14/02/2022
Je serai le feu
"Tout est signe
il n'appartient qu'à ceux
qui savent le déchiffrer." Anise Koltz
De Diglee, illustratrice, autrice de bandes dessinées et romancière française, j'avais beaucoup aimé (mais non chroniqué) Ressac, récit d'une retraite de cinq jours dans une abbaye bretonne.
Quand j'ai découvert, par hasard, cette sélection de poèmes uniquement écrits par des poétesses et illustrés par l'autrice, j'ai aussitôt craqué.
Si beaucoup de noms m'étaient familiers, je ne peux pour autant pas affirmer que j'avais fporcéement lu des textes de ces femmes que Diglee prend le temps de nous présenter, soulignant souvent la difficulté de dénicher des informations les concernant, aussi bien que leurs textes.
On sent la ferveur qui accompagne sa démarche et l'incite à les désigner sous les termes de "Les filles de la lune", "les insoumises, "les alchimistes du verbe", entre autres catégories .
Une anthologie à laquelle à a également pris part Clémentine Beauvais qui signe ici la traduction des poèmes anglophones inédits en français.
Un objet magnifique, tant par la présentation que par le contenu.
Éditions La Ville Brûle 2021
06:00 Publié dans anthologie, Poésie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : diglee
05/10/2020
Ma sombre Vanessa
"Ce n'est rien. C'est normal. Toutes les femmes intéressantes ont eu des amants plus âgés qu'elles dans leur jeunesse. C'est un rite de passage. A l'entrée, vous êtes une fille, et à la sortie, vous n'êtes pas tout à fait une femme, mais vous en en rapprochez.Vous êtes une fille plus consciente d'elle-même et de son pouvoir."
Vanessa, en 2017, est rattrapée par son passé via la déferlante MeeToo. Contactée par une journaliste et par une élève abusée par le professeur Strane, la jeune femme refuse pourtant de se considérer comme victime d'un prédateur qui aurait abusé de son autorité sur l'adolescente qu'elle était dix-sept ans plus tôt.
Non, elle considère la relation qui a commencé quand elle avait quinze ans comme une exceptionnelle histoire d'amour entre deux être très sombres et au mieux, reconnait-elle que Strane est éphébophile, mais en aucun cas pédophile.
Elle n'a pas perdu le lien avec cet homme qui l'a valorisée, qui a su amadouer cette étudiante douée à coups de lectures orientées ( Nabokov, bien évidemment), mais qui s'est aussi montré lâche et manipulateur.
Alternant les époques, Kate Elizabeth Russell fouille avec une précision chirurgicale les rouages faussés de cette relation et nous donne à voir le déni dans lequel se débat Vanessa , dont la vie ne correspond en rien à ce qu'elle aurait pu en attendre.
Les rebondissements se succèdent , sans jamais rien d'artificiel, les multiples facettes, souvent contradictoires de l'héroïne se donnent à voir et l'on est fasciné par une telle maitrise dans l'écriture et la construction de ce premier roman. à lire absolument.
Traduit de l'anglais par Caroline Bouet, Les Escales 2020, 442 pages constellées de marque-pages.
06:00 Publié dans anthologie, l'étagère des indispensables, Rentrée 2020, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : kate elizabeth russell