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L'île...en poche
"Ce blondinet rustaud est le thermomètre de cuisson de ta chère Elin. Elle le plonge régulièrement dans sa confiture pour prendre la température de la nation , et quand les gens seront suffisamment habitués aux manières brutales de sa petite ordure blonde, , elle passera à l'action. Cela s'appelle du fascisme, mon cher Hjalti."
L’Islande est soudainement totalement coupée du monde extérieur. Plus personne ne peut y entrer ni en sortir. Aucune information sur le monde extérieur. Existe-t-il encore d’ailleurs ?
Les familles, les amis sont sans nouvelles de l’étranger.
Face à cette situation inédite, une jeune ministre , Elin, prend les choses en mains et utilise les "bonnes " vieilles recettes qui ont fait leurs preuves pour établir un régime, qui sous des dehors riants, n'est rien moins que fasciste.
Propagande vantant un passé soigneusement toiletté, exaltation du patriotisme, xénophobie, utilisation d'experts dont on évacue certaines affirmations gênantes (il n'y aura pas à manger pour tout le monde), tout ceci entraîne évidemment l'apparition de la violence dont le pouvoir use avec habileté.
Récit polyphonique, L'île nous présente plusieurs points de vue qui permettent d'envisager un panorama suffisamment large de la société. Si la violence est présente, elle est plutôt suggérée mais la tension n'en est que plus intense. Un roman anxiogène qui résonne particulièrement ce moment.
Disponible à prix réduit en version numérique, ce roman attendait son heure dans ma Pal.
Gaïa 2019 traduit de l'islandais par Eric Boury.
Cuné adore aussi : clic.
21/04/2020 | Lien permanent
Reste l'été
"Comme chaque été, Mylène et moi sommes pressés de rejpindre l'île pour nous y retrouver, laisser agir le charme. Je ne sens plus rien."
Crise de la quarantaine à l'île de Ré. Sa femme et ses enfants rentrent à Paris, lui reste sur place et entreprend de faire le point sur sa place dans la constellation famiale en tant que fils abandonné, frère négligent ,père et amoureux fatigué.
Le détachement avec lequel le héros/narrateur décrit ce qu'il a cessé de ressentir, l'acuité avec laquelle il observe son entourage ,sont à proprement parler à la limite de l'insupportable et m'ont mise franchement mal à l'aise. Il n'en reste pas moins que le style, précis et acéré confère à ce court roman au thème rebattu une qualité indéniable.
Merci Sylvie pour cetet découverte !
27/09/2012 | Lien permanent | Commentaires (9)
Bienvenue !
Bienvenue dans la blogosphère à un nouveau blogueur !
Coureurvéloce, garanti sans EPO ni colorant, il joue avec les mots pour leplus grand plaisir de nos yeux (et de nos oreilles qu'il sepropose de conseiller).
100 % ch'ti 31(une garantie de qualité...),je lui envoie une photo des rosestrémières issues des graines de l'île de Ré que lui et Cathy ont eu lagentillesse de m'envoyer...
A bientôt sur la Toile!
29/07/2006 | Lien permanent | Commentaires (2)
Vous n'êtes pas venus au monde pour rester seuls
"Je suis persuadé que si on arrête de raconter des histoires, on arrête aussi de vivre."
Le 29 juillet 2011, Sella observe ses voisins sous le choc de la mort de leur fille lors de la tuerie perpétrée par Anders Breivik sur l’île d’Utøya où soixante-neuf personnes, des jeunes pour la plupart, furent abattues.
Comment manifester sa compassion? Comment ne pas paraître intrusif, voyeur ?
Au fil des chapitres, alternant passé et présent, nous découvrirons que Sella et son mari ont eux aussi dû affronter un deuil personnel.
Deuil collectif, deuil personnel, comment faire face, comment commémorer ou non, comment être solidaire de la douleur des autres en trouvant la bonne distance ? Autant de questions que pose ce roman au rythme lent et tout en retenue.
Vous n'êtes pas venus au monde pour rester seuls, Eiving Hofstad Evjemon, traduit du norvégien par Terje Sinding, grasset 2017.
04/09/2017 | Lien permanent | Commentaires (2)
Le voyage vers l'enfant
A lire la quatrième de couv' on est déjà surpris: au lieu de continuer sur la lancée de ses précédents romans Le bateau du soir, les invités de l'île* qui, à travers les différents locataires d'une même maison de vacances, peignaient autant de portraits sensibles ayant comme point commun ce lieu un peu magique qu'est un île, Vonne van der Meer semble opérer ici un virage à 180 °.L'île nous ne la trouverons qu'au début et à la fin du texte, entre temps les personnages auront fait un grand voyage au Pérou pour aller chercher un enfant à adopter. Voyage qui bouleversera entièrement leur vie.
Impossible de révéler pourquoi sans faire perdre toute sa force dérangeante au roman. Alors oui, c'est choquant, perturbant ce que nous raconte l'auteure mais simultanément bouleversant car Vonne van der Meer excelle à décrire les sensations et les sentiments de ses personnages, les plus troubles soient-ils.
Impossible de dire si j'ai aimé ou non ce roman car il a remué en moi trop d'émotions contradictoires.
Le voyage vers l'enfant, Vonne van der Meer,Editions Héloïse d'Ormesson 172 pages inconfortables.Parution le 20 août.
Un grand merci à Clarabel pour le prêt !
*parus en poche chez 10/18
19/08/2009 | Lien permanent | Commentaires (14)
Sans doute n'ai-je pas le pied marin...
En 1761, L'Utile, qui transportait une cargaison clandestine d'esclaves, fait naufrage sur une île inhospitalière . La cohabitation s'organise jusqu'à ce qu'un bateau soit construit. Faute de place ,on laisse les esclaves . On ne reviendra les chercher que quinze ans plus tard...
Parce que lire doit être un plaisir , parce que je ne supporte pas d'être freinée, frustrée dans mon élan de lectrice, j'abandonne au tiers la lecture des Naufragés de l'île Tromelin.
N'est pas en cause ici le style d'Irène Frain , tour à tour poétique et précis, même si j'avoue avoir été gênée par la cohabitation de mots désuets et de tournures plus modernes (voire familières) , "dégoisant" voisine ainsi sur la même page avec "un petit coup de pompe". Non ce qui a vraiment cassé mon élan , après une début très lent mais nécessaire pour bien mettre en place le décor de cette île si particulière , marquée par la cruauté et l'acharnement, est cette irruption du réel et des documents historiques auxquels l'auteure se réfère. Que ce texte soit basé sur une enquête minutieuse, je l'ai admis une fois pour toute et je n'ai pas envie qu'on vienne me mettre les preuves sous le nez; le travail de déduction , savoir quels indices mènent à découvrir l'identité de l'auteur anonyme d'un des rares documents concernant ce naufrage, ne m'intéresse pas outre mesure , j'ai plutôt envie de découvrir le récit de cette incroyable aventure, sans cesse différé.
Irène Frain. les naufragés de l'île Tromelin. Michel Lafon.372 pages.
Merci à Suzanne de Chez les filles pour cet envoi.
24/02/2009 | Lien permanent | Commentaires (31)
J'aimerais tellement que tu sois là
"Devenir le propriétaire de l'exact opposé de cette ferme profondément enracinée."
Jake a troqué la ferme familiale du Devon contre un parc de caravanes sur l'île de Wight, qu'il administre de manière plutôt débonnaire. L'instigatrice de ce changement radical ? Ellie, à qui il était promis depuis l'enfance.
Pourtant, cette vie en apparence plus douce semble avoir viré à l'aigre : Jake se retrouveseul avec un fusil à attendre l'hypothétique retour de sa femme.
Le roman de Graham Swift possède le rythme placide des vaches et son personnage principal en a l'apparence rustique. Mais s'il mâche et remâche-comme les bovidés- les événements passés, c'est pour les analyser avec une finesse quasi chirurgicale. Les relations familiales, les non-dits, les jalousies tues mais vivaces, tout ceci constitue la matière de cette rumination qu'il faut prendre le temps de savourer.
Un roman qui analyse aussi l'évolution des campagnes anglaises et la disparition de tout un pan de sa population. très subtil et prenant.
L'avis de Clara, la tentatrice (mais j'ai pris le temps de ruminer, moi aussi !:) )
05/08/2013 | Lien permanent | Commentaires (10)
J'aimerais tellement que tu sois là ...en poche
"Devenir le propriétaire de l'exact opposé de cette ferme profondément enracinée."
Jake a troqué la ferme familiale du Devon contre un parc de caravanes sur l'île de Wight, qu'il administre de manière plutôt débonnaire. L'instigatrice de ce changement radical ? Ellie, à qui il était promis depuis l'enfance.
Pourtant, cette vie en apparence plus douce semble avoir viré à l'aigre : Jake se retrouve seul avec un fusil à attendre l'hypothétique retour de sa femme.
Le roman de Graham Swift possède le rythme placide des vaches et son personnage principal en a l'apparence rustique. Mais s'il mâche et remâche-comme les bovidés- les événements passés, c'est pour les analyser avec une finesse quasi chirurgicale. Les relations familiales, les non-dits, les jalousies tues mais vivaces, tout ceci constitue la matière de cette rumination qu'il faut prendre le temps de savourer.
Un roman qui analyse aussi l'évolution des campagnes anglaises et la disparition de tout un pan de sa population. très subtil et prenant.
19/02/2015 | Lien permanent | Commentaires (4)
J'aimerais tant que tu sois là...en poche
"Devenir le propriétaire de l'exact opposé de cette ferme profondément enracinée."
Jake a troqué la ferme familiale du Devon contre un parc de caravanes sur l'île de Wight, qu'il administre de manière plutôt débonnaire. L'instigatrice de ce changement radical ? Ellie, à qui il était promis depuis l'enfance.
Pourtant, cette vie en apparence plus douce semble avoir viré à l'aigre : Jake se retrouve seul avec un fusil à attendre l'hypothétique retour de sa femme.
Le roman de Graham Swift possède le rythme placide des vaches et son personnage principal en a l'apparence rustique. Mais s'il mâche et remâche-comme les bovidés- les événements passés, c'est pour les analyser avec une finesse quasi chirurgicale. Les relations familiales, les non-dits, les jalousies tues mais vivaces, tout ceci constitue la matière de cette rumination qu'il faut prendre le temps de savourer.
Un roman qui analyse aussi l'évolution des campagnes anglaises et la disparition de tout un pan de sa population. très subtil et prenant.
09/01/2016 | Lien permanent | Commentaires (3)
L'affaire des lubies du temps perdu
"Elle souffrait rien qu'à la pensée de la pénible posture dans laquelle elle s'était elle-même placée. "
Sa mère vient de mourir. Son mari la quitte. La pièce de théâtre dans laquelle elle interprétait l'héroïne de Colette, Mitsou, se termine, Norma a besoin d'un refuge.
Elle se rend alors sur l'île (jamais nommée) où vit désormais son père.
Là, les frontières entre rêve et réalité semblent se flouter et Norma n'arrive pas à poser des questions directes à son père. La conversation est possible mais reste souvent élusive. Une vérité finira pourtant par être prononcée et replacera peut être les choses en ordre.
Quel contraste entre la précision du vocabulaire et la description parfois nébuleuse des sentiments de Norma ! On se perd parfois dans ces circonlocutions mais on reste séduit par la poésie qui se dégage de l’œuvre.
Traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier.
Éditions Notabilia 2023.
Merci à Babelio et à l’éditeur.
17/02/2023 | Lien permanent | Commentaires (2)