paysages du Nord et quelques habitants de la région de Dunkerque, trois jeunes dont on devine rapidement qu'ils ne se contenteront pas de voyager par procuration avec les pigeons voyageurs, trois jeunes qui vont partir en vrille ...
Tout l'art du romancier sera d'arriver à croiser ces destins que tout semble éloigner et à semer mine de rien des indices destinés à nous montrer que tout n'est pas forcément comme nous le croyons car si "Après quelques instant de discussion et parfois même d'un seul regard, il semble qu'on est en mesure de tout percevoir de certains hommes et qu'il n'y a pas grand chose à espérer sous la surface. Pour d'autres, en revanche, tout se situe en profondeur. ceux-là ne se dévoilent jamais totalement et obligent à l'effort."
Fourmillant de noms d'oiseaux et de plantes, ce roman donne l'irrésistible envie de partir se promener dans la région évoquée mais l'auteur signale dans sa postface qu'il est resté "volontairement vague afin de préserver la tranquillité des hommes et des animaux".
Avec un seule tortue et une voiture, Dessaint arrive à créer un suspense tellement insoutenable que je n'ai pas résisté; je suis allée directement à la fin du livre pour voir si l'animal s'en sortait !

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”Sous le signe de la nature”

Envie d'une petite balade à Toulouse? alors suivons les traces Félix Dutrey , un flic pas comme les autres , tour à tour sombre et plein d'humour, entouré par une belle bande de frappadingues qui pratiquent leur métier avec une once  de dérision pour ne pas se laisser bouffer par la cruauté d'un monde où on peut tuer à cause d'un pot de moutarde, un monde où les animaux et les plantes ont de moins en moins de place.519MY7M9DHL
Le cycle de Félix Dutrey est en effet placé par Pascal Dessaint sous le signe  de la nature car l'auteur est très concerné  par les problèmes environnementaux. Très présents dans le  roman polyphonique Mourir n'est pas la pire des choses, ils le sont un peu moins dans les deux  suivants :Loin des humains, au rythme plus lent mais qui creuse510QnB_0hgL davantage la psychologie des personnages et les liens qui les lient. On les retrouve enfin dans Tu ne verras plus où la mort d'un taxidermiste nous entraînera dans un drôle  d'univers où  l'on trouve des poissons sous les jupes des touristes.
Dessaint évoque également au passage les dégâts causés par la catastrophe AZF car à se  préoccuper des problèmes de la nature on ne peut pour autant pas faire abstraction de ceux des hommes, leur destin étant liés.
Une  belle promenade en compagnie  d'un petit Paul mangeur de fleurs.516W4_b93JL

le site de l'auteur

Cruelles natures c'est

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Tu ne verras plus...en poche

Envie d'une petite balade à Toulouse? alors suivons les traces Félix Dutrey , un flic pas comme les autres , tour à tour sombre et plein d'humour, entouré par une belle bande de frappadingues qui pratiquent leur métier avec une once  de dérision pour ne pas se laisser bouffer par la cruauté d'un monde où on peut tuer à cause d'un pot de moutarde, un monde où les animaux et les plantes ont de moins en moins de place.
Le cycle de Félix Dutrey est en effet placé par Pascal Dessaint sous le signe  de la nature car l'auteur est très concerné  par les problèmes environnementaux. Très présents dans le  roman polyphonique Mourir n'est pas la pire des choses, ils le sont un peu moins dans les deux  suivants :Loin des humains, au rythme plus lent mais qui creuse davantage la psychologie des personnages et les liens qui les lient. On les retrouve enfin dans Tu ne verras plus où la mort d'un taxidermiste nous entraînera dans un drôle  d'univers où  l'on trouve des poissons sous les jupes des touristes.pacal dessaint
Dessaint évoque également au passage les dégâts causés par la catastrophe AZF car à se  préoccuper des problèmes de la nature on ne peut pour autant pas faire abstraction de ceux des hommes, leur destin étant liés.
Une  belle promenade en compagnie  d'un petit Paul mangeur de fleurs

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Le bal des frelons...en poche !

"Il y a toujours un truc, un ours ou autre chose, à cause de quoi ça foire ."

Quelle mouche a piqué ces paisibles villageois d'Ariège ? Les voilà pris d'une frénésie de sexe ou d'argent, s'agitant et vrombissant comme des frelons en furie. Chantage, menaces voire meurtres vont s'enchaîner dans une folle sarabande qui ne ménage pas le lecteur ! C'est à peine si entre deux courts chapitres ou alternent les points de vue des personnages ,on trouve encore le temps de faire une petite place à l'animal, frelon, ours ou hérisson qui chacun à leur façon traversent cette farce où les humains de tout poil en prennent pour leur grade. Le rythme est soutenu et ne faiblit jamais, les épisodes s'enchaînent avec une perfection remarquable, conférant ainsi une ossature solide à un propos nettement plus libre !9782743629373.jpg
On est bien loin de l'écriture tenue et maîtrisée des derniers jours d'un homme. Pascal Dessaint se lâche et , sans oublier la noirceur, fait ici la part belle à la truculence et à la farce. Un récit qui file à toute allure, réservant de nombreux coups de théâtre au lecteur et peignant, parfois à grands traits, de savoureux portraits . L'excès est ici la norme , c'est le jeu, même si quelques bouffées de tendresse tentent de contrebalancer les turpitudes exposées.

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Un homme doit mourir

"- Il y a des gens et des idées qui sont comme des larves dans l'écorce des beaux arbres."

Boris, naturaliste, rédige des rapports de contre-expertise destinés à favoriser les projets industriels controversés . Le dernier en date ? Celui d'une installation d'unité de stockage de matières dangereuses dans une les Landes, là où vit une espèce rare de libellule.S'il a vendu son âme au diable, Boris entretient paradoxalement de bonnes relations avec Pépé, odonatologue passionné, opposant bien décidé à faire de cet endroit une Zone A Défendre.pascal dessaint
Un peu plus loin, une villa cossue défie la Nature et les lois littorales. Son propriétaire, homme d'argent et de pouvoir, y a convoqué deux de ses amis , tout aussi peu scrupuleux que lui.
Entrelaçant avec virtuosité les intrigues, Pascal Dessaint  fait la part belle à la Nature, sans pour autant négliger le côté noir de son roman. La tension monte au fur et à mesure que s'annonce une tempête et que se révèlent les enjeux.
Les personnages ne sont ici en rien caricaturaux. Complexes et riches d'humanité, ils s'interrogent sur les liens qu'entretiennent les hommes , les végétaux et les animaux, sur la nécessité  qui peut paraître dérisoire de préserver certaines espèces, constatent les vertus de la nature sur les tourments humains.
Un peu plus apaisé, l'auteur n'en perd pas pour autant son regard acéré, aussi prompt à identifier un oiseau qu'à dénoncer les hypocrisies de nos sociétés. Du grand Dessaint , tant par le style que par les réflexions qui émaillent le roman, sans jamais l'alourdir.

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Une femme sauvage

"Car depuis des lunes et des lunes c'est un pays où l'on combat. Un pays où l'on se défend. Un pays où l'on résiste. Et j'aime les endroits où l'on se tient debout envers et contre tout, sans forcément avoir besoin de revendiquer pour quelles raisons profondes. Des gens debout, hors de la norme, contre une oppression, alors que la majorité s'engourdit, se laisse plier sous le joug, ça me plaît. "

Alliant son amour de la marche, de la rébellion et de la nature, Pascal Dessaint part sur les traces d'une femme qui, en 2008, a choisi de vivre seule dans la forêt cévenole, et ce pendant quinze ans. pascal dessaint
De nombreuses questions lui viennent en tête, tout à la fois matérielles et humaines et, au fil de ses pérégrinations,l'évocation de  cette jeune femme qu'il laisse deviner victime d'un traumatisme, va faire écho à d'autres souffrances plus personnelles.
Avec beaucoup de pudeur, l'auteur se livre un peu et, en célébrant au fil des balades les enclaves de beauté qui subsistent malgré tout , il nous entraîne à sa suite dans cette quête poétique , erratique et lumineuse. Une belle manière d'entamer septembre. Et zou, sur l'étagère des indispensables.

Merci à l'auteur et à l'éditeur pour cet envoi.

 Éditions Salamandre 2024.

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Les voies perdues

"C'est au nord de nulle part."

pascal dessaint, Philippe Matsas

On le connaît pour ses polars noirs, voire très noirs, son amour de la nature , mais ce qui pointait parfois au détour d'une phrase, se montre ici plus en lumière: la poésie. Cette manière de prêter attention aux détails, aux matières, aux textures, à l'ombre, à la lumière, à l'indicible, qui se laisse parfois capturer.
Cette poésie que l'on trouve aussi dans les photos de Philippe Matsas, en noir et blanc pour signifier le deuil d'une région parcourue par des voies ferrées désaffectées, qui disent les trains d'autrefois, et les  actuelles "friches humaines, industrielles ou ferroviaires" qui provoquent "le souvenir ou la mélancolie."
Des hommes , il en sera peu question, et dans les textes et dans les photos, seules demeurent des silhouettes en contre jour , un homme comme démantibulé, une femme et ses enfants regardant au loin ou des traces maladroites d'un amour tagué.
Les lignes géométriques , structurent un espace  où le ciel a la part belle, un ciel torturé et changeant, le cile du Nord, quoi !Mais ce sont plus particulièrement les photographies rasant le sol, capturant la grêle de plantes sèches comme des flèches qui semble s'être abattue sur les rails pour mieux les brouiller, les effacer, qui ont retenu toute mon attention. Ce sol qui, sur un autre page "ressemble à une vieille peau tannée, comme celle d'une peau d'hippopotame."Nous retrouvons ici comme un écho de l'univers  décrit dans Les derniers jours d'un homme, une manière de mettre en scène un monde où l'homme est réduit à la portion congrue car le travail a disparu. Restent les cicatrices, les ferrures rouillées, les rails déglingués, les bouleaux qui les enjambent sans vergogne, tout un paysage mélancolique où le voyage n'est plus qu'un souvenir, une trace qui s'efface déjà.

Les voies perdues, Pascal Dessaint, Philippe Matsas, Editiosn Après La lune 2011, à laisser traîner mine de rien sur la table du salon pour le feuilleter et se laisser captiver.

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Brumes

Si Cruelles natures se donne d'abord des allures buccoliquesavec son personnage d'écologue,jadis renommé, qui se balade dans laBrenne, consignant soigneusement les cadavres d'animaux qu'il rencontreen chemin, le lecteur qui se sera déjà frotté à l'univers de PascalDessaint sait bien que cette atmosphère brumeuse ne peut recéler que denoirs desseins...51enkbrz9BL
En contrepoint, les paysages du Nord et quelqueshabitants de la région de Dunkerque, trois jeunes dont on devinerapidement qu'ils  ne se contenteront pas de voyager parprocuration avec les pigeons voyageurs, trois jeunes qui vont partir envrille ...
Tout l'art du romancier sera d'arriver à croiser cesdestins que tout semble éloigner et à semer mine de rien des indicesdestinés à nous montrer que tout n'est pas forcément comme nous lecroyons car si "Après quelques instant de discussion et parfois mêmed'un seul regard, il semble qu'on est en mesure de tout percevoir de certains hommes et qu'il n'y a pas  grand  chose  àespérer sous la surface.  Pour d'autres, en revanche, tout sesitue en profondeur. ceux-là ne se dévoilent jamais totalement etobligent à l'effort."
Fourmillant de noms d'oiseaux et de plantes,ce roman donne l'irrésistible envie de partir se promener dans larégion évoquée mais l'auteur signale dans sa postface  qu'il estresté "vontairement vague afin de préserver la tranquillité des hommeset des animaux".
Avec un seule  tortue et une voiture, Dessaint arrive à créer un suspense tellement insoutenable que je n'ai pas résisté; je suis allée directement à la fin du livre pour voir si  l'animal s'en sortait !
Seule restriction :un passage scatologique dont je cherche encore l'utilité...

le site de l'auteur, originaire du Nord et on se demande pourquoi, installé à Toulouse ...

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Le chemin s'arrêtera là...en poche

"Parfois,  c'est à se forger la certitude que quelqu’un en coulisse complote contre vous, s'obstine à faire de votre vie une comédie absurde."

Il n'y a pas que l'air qui soit vicié dans ce microcosme, cinglé par le sable, où le vent "mugit dans l'acier", paysage post-industriel traversé par d’énormes minéraliers.
"Condamnés à survivre" dans ce lieu mortifère, des êtres ,dont les destins sont liés sans qu'ils le sachent toujours, vivent loin des regards qui pourraient les contraindre à "contrôler [leurs] humeurs." Ils ne peuvent que constater : "Nous nous faisons du mal . Nous ne savons pas nous faire du bien . Nous n'y avons pas été habitués.  Et puis l’ambiance n'est pas favorable."pascal dessaint
Certains vont même plus loin et,particulièrement monstrueux, pratiquent une fausse logique pour justifier leurs débordements. L'humour noir vient  ainsi alléger quelque peu l'atmosphère plombante . Ainsi, un personnage se creuse la tête pour identifier, parmi la longue liste de ses méfaits, celui qui pourrait être connu et , bien évidemment, "oublie" celui qui lui paraît le plus normal. Ou bien encore quand il se compare à un autre qu'il détecte aussitôt comme étant : "Un vicelard, j'ai tout de suite compris parce que j'en suis un moi même . Je les flaire de loin et ça aiguise une sorte d'envie de compétition. Je ne crois pas aux signes que la Nature  pourrait nous envoyer mais ça devait être un vicelard doublé d'un malfaisant."
La Nature est elle -même bien malmenée dans cet univers saturé à la fois par la pollution et la cruauté des hommes. Seul un faucon parvient encore à faire rêver un adolescent, symbole d'un ailleurs auquel il pourrait, peut être, encore aspirer.
Atmosphère lourde, quasi asphyxiante, voire de fin du monde, personnages monstrueux ,on pense à Goya, au film Delivrance, mais bien vite ces références s'estompent car si Pascal Dessaint fore encore plus loin dans la noirceur, ce n'est jamais de manière complaisante mais avec une grande maîtrise dans la narration (chorale) et le style. Il peint un paysage et ses habitants "coincés de ce côté du vilain monde", broyés par la crise, mais chez qui subsiste néanmoins , pour certains d'entre eux, une vraie humanité. De quoi retrouver un peu d'air in extremis ! Du grand art !

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